Enfin j'dis ça, j'dis rien...
Enfin j'dis ça, j'dis rien est une expression idiomatique de la langue française comprenant sept mots, ou encore six syllabes. Au niveau des signes graphiques, Enfin j'dis ça, j'dis rien contient 19 lettres, deux signes typographiques d'élision (les apostrophes, qui sont d'ailleurs les seuls exemples d'émission de Bernard Pivot contenus dans l'expression), un signe de ponctuation de la marque Nike, et un diacritique souscrit. Inventée il y a plusieurs millions d'années, cette expression est aujourd'hui responsable de 84% des exportations mondiales de salive, et se traduit dans plusieurs centaines de langages, dialectes et autres chansons de Matt Houston. Cet article se propose de décortiquer cette expression comme s'il s'agissait de crevettes et qu'on faisait, par exemple, un plat de crevettes sautées au romarin et au piment d'Espelette, ce qui n'est pas un plat très compliqué, il faut juste penser à laisser tiédir à la fin.
Étymologie
C'est en 3000 avant Jésus-Christ, le taulier, le baroudeur, le cavaleur, l'empêcheur de tourner en rond, qu'on invente l'écriture en Mésopotamie. Cette écriture, dite cunéiforme, c'est à dire en forme de cunnilingus, a permis l'observation des premières traces écrites de l'expression « Enfin j'dis ça, j'dis rien ». La pièce en question vous est présentée ci-dessous.
Il s'agit d'un brouillon de chanson de RnB, dont il n'est pas forcément intéressant d'effectuer une traduction complète (on notera simplement le terme « ≡╫╔╛┴╛ » qui désigne une michetonneuse mésopotamienne), mais qui contient quelques annotations du parolier, entre les lignes. L'une d'entre elles stipule « ╪╨╠╔╛┴╛┴ ┴╛ ╢ » qui renvoie directement au titre de la première strophe (« ▼┴╛ ▼┴╛ », qui est une sorte d'algue grimpante que l'on rencontrait dans les eaux de l'Euphrate à l'époque). Cette remarque est d'autant plus importante qu'elle met en exergue une inscription raturée par l'auteur ensuite, que l'on arrive tout de même à déchiffrer, et qui montre que le chansonnier n'était pas très sûr de certains passages (il fait apparaître le terme « ╩╟ » qui serait en quelques sortes notre « Bordel de merde ! » à nous). Tout cela nous permet de comprendre l'inscription de l'interligne suivante, qui est exactement « ¬≡╫ ╥╘ », que l'on peut traduire par « table à langer », d'où, quelques lignes plus loin, les complaintes de l'auteur lorsqu'il écrit « ╩╟ ╩├ ╩▼ », ce qui signifie « Putain cette phrase ne vaut pas un clou, enfin je dis presque rien », phrase qui fait apparaître l'expression qui nous intéresse.
L'expression complète Enfin j'dis ça, j'dis rien provient cependant du latin « denique ego dico, ego nihil dico » qui signifie « Enfin j'dis ça, j'dis rien ». Cette expression était initialement utilisée, à l'époque où l'on parlait le latin, pour communiquer le fait que la personne, en fin de compte, dit la chose, mais ne dit pas tout à fait quelque chose.
Dans les autres langues
Enfin j'dis ça, j'dis rien existe dans différentes langues. L'OCDE a révélé, lors d'une étude parue en 2004 dans Santé et ponctuation que cette expression s'était traduite dans pas moins de 103 langues différentes à travers le monde. Cette étude avait fait naître les premières critiques vis à vis de l'expansion quasi-virale de l'expression, et aussi un peu vis à vis de l'OCDE, qui avait franchement autre chose à foutre que de financer des études sur la langue française, alors que t'as des grecs qui crèvent la faim parce qu'ils n'arrivent plus à manger des tartines de Feta Salakis. D'autant plus que le très putassier Santé et ponctuation n'est pas du tout une référence dans le monde grammatico-ponctuationnel : des magazines comme L'hebdo de la syntaxe, ou le plus politisé Dictée de droite ont une réputation largement meilleure.
Toujours est-il que l'expression se traduit dans pas mal de langues :
- En anglais, la toute première occurrence de cette expression se retrouve dans Beaucoup de bruit pour rien (Much Ado About Nothing) de Shakespeare (1.1.131–132). Elle y est d'ailleurs étonnamment reprise pêle-mêle, en français, par Shakespeare. L'effet escompté est ici d'insister sur la pédanterie du personnage de Benedick, dont le nom signifie littéralement bonne bite :
L'expression est aujourd'hui plus répandue sous une version bâtarde dans les pays anglophones : « You know, I'm just saying ». Mais la plupart du temps, vous pouvez utiliser Enfin j'dis ça, j'dis rien, puisque de toute façon cette phrase n'apporte rien à votre propos, elle sera comprise sans difficulté.
- En espagnol, l'expression se dit « Enfin si, qué tal, j'dis ça, ándale, j'dis rien, arriba, si si, corrida, Rafael Nadal, ¿porque nos los dos? ». Après je suis pas totalement une pointure en espagnol.
- Au Sénégal, l'expression existe et est très usitée. Je le sais parce que j'adore aider les pays en difficulté car pour eux sont pauvres, mais pour les français, on dit qu'on est riche, avec 50€ là bas, ça fait 333 francs mille CFA. Il y a des formations...il y a des familles, parlent pas le français, alors ils parlent le soit papoula, wolof. Alors moi je les apprenais à parler le français. Eux en échange, par contre, m'apprennent à parler woolof, pêule, poula. Mais moi je préfère le wolof, le wolof.
- Le perse utilise également très souvent cette expression, comme on le voit ci-dessous.
- L'allemand avait, dans les années 30, une expression consacrée dont la signification était très proche de « Enfin j'dis ça, j'dis rien ». Vous la connaissez certainement, c'était « Man liebt sein zZurzeit Erkenntnis, aber nicht für eine gute gemütliche Darfelspitz mit Rökst. » C'était pour l'époque, assez « gebrückeschlisch », culotté ! C'était en 70. Malheureusement, cette expression a fait partie des principales valeurs défendues par le régime nazi pendant l'époque du IIIe Reich. Après on peut dire ce qu'on veut d'Hitler et de ses amis, mais perso je pense que c'était quand même pas cool ce qu'ils faisaient. Je sais que les gens aiment pas trop quand on sort un peu de la neutralité dans un article sur la grammaire française, mais ouais, j'ai pas peur de le dire : le nazisme c'était bof bof. Enfin j'dis ça, j'dis rien.
- La langue goa'uld contient également une expression syntaxiquement très proche de celle qui fait l'objet de notre article. On l'entend dans l'épisode 14 de la saison 5, celui où, après avoir abattu l'Al'kesh de Tannith, Teal'c franchit la Porte des Étoiles mais il demeure prisonnier dans la mémoire tampon du système. En effet, le crash de l'appareil a interrompu le vortex empêchant la rematérialisation de Teal'c. Le Docteur McKay fait son apparition dans la série en planchant avec Carter sur le moyen d'extraire Teal'c de sa prison. Pendant ce temps, O'Neill va devoir refaire équipe avec Maybourne afin d'extorquer des informations concernant les protocoles de la Porte au Goa'uld captif du N.I.D. ; enfin, Daniel demande l'aide de la Russie pour récupérer leur DHD avant que la mémoire tampon ne soit effacée lors de l'ouverture du prochain vortex. C'est vers le milieu de l'épisode.
Examen méthodologique de l'expression
Analyse sémantique
D'un point de vue sémantique, l'expression « Enfin j'dis ça, j'dis rien » signifie que la personne, finalement, émet une opinion, mais n'émet pas grand chose. En d'autres termes, l'orateur, en conclusion, verbalise un avis, mais verbalise que dalle. Le logographe, pour terminer, divulgue une information, mais divulgue nada. C'est-à-dire que le discoureur, en guise d'épilogue, annonce une façon de penser, mais annonce que tchi. Il articule une assertion, mais il articule oualou. Il balance un mandement, mais il balance niet. Il préconise un point de vue, mais il préconise macache. Bref, il allègue ceci, il allègue peau de zébi.
On voit donc que c'est une expression de gros con lâche abruti qui n'ose pas affirmer réellement ce qu'il pense, de couille molle de première qui n'a rien dans le sac et qui a perdu son temps de parole, et mon temps d'écoute à déblatérer une phrase sans intérêt qui m'a juste fait vieillir un peu plus rapidement que la normale, et qui a finalement contribué à la contrition de mes sphincters anaux pour retenir l'envie de déféquer que m'ont provoquée les borborygmes imbitables et insipides sortis de la bouche de ce mécréant, qui n'est finalement qu'une sombre merde que je déteste.
Ainsi, l'expression est finalement assez riche en sens.
Analyse rhétorique
L'expression « Enfin j'dis ça, j'dis rien » est construite sous la forme d'un hypozeuxe reposant sur un parallélisme et sur la reprise des groupes syntaxiques j'dis; d'aucuns pourraient y trouver ici des formes d'homéoptote, d'homéotéleute et de polyptote, mais je rappelle, à toutes fins utiles, que l'homéoptote est une figure opérant sur une transformation à l'identique de caractères syntaxiques exclusivement (ou cas grammatical), contrairement à l'anaphore qui répète un groupe de mots ou un mot, ou a contrario de l'homéotéleute qui reproduit des sons identiques. L'homéoptote se fonde sur deux figures majeures de construction : la répétition d'une part et l'hypozeuxe d'autre part.
Pour preuve, voici un sondage effectué auprès d'une communauté de linguistes, au sujet de la classification de « Enfin j'dis ça, j'dis rien ». Les résultats sont équivoques.
Analyse du quart de finale de Roland Garros 2013 entre Ferrer et Robredo
Depuis le début de la quinzaine, Ferrer affolait les compteurs. Il n'avait concédé que 35 jeux en cinq matches. Il n'avait encore jamais dépassé le stade des demi-finales dans un tournoi du Grand Chelem. L'année précédente, il s'était incliné en demie face à son compatriote Rafael Nadal, qui avait ensuite remporté le tournoi pour la septième fois. Dans ce match, Robredo a été dépassé dans tous les compartiments du jeu par un Ferrer très agressif. Etonnamment offensif, celui-ci est venu conclure de nombreux points au filet. Bref du bon gros tennis comme on l'aime, rougeot, sanguin et joufflu. T'inquiètes collègue.
Occurrence artistique
L'expression « Enfin j'dis ça, j'dis rien » a inspiré de nombreux artistes dans la création d'oeuvres plus ou moins mémorables.
- Marc Lévy a intitulé l'un de ses romans « Enfin j'dis ça, j'dis rien ». Ce roman parle d'Arthur, un architecte, qui ne sait plus quoi croire. Devient-il fou ? Est-ce son esprit qui lui joue des tours ? Enfin il dit ça, il dit rien...Devant tant d'éléments que lui donne Lauren, la femme que lui seul peut voir, il finit par y croire. Elle est là, mais pas vraiment là. Elle dit des trucs, mais pas vraiment. Un roman poignant, et poignard.
- Marc Lévy a intitulé un autre de ses romans « Enfin j'dis ça, j'dis pas grand chose ». Ce roman parle de Georges, un architecte, qui ne sait plus quoi croire. Devient-il fou ? Est-ce son esprit qui lui joue des tours ? Enfin il dit ça, il dit pas grand chose...Devant tant d'éléments que lui donne Laurence, la femme que lui seul peut voir, il finit par y croire. Elle est là, mais pas vraiment là. Elle dit des trucs, mais pas vraiment. Un roman touchant, et touché.
- Citons également Marc Lévy, qui a créé le roman « Enfin j'dis ça, j'dis peau de zob ». Ce roman parle de Patrick, un architecte, qui ne sait plus quoi croire. Devient-il fou ? Est-ce son esprit qui lui joue des tours ? Enfin il dit ça, il dit pas grand chose...Devant tant d'éléments que lui donne Djamila, la femme que lui seul peut voir, il finit par y croire. Elle est là, mais pas vraiment là. Elle dit des trucs, mais pas vraiment. Un roman enivrant, et enivré.
- Enfin dernier exemple, Marc Lévy et son excellent « Enfin j'dis ça, suce-moi la queue ». Ce roman parle de Philippe, un acteur porno, qui ne sait plus quoi niquer. Devient-il impuissant ? Est-ce sa teub qui lui joue des tours ? Enfin il nique ça, il nique pas grand chose...Devant tant de pipes que lui donne Carmela, la femme que lui seul peut se taper, il finit par bander. Elle est bonne, mais pas vraiment bonne. Elle s'enfile des trucs, mais pas vraiment. Un roman étonnant, et sacrément bandant.
Conclusion
En conclusion, l'expression « Enfin j'dis ça, j'dis rien » serait une excellente phrase pour conclure un article de merde.
Enfin j'dis ça, j'dis rien.
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