Constipation
Jeudi soir, 22:37. Vous êtes en train de regarder un match de foot à la télévision, une bière à la main et une pizza devant vous. Dans la rue près de chez vous, l'ambiance est calme. Vous n'entendez que le seul bruit furtif de quelques voitures, et votre voisin battant sa femme. Alors que vous regardez un joueur français tenter de taper dans le ballon, vous vous apercevez qu'il se passe quelque chose d'anormal... Soudain, vous prenez conscience d'une sensation bizarre dans la zone culière. Mettant cela sur le compte d'une simple et banale douleur due au fait que vous n'ayez pas décollé votre postérieur du canapé de la journée - la bière et la pizza ayant été aimablement livré par votre femme - vous ré-ajustez votre position, et retournez à votre match. Mais... Ces étranges sensations persistent au sein de votre partie du corps la plus intime. Maintenant, la sensation horrible a atteint son paroxisme... Vous luttez dans votre canapé, vous sentez vos tripes se contracter... Un grand cataclysme se prépare.
Vous grimacez à présent, en raison de la douleur que créé ces forces en action dans votre rectum. Vous avez beau essayer d'ignorer la sensation douloureuse, poser vos pieds sur la table, vous coucher sur le côté, et manger toujours plus de crème glacée comme vous l'avez lu dans "Elle", rien n'y fait. Vos jambes flageolent, votre rythme cardiaque s'accélère... Le moment redouté approche. H-10 minutes. Les yeux écarquillés de terreur, le corps crispé et contracté au maximum, vous courez vers les toilettes, et ouvrez la porte. Les toilettes sont là, devant vous, son siège ouvert, comme s'il vous souhaitait la bienvenue. La terreur grandit... Vous respirez un bon coup, pour une dernière fois, et vous faîtes face à votre ennemi !
Le refus de l'évidence
A présent, vous êtes bien installé sur vos toilettes.. La froide porcelaine de son siège colle à vos fesses, comme si... Comme si les toilettes voulaient vous emmener à l'intérieur. Votre respiration régulée, profonde et lente, contraste fortement avec les battements agités de votre coeur. Des flash de mémoires vous reviennent à l'esprit. Par exemple, vous revoyez cette fois là, à l'hotel, où vous n'aviez pu faire caca... Cela ne se passera pas comme ça, je le refuse, vous dites-vous fermement. C'est juste le curry de hier midi qui est mal passé, rien de plus. Despéremment, vous vous raccrochez à cet espoir. Oui, c'est ça. Juste une petite indigestion. Tout sera bientôt fini, il suffit simplement que je me calme, et tout ira bien !. Devant l'intensité du phénomène, vous finissez par prendre un laxatif.
La colère
Putain !!!!! Colère et doutes s'emparent de vous. Putain, pourquoi j'ai mangé ce curry ? Je n'aime même pas cette satané nourriture indienne... Frustré et sur un coup de tête, vous essayez vainement de réduire la pression s'exerçant sur votre anus. Vous poussez de toutes vos forces, contractant vos intestins. Le sang afflue à votre tête, et vous tournez rouge. Non, non, pas cette fois, une once de panique s'emparant de vous. Poussant et poussant toujours plus, vous commencez à sentir quelque chose faire son chemin vers le bas, petit à petit, très lentement. Votre corps aimerait tant libérer ce quelque chose... Et ça approche ! Vous remuez sur votre siège dans tout les sens. Je n'abandonnerai jamais ! criez-vous ! Non, vous n'abandonnerez pas. Vous poussez encore et toujours, les intestins contractés comme jamais dans votre vie. La masse fécale s'écoule lentement, et "uniformément". Elle ne semble pas avoir de fin... C'est presque sorti ! Votre visage est écarlate, vos articulations blanches. Encore un dernier effort, et vous devriez pouvoir réussir ! Vous dégoulinez de transpiration, vos oreilles bourdonnent à cause de l'effort, une grosse veine gonfle votre front en menaçant d'exploser et vous avez l'impression que vos yeux vont tomber si vous forcez plus. Vous vous aidez à voix haute : Pousse, pousse, allez, pousse !. Dernière ligne droite, ça y est presque !
Mais, juste alors que c'était sur le point de sortir : échec. La matière fécale bat en retraite. PUTAIN !!!!!
Mensonges pour l'honneur
La colère est passée. Remplacée de façon implacable par un sentiment de désespoir. Vous vous tournez vers la religion. Je vous en prie mon Dieu, ayez pitié... Je promets que je serai bon, je ne mangerai plus jamais de curry ! Vous faîtes des promesses que vous ne tiendrez jamais. J'irai même à l'église tous les dimanches, s'il vous plaît, laissez moi simplement déféquer !. Pourtant, à présent, vous n'essayez même plus de déféquer. Vous jouez avec le rouleau de papier toilette, imaginant le soulagement qui sera le votre lorsque vous vous en servirez... Votre volonté s'évanouit...
Soudain, on tape à la porte. Oui ?, réussissez-vous à bredouiller malgré vos larmes. C'est votre bien-aimée. Elle ne doit pas savoir ce qui se trame en vous...
- Insérer ici le nom, es-tu en train de chier ?
- Euh, non !!! Vous tournez le robinet, remerciant le bruit de l'eau dans l'évier qui masque le son de votre honte. Je... euh... Je me suis coupé ! Et là, je me lave. Un mensonge nécessaire et compréhensible. Elle vous pardonnera plus tard.
- Oh, d'accord chéri. Je pensais que tu avais la diahrré, ou quelque chose de dégoutant du même genre ! Vous riez nerveusement.
- Ne dis pas n'importe quoi !
Alors qu'elle s'éloigne, vous respirez enfin. Cette dérisoire victoire sur votre situation bien embarassante vous réconforte l'espace de quelques secondes, puis, vous laissez la culpabilité du mensonge remplacer ce sentiment. Vous plongez dans un état de profonde dépression...
La dépression
La douleur s'est dissipée à présent. Vous et votre anus êtes trop engourdis pour ressentir quoi que ce soit. Alors que, quelques heures plus tôt, vous auriez fait l'impossible pour chasser ce maux, à présent vous ne luttez plus. Les efforts vous semblent vains. Pourquoi se battre ? vous demandez-vous. Quoi qu'il arrive, je devrai chier à nouveau demain Cette triste réalité vous accable. Vous ne pouvez combattre cette terrible constatation. Vous pleurez à chaudes larmes, vous lamentant au sujet de ces occasions manquées, de ces espoirs déçus, et de la fin du match que vous n'avez pas pu voir. Finalement, vous parvenez à vous contrôler, et vous décidez d'accepter la douloureuse vérité.
L'acceptation
Pourquoi persister ? vous interrogez-vous. Lentement, vous vous levez du siège, les cuisses blanches et marquées. Vous saisissez ce rouleau de papier toilette, masquez les odeurs à l'aide d'un spray pour cabinet, et vous vous lavez les mains. Si je sors comme ça, au moins, je garderai ma dignité. Et les mains propres. Après tout, demain est un autre jour. Une nouvelle chance pour chier.
Le poids de votre honte sur les épaules, et un faible espoir dans votre cœur, vous jetez un dernier regard aux toilettes. Peut-être ne sommes-nous pas si différent, toi et moi.... Alors que vous éteignez les lumières, une soudaine contraction s'empare de vous, menaçant de vous faire péter violemment. Vous vous retenez de votre mieux, avec courage. Regardant dans le couloir, vous savez que rien n'a changé pour vos intestins. Mais cela ne vous gène pas. Car, de ce cabinet est sortie une nouvelle personne, plus forte, prête à affronter le monde cruel. Et, tandis que vous marchez dans le couloir, puis que vous vous laissez tomber sur le canapé, le poids qui pesait sur vos épaules s'envole. Vous êtes à nouveau en accord avec votre âme. Oui, vous rassurez-vous, tout ira bien.
Un équilibre retrouvé
Votre pantalon est tout sale et sent mauvais... Pas de chance. Le laxatif a fait effet.
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Cet article, basé sur le texte Uncyclopédien Constipation, est disponible uniquement sous licence CC-BY-NC-SA de Creative Commons. |
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