Comment se faire virer parce qu'on aime pas vraiment travailler ?
Il est des fléaux que la vie nous réserve. Chacun parmi nous s'est déjà réveillé un jour en se disant « Tiens, je me taperais bien un petit fléau moi ce matin. » Parmi les multiples attaques qui peuvent vous attaquer un matin (avoir un chat, perdre ses cheveux, gagner du poids, avoir un enfant, être un poney, avoir un enfant-poney chauve qui mange des chats, l'auteur de cet article s'arrête là parce qu'il a ses raisons), bref parmi ces petites choses qui peuvent arriver, une des pires est bien la lettre d'embauche...
Nonchalamment, le facteur sonne donc deux fois chez vous ce matin (oui, le facteur sonne le matin). Encore embrumé de votre journée précédente à ne rien faire - parce que oui, vous êtes au chômage - vous ouvrez la porte. Il vous tend une missive, vous l'ouvrez espérant enfin recevoir un paquet de chips collector commandé par correspondance.
Que nenni ! Il s'agit là d'une lettre qui vous vouvoie et qui vous dit que vous êtes pris pour le poste de comptable de manutentionnaire de baby sitter de Cow Boy de gardien de phare de secrétaire.
Le regard du facteur, qui était resté là en prévision de la fin du paragraphe, s'illumine. Avec son sourire en coin il vous lance un « Et ben mon vieux, voilà une journée qui commence bien ! »
Et c'est votre univers qui s'écroule. Vous allez devoir vous lever le matin, vous habiller, et rentrer le soir pour vous déshabiller. Vous qui aviez pris l'habitude de chaque jour ne pas vous vêtir pour gagner du temps en tâches ménagères. Pire, maintenant que vous réalisez que vous avez ouvert grand la porte au facteur, vous interprétez différemment son sourire en coin.
Rassurez-vous, l'auteur de cet article a été dans la même situation que vous a vécu ça connait un type à qui c'est arrivé. Et il va vous aider (l'auteur, pas le type).
La nana aux cheveux bleus dit : | |
C'est pas bientôt fini ces parenthèses ? Y'en a qui bossent ici (même s'ils attendent la suite avec impatience) |
OK, on commence.
Préambule
Avant de commencer, un paradoxe s'est peut-être révélé à vous. Comment cet homme qui vit nu a-t-il pu avoir un entretien d'embauche ? Comment a-t-il pu être sélectionné ? Pourquoi a-t-il cherché un job si il ne veut pas travailler ?
Bon, on va pas y aller par quatre chemins, cet homme a peut-être un homonyme qui lui veut travailler, ou peut-être qu'un ami a cru bon de passer l'entretien à sa place parce qu'il en avait assez qu'il vienne piquer dans son frigo parce qu'il avait plus rien à manger. Voire même, il est victime du complot judéo-maçonnique.
Au boulot !
Le premier jour
Dès le premier jour, ne tentez pas la facilité. Vous pourriez bien sûr jeter la lettre et ne pas vous rendre au travail. Mais est-ce là une réponse à cette épreuve ? On ne va pas noyer son chat / son enfant parce qu'on ne l'accepte pas, mais on le fait piquer. On ne se fait pas planter des cheveux artificiels si on commence à les perdre, mais on découpe soigneusement les poils du balai de la cuisine (qui n'est pas si usé après tout). On ne se met pas à faire du sport pour perdre du poids, mais on se fait amputer d'une jambe (ou toute autre partie du corps oblongue et flasque). Donc la réponse à « Que fait-on lorsque l'on veut se faire virer parce qu'on n'aime pas vraiment travailler ? » n'est pas « On ne va pas travailler », mais « On va travailler, mais mal. »
Le premier jour donc, levez-vous tôt le matin, habillez-vous (il doit bien rester quelques cartons de pizza chez vous, bien ajustés il feront une magnifique tenue de travail) et rendez-vous à l'adresse indiquée sur le courrier précédemment cité. Soyez ponctuel, propre sur vous en arrivant devant le bâtiment. Profitez du trajet pour décoller le fromage fondu des cartons à pizza. Par contre, ne parlez à personne et installez-vous à une place de travail et commencez à faire des trucs. Vous pouvez faire un Sudoku, compter vos orteils ou remplir une grille de loto. L'important est de faire croire que vous avez l'habitude d'être là, et que vous maîtrisez votre sujet. Attention cependant à ne pas selectionner Matignon ou l'Elysée, car vous ne vous feriez jamais repérer avec cette stratégie de travail!
Il arrivera forcément un moment où quelqu'un vous adressera la parole. Restez calme et zen, mais surtout ne lui répondez pas. Quand la foule se pressera autour de vous, tendez-leur la lettre d'embauche. Il vous reconnaîtrons comme le nouveau comptable manutentionnaire baby sitter Cow Boy gardien de phare secrétaire
C'est à partir de là que les choses vont s'accélérer.
L'intégration
Continuez à ne parler à personne. Si on vous présente un collègue, inventez-vous à chaque fois une identité différente si vous avez des difficultés la liste des noms difficiles à porter vous sera d'un grand secours. ne lui serrez pas la main et oubliez son nom. Profitez-en pour lui trouver un surnom rigolo et offensant. Il est prouvé scientifiquement que vous retiendrez plus facilement un nom que vous inventez.
Mise en situation : Un type vient vous voir, avec un autre qui boîte.
Par la suite, vous l'appellerez l'unijambiste.
Une fois que vous aurez une liste d'environ 7 noms, c'est parti pour la 2e phase du processus d'élimination individuelle. (ce nombre est totalement arbitraire, comme tous les autres d'ailleurs. Vous pensez sérieusement qu'un nombre a plus d'autorité qu'un autre ?)
La mise à l'écart
Dès le deuxième jour, l'intégration étant réussie, venez au travail en étant plus décontracté. Un paquet de chips devrait faire l'affaire. Un retard ne peut être que bénéfique pour votre image :
Si vous croisez l'unijambiste (ou un des 6 autres) dans les couloirs lancez-lui une phrase du type :
Partez (il ne pourra de toute façon pas vous poursuivre).
Rejoignez votre bureau / rayon / enfant / cheval / vigie / secrétaire et installez-vous.
L'incompétence
Mettez à profit votre journée pour faire des choses naturellement contre productives : surfez sur la dÉsencyclopédie, reconstituez le siège d'Alésia en trombones, organisez un barbecue...
Ces activités ont pour seul but de montrer à votre responsable à quel point vous n'avez rien à faire ici. Cependant, si ce dernier est aveugle ou sort d'une grande université, il se peut que votre travail présence lui plaise et qu'il éprouve le besoin de vous garder.
Si vous êtes amené à participer à une réunion, voici quelques conseils qui devraient vous rapprocher de la porte de sortie : Apportez des trucs inutiles à la réunion - un cassoulet fera l'affaire. Mangez votre cassoulet, et ne suivez pas le fil de la réunion. De temps à autres, relevez la tête et sortez une phrase du genre : « Tout à fait d'accord avec l'unijambiste ! ». Continuez à manger. Vers la fin de la réunion, attendez une intervention de l'unijambiste, et coupez-lui la parole. Levez-vous en hurlant des incohérences et quittez la pièce :
Prenez votre plat de cassoulet, et partez.
Si on ne vous convoque pas pour une telle réunion, installez-vous dans une réunion lambda, et adoptez la même attitude. L'effet de surprise n'en sera que renforcé.
Le renvoi
Tous ces efforts combinés doivent vous amener vers un licenciement rapide et violent. Un responsable moins diplômé/un enfant/votre cheval/un matelot vous dénoncera sans doute aux services d'hygiène/au FISC/à la SPA/à la Marine Nationale. Selon les cas, vous pouvez même avoir droit à un départ en Grandes Pompes. Prévoyez du mercurochrome. Ces jours de dur labeur auront enfin porté leurs fruits.
Postambule
Vous pouvez maintenant retourner vous vautrer dans les restes de pizza-chips et enlever cet accoutrement ridicule.
Voir aussi : Guide zoologique
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