Alizée
Alizée est une chanteuse française née à Ajaccio en Corse en 1984, soit exactement 215 ans après Napoléon. Cette proximité entre les deux personnages n’est que le début du vaste copier-coller qu’est la vie de la chanteuse par rapport à celle de l’ex-empereur.
La naissance et l’enfance : le début de la passion
Alizée naît dans l’une des premières villes corses en ce qui concerne l’alphabet le 21 août 1984 sous le nom d’Alizée Jacotey d’une famille aisée et avec la promesse d’un avenir radieux, avec du bonheur, un bon salaire, et tous les Jacotey qu’on compte même pas. Des rumeurs courent sur son éventuel vrai prénom que serait Jenifer, mais celles-ci sont Jacotey de la plaque. Voilà j’arrête les jeux de mots sur son nom avant d’en arriver à l’éjac au thé.
215 ans et 9 jours plus tôt, le 14 août 1769, un autre corse naît dans cette même ville à la pointe en matière de présence dans les premières pages du dictionnaire des noms propres : il s’agit de Napoleone di Buonaparte. De famille noble, le jeune Napoléon est lui aussi promis à une existence joyeuse, avec là encore un bon salaire, et surtout un bon appart. Des rumeurs courent également sur son vrai nom, attestant qu’il s’appellerait Napoleone di Kinder Buenoparte, mais là pareil, rien de bien fondé.
Alizée grandit en même temps que sa passion pour la musique : elle s’inscrit au cours de danse de la dénommée Monique Mufraggi dès l’âge de quatre ans, avec comme projet de réussir à bien bouger son boule. Elle obtiendra à neuf ans le premier rôle dans un spectacle consacré à Pocahontas, qui est en fait un personnage qui a réellement existé. Hey on pourrait faire un triple parallèle avec la vie de Pocahontas en plus !!
Pocahontas est une corse née en Amérindie probablement vers août 1595 d’une famille des Powhatans assez aisée sûrement. Ses vrais noms sont Matoaka et Amonute, mais des rumeurs sur ses odeurs voudraient qu’elle s’appelle Amonute Tue-Mouche. Ouais en fait je viens de lire sa bio là, elle m’a quand même l’air un peu conne cette meuf. Ouais allez stop.
De son côté, Napoléon est un grand fan de guerre dès sa plus tendre enfance, et il va s’inscrire à son cours de danse de Monique Mufraggi à lui : l’École royale militaire de Brienne-le-Château, avec comme projet de réussir à conquérir le monde. À 14 ans, il sera mis à la tête d’une grande bataille de boule de neige dans la cour de récré, ce qui est une formidable consécration tout de même.
Ensuite, Alizée et Napoléon ajoutent des cordes à leurs arcs (en hommage à Pocahontas certainement) : Alizée apprend le chant et la comédie, pendant que Napoléon se forme à l’artillerie et à la lecture (probablement pour lire des manuels d’artillerie, ou bien Conquérir le monde pour les Nuls, préfacé par Minus et Cortex).
La Révolution
En 1789, la Révolution française éclate. Napoléon n’a qu’une vingtaine d’années, mais il ne peut s’empêcher de se foutre de la gueule de Louis XVI qui n’arrive pas à contenir une révolte alors que lui avait réussi à museler ses troupes qui se plaignaient lors de cette fameuse bataille de boule de neige, en juillet 1783. L’histoire lui donnera raison, puisque le peuple français tout entier se payera la tête du roi. Napoléon profite de cette période de trouble pour faire ses armes, et monter en grade. Il est connu pour avoir été un proche des Jacobins durant cette période révolutionnaire, même s’il n’a pas connu son leader, Labbèspierre…euh non Robespierre.
De l’autre côté du continuum espace-temps, Alizée, elle, assiste également sans mots dire à la révolution télévisuelle qu’est Graine de Stars, qui éclate en 1996. Elle se range elle aussi du côté de la Révolution en participant à l’émission en 2000. Durant toute cette période révolutionnaire, elle est connue pour être restée proche des Jacotey, sa famille.
Ainsi nos personnages ressortent chacun de leur période révolutionnaire avec une notoriété accrue, et avec des liens forts envers des gens dont l’appellation commence par « Jaco ». Si ce sont pas des destins croisés ça je m’y connais pas !
L’accession au sommet
Forte de sa notoriété acquise grâce à l’émission télé, Alizée choisit de s’allier à Mylène Farmer et Laurent Boutonnat pour mettre au point les plans de son premier album. Elle provoque un véritable coup d’Etat discographique en sortant le 4 juillet 2000 son premier single Moi…Lolita qui devient rapidement le tube de l’été 2000.
De son côté, Napoléon est lui aussi tenté par un coup d’Etat. Il choisit le 18 brumaire pour le faire, et il accède au pouvoir avec ses deux compères-consuls (il les appelait d’ailleurs « les con-con ») que sont Sieyès et Ducos. Lors de son discours devant le Conseil des Cinq-Cents (qui est une assemblée législative de l’époque, the Fifty Cents en anglais), il tient les mots suivants :
Bo ou bien Bona
Du pareil au même
Moi je m’appelle Bonaparte
Quand je fais mon coup,
Y a personne qui saigne.
Quand j’vois Talleyrand, j’ai là
Un ministre dans l’coup, j’en ai de la veine
Je m’appelle Bonaparte
Je te vire d’un coup, faut pas qu’tu reviennes !
C’est pas ma faute
Et quand je fais mon coup d’Etat
Je vois les autres
Tous prêts à joindre mon consulat
C’est pas ma faute à moi
Si j’entends tout autour de moi
N. A. P. O. Bonaaa
Moi Bonaparte
Moi je m’appelle Bonaparte
Général qui marche
Sur l’armée maltaise
Moi je m’appelle Bonaparte
Mieux qu’le directoire
Et moins con qu’Louis XVI
Motus et bouche qui n’dit pas
Au bourgeois que je suis un phénomène
Je m’appelle Bonaparte
Je te vire d’un coup, faut pas qu’tu reviennes !
C’est pas ma faute
Et quand je fais mon coup d’Etat
Je vois les autres
Tous prêts à joindre mon consulat
C’est pas ma faute à moi
Si j’entends tout autour de moi
N. A. P. O. Léooon
Moi Bonaparte
Rapidement, Alizée et Napoléon se détacheront médiatiquement de leurs deux compères pour se proclamer empereur. Le sacre de Napoléon a lieu en 1804 à Paris par les mains du pape Pie VII ; il a été immortalisé par la célèbre œuvre de Jacquies-Louis David. Le sacre d’Alizée, lui, a eu lieu en 2000 dans l’émission Hit Machine : le disque d’or a été remis par les mains de Charlie et Lulu, et la coiffure d’Alizée était l’œuvre de Jean-Louis David.
Le succès
Napoléon souhaite dans un premier temps établir la paix autour de son Empire, et pense qu’il faut pour cela neutraliser le Royaume-Uni. Il se décide finalement à ne pas le faire, arguant que « L’Angleterre, c’est une autre paire de Manche ! ». Il remporte ensuite des batailles déterminantes dans le métro parisien (à Austerlitz face à l’Autriche et la Russie, à Iéna face à la Prusse) et il étend son Empire et son emprise au fur et à mesure qu’il signe des traités. Les frontières de l’Empire à son apogée vont jusqu’aux portes de la Russie actuelle, ce qui vaudra la célèbre phrase à Napolio : « Les Prusses comptent pas pour des Russes ».
De l’autre côté du miroir temporel, Alizée, elle aussi, rechigne à envahir la grande puissance du moment, les États-Unis. Elle dira d’ailleurs « Les États-Unis, c’est une autre paire d’Atlantique ! » mais personne ne comprendra son propos. Avec son premier album Gourmandises, elle remporte rapidement un succès au-delà des frontières de la France, puisqu’elle remplit des salles en Russie, en Allemagne, et en Autriche notamment et ses ventes d’album grimpent au fur et à mesure qu’elle signe des autographes.
La chute et le retour puis la rechute et puis voilà j'allais dire ils reviennent mais non en fait
C’est à partir de 2001 et 1811 que l’empire alizéo-napoléonien va commencer à vaciller. Napoléon va échouer dans sa conquête de la Russie, et perdre une très grosse partie de son armée lors de la traversée de la Bérésina, avant de se faire repousser par de nouvelles alliances et d’être contraint à l’exil sur l’île d’Elbe. Alizée va également se voir pousser une alliance, mais au doigt, puisqu’elle se marie avec Jérémy Chatelain, ce qui, en soi, est pire que l’histoire de l’île d’Elbe. Elle se retire pour préparer son nouvel album, également. Ainsi on peut dire qu’à ce moment de l’histoire, Napoléon fait une parenthèse Elbaise, pendant qu’Alizée, elle baise en charentaises.
De retour de son exil, Alizée se fendra d’un single à succès J’en ai marre…. Ce combe-back est marqué par un changement de style, avec à la clé une image sulfureuse de jeune adulte vraiment très bonne. Les textes sont également beaucoup plus matures, très poétiques et ont acquis une véritable dimension politique voire philosophique, à l’image du refrain de J’en ai marre… :
Qui ne roule qu'à deux à l'heure,
Qui se lamentent et qui s'fixent,
Sur l'idée d'une idée fixe.
J'en ai marre de ceux qui râlent,
Des extrémistes à deux balles,
Qui voient la vie toute en noir,
Qui m'expédient dans l'cafard.
J'en ai marre de la grande sœur,
Qui gémit tout et qui pleure,
Marre de la pluie, des courgettes,
Qui m'font vomir sous la couette.
J'en ai marre de ces cyniques
Et dans les près les colchiques.
J'en ai marre d'en avoir marre
AUSSI !
Ahah je vous ai bien eus ! Vous avez lu le texte en pensant qu’y avait une feinte mais non ! Du coup vous vous êtes tapés tout un texte d’Alizée pour rien ! Ahahah la honte !!
Mais le succès de ce premier single et de son clip est un trempe-l’œil, puisque l’album Mes courants électriques ne se vendra pas aussi bien que prévu. Alizée se retire alors une nouvelle fois des médias pendant de très longues années.
Napoléon va aussi revenir de manière tonitruante après cette période d’exil connue sous le nom des « Cent Jours ». Il décrit dans ses mémoires les paroles qu’il tint à son retour à Paris.
Ce retour provoquera un émoi dans toute l’Europe, et rapidement les principaux pays d’Europe se lanceront dans une vaste campagne contre Napoléon, qui se terminera par la défaite de Waterloo, face à l’Autriche, la Prusse, la Russie et le groupe Abba. Alizée sortira en 2007 un album « Psychédélices », qui sera un échec en France, et qui vaudra la célèbre phrase à Victor Hugo « Psychédélices, morne plan ! ».
Napoléon finira sa vie en exil à Sainte-Hélène, pendant qu’Alizée finira sa carrière en exil au Mexique, où elle rencontre un succès incroyable.
Conclusion
Ainsi, le destin de Napoléon, tout comme celui d’Alizée, se termine dans un tragique dénouement. Tous deux passés du rang d’icône à celui de paria, de sombres héros à sombrero, de Pocahontas au bossu de Notre Dame, Alizée et Napoléon auront marqué l’histoire d’une manière étrangement similaire, laissant derrière eux autant de doutes que d’admirations, autant de tubes que de tableaux, autant de batailles que de fontaines.
Cependant on ne peut s’empêcher de se demander si l’Histoire n’aurait pas pu se dérouler autrement, et si, finalement, l’un comme l’autre n’aurait pas mieux fait d’assumer totalement la ressemblance avec son compagnon de destin. Qu’aurait ainsi donné un album d’Alizée entièrement consacré au Code Civil ? Quel dénouement à Trafalgar si Napoléon avait été conseillé par Mylène Farmer et Laurent Boutonnat ? Quid de Napoléon III si son oncle avait été Jérémy Chatelain ? Ces questions resteront à jamais sans réponse, et c’est probablement mieux ainsi.
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