Pipe
Résumé
La pipe est un objet dur qui doit être mis en contact avec la bouche. Taillée et astiquée délicatement celle ci peut entraîner un certain plaisir.
Histoire de la pipe
L’utilisation de l’expression « faire une pipe » est finalement assez récente.
Anthologie de la pipe
Au XVIIIème & XIXème siècles, quelques auteurs classiques tentent bien d’introduire la chose dans la langue française, mais sans grand succès du fait d’une prose définitivement trop sibylline :
« Je trouvai aussi le moyen de faire une pipe ; cette invention me causa une joie extraordinaire, et, si j'ose le dire, une si grande vanité, que… » Daniel Defoe, Robinson Crusoe, 1719.
« Quant au bambou sculpté, mon conseil privé entendu j'en ferai faire une pipe au lieu d'une canne. » Prosper Mérimée, Correspondance Générale 1822-1835, vol. 1
En revanche, dans les romans de coches (les gares n’existaient pas encore et les transports en commun étaient dirigés par des cochers), dans les livres de coches les plus légers, il était usuel, toutes proportions gardées, d’utiliser l’expression « faire un pompier » pour parler de fellation. Attention, il ne faut pas confondre avec « se faire un pompier ». En effet, même si l’attrait de l’uniforme sur les femmes est indéniable, il était fait référence dans ce cas d’espèce (di poufiasse), à l’action de pompage plutôt qu’aux valeureux combattants du feu si beaux et sexy avec leurs casques argentés et leur lance à la main se dressant fièrement.
« Le souteneur de madame s’appelait Pompée ! Sans vouloir me foutre de Germaine, je trouve que faire des pipes pour entretenir un gars qui s’appelle Pompée, c’est un peu de la provocation. » La Rouquine, propos receuillis par Martin Rolland, Alphonse Boudard présente Martin Rolland Ed.Ballard 1976.
Il est également intéressant de constater que cette pratique est quasiment systématiquement associée aux services offerts par les prostituées. La dame de qualité, avant notre époque moderne, ne semblait pas avoir d’activité sexuelle particulièrement originale en dehors de celle acceptée par les missionnaires du Vatican.
Peu à peu, par le biais d’auteurs légers, à la plume fertile, la pratique de la fellation bénéficia de l’expression imagée, de circonstance, « tailler une plume ». Il est aisé de comprendre l’analogie entre la forme phallique et la plume de l’écrivain allégé qui avait besoin d’être taillée régulièrement. C’est donc tout naturellement que l’expression tailler une plume s’imposa dans les milieux littéraires.
Il est moins évident d’y associer la fabrication des pipes.
Il semblerait que l’expression « tailler une pipe » émerge au cours du XXème siècle, et provienne de la combinaison de « tailler une plume » et « faire une pipe ».
Une des théories les moins fumeuses prendrait naissance dans les bordels du XIXème siècle.
Les prostituées et leurs clients faisaient leurs petites affaires dans les recoins les plus sombres de l’établissement, préservant une certaine intimité au couple et garantissant ainsi un anonymat de bon aloi au client. Les prostituées les plus réputées, afin de ménager leur peine, et lorsqu’elles tombaient sur un client radin qui n’était pas prêt à dépenser le prix nécessaire pour utiliser leur con, profitaient de l’obscurité, pour se faire remplacer, « ni vues, ni connues » par une petite main, que l’on pourrait aussi bien appeler dans le cas présent une seconde bouche. Le client ne s’apercevait de rien et repartait satisfait sans se douter à qui il avait eu affaire. Ces dames se congratulaient alors en se disant qu’elles avaient « bien pipé » le pauvre bougre. Le mot pipe est donc à comprendre ici dans le sens de « piper des dés », c'est à dire de tricher, tromper. L'expression « faire une pipe » renvoie donc à ces mauvaises prostituées feignantes et arnaqueuses.
La pipe moderne
Avant la fin de la deuxième guerre mondiale et l’arrivée des américaines en France, la majorité des fumeurs se roulaient leur cigarette, ou bourraient leur pipe. Dans les milieux modestes, le mot cigarette n’était pas spécialement utilisé, on parlait plutôt de tabac, chique, pipe… On disait alors que l’on « s'en roulait une » ou « se faisait une pipe ». La consommation du tabac se généralisant chez les femmes, il est facile d'imaginer que les dames de petite vertu qui faisaient encore des pompiers à leurs clients, comparaient leurs gestes à ceux que font les fumeurs : rouler un cylindre et le tasser méticuleusement avec leurs doigts afin de lui donner une certaine consistance, et puis courir le long de la cigarette avec leur langue avant d'aboutir à une «petite pipe » prête à être fumée. Vu qu'il est question de tabac, on ne peut s'empêcher de lier cette expression avec « avaler la fumée ».
Il est également intéressant de constater que c’est encore et toujours avec l’arrivée des américaines, mais cette fois-ci plutôt dans les années 1970 et par le biais de films vidéos, dont le célèbre "Gorge profonde" (Deep Throat) film américain à caractère éducatif de Gerard Damiano, sorti sur les écrans en janvier 1972, qui remis cette pratique au goût du jour, dans tous les milieux.
La pipe, aujourd'hui
Surtout appréciée des hommes voulant se donner une certaine prestance, la pipe est aujourd'hui délaissée par les plus jeunes qui lui préfèrent des pratiques plus ludiques et plus conviviales.
La pipe est en effet extrêmement intime, tous les connaisseurs vous diront qu'une bonne pipe ne se prête pas. Certains s'interdisent même de la porter en bouche en public.
Elle a également souffert d'une campagne médiatique virulente, après la découverte de quelques maladies de la bouche chez des usagers excessifs de la pipe. On prétend aussi qu'elle donne mauvaise haleine.
Il est vrai que la pratique de la pipe demande un certain savoir faire et qu'il convient de nettoyer cet instrument régulièrement, sous peine d'en voire s'en échapper un jus noirâtre qui laisse un goût particulièrement désagréable sous la langue.
Cette désaffection est particulièrement préoccupante pour les tailleurs de pipe, ces professionnels qui ont souvent appris le métier de leur père et qui on acquis au fil des années un véritable tour de main pour, à partir d'un solide gourdin, faire un superbe objet qu'ils auront rendu brillant à force de le polir.
C'est d'autant plus dommage qu'une bonne pipe, bien bourrée, reste un plaisir rare qui permet réellement de se détendre après une dure journée de labeur.
Capitale
La ville de Saint-Claude dans le Jura reste cependant la capitale de la pipe, Claude étant le saint patron des pipes.
Vous pouvez donc joindre madame sbiz qui se fera un plaisir de vous faire une bonne pipe.
On disait autrefois que le bois dans lequel on faisait les meilleures pipes, c'était le bois de Boulogne, depuis l'avènement de Nicolas 1er, il semble bien qu'il n'y ait de bonne pipe que de bruyère...
Dans le monde
Afin d’être complet sur le sujet, sachez que la pipe connait des destinées fort différentes dans les autres pays. Ainsi en Allemagne, on dit « Französich machen », en Espagne « Hacer un frances », que l’on peut traduire fièrement sans chauvinisme par « faire un français ». En Italie, pays attaché aux traditions, on dit « Fare un pompino », faire une petite pompe. Depuis peu, on dit « make a Clinton » aux USA. L’expression la plus étonnante vient d’Angleterre où l’on roule évidement à contre-sens, puisque l’on dit « to blow a man » qui littéralement veut dire « souffler un homme » ! Nom d’une pipe, moi qui croyaient qu'ils avaient un gros bide à cause de la bière...
Célèbrités
Petites perversions entre ami(e)s ou même sans ami(e)... |
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