Dopage
Le dopage concerne tout ce qui est lié à la prise de substances chimiques dans le but d’améliorer ses performances et/ou sa concentration au moment de réaliser une épreuve qui met en jeu sa musculature, sa technique et ses aptitudes physiques. Ça n’a donc rien à voir du tout avec le sport et les sportifs, contrairement à une idée reçue.
La preuve en image
Pour le prouver, nous nous sommes appuyés sur un récent sondage effectué par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA). Réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 10 004 sportifs de haut niveau, il fait ressortir que :
- Aucun de ces 10 004 sportifs de haut niveau n’a jamais pris je le jure monsieur le Président de produit dopant non mais vraiment c’est sûr alors là juré craché croix de bois croix de fer si je mens je vais en enfer.
- Aucun de ces 10 004 sportifs de haut niveau n’a jamais eu de soupçons sur le fait qu’un de ses adversaires aurait peut-être pris des substances dopantes d’ailleurs je sais même pas à quoi ça ressemble et puis ça se saurait on vit tous ensemble toute l’année alors il faut pas être paranoïaque avec ça vraiment c’est des inventions de journalistes en mal de sensation et faut penser un peu à nos familles.
- Aucun de ces 10 004 sportifs de haut niveau ne s’est jamais vu proposer la moindre substance dopante vous imaginez bien on vit dans un milieu sain in corpore sano le sport c’est avant tout le culte de la droiture et du respect de soi-même, des adversaires et des spectateurs et il est hors de question qu’on triche sinon à quoi bon obtenir des bons résultats si c’est dû à une aide chimique ?
- Aucun de ces 10 004 sportifs de haut niveau n’a entendu parler du mot « dopage » non ça alors c’est la première fois que j’entends ce terme vous me l’apprenez et quel est le rapport avec le sport ? Ah bon alors là je tombe des nues mais bon c’est vrai que j’ai dû arrêter mes études très tôt à cause de la compétition de haut niveau donc j’ai quelques lacunes à mon vocabulaire mais j’aurais appris quelque chose aujourd’hui. Et ça s’écrit comment ?
Voilà donc la preuve qu’il n’existe aucune relation de près ou de loin entre le sport et le dopage. Mais alors, qui utilise les produits dopants ? Car il faut bien qu’il y en ait qui s’en servent étant donné que la production annuelle de stéroïdes, EPO et autres hormones de croissance est environ 600 fois supérieure aux réels besoin thérapeutiques de la population mondiale, sans compter l’usage de drogues de type cocaïne ou marijuana également présentes sur les listes de produits interdits. Et bien pour le savoir, nous avons mené une enquête comme d’habitude scrupuleuse et indépendante dans les milieux les plus exposés.
Le dopage dans la littérature
Depuis toujours l'écrivain a eu recours à des substances diverses et variées pour trouver l’inspiration. Dès la Grèce antique, des auteurs aussi réputées qu'Euclide, Homère ou Herpès avaient coutume de commander à leur pharmacien (on disait apothicaire à l’époque) toute une série de composés chimiques stimulant leurs cerveaux. Il est vrai que l’angoisse de la dalle de marbre blanche et les récriminations de leurs éditeurs (on disait éditeurs à l’époque) leur faisaient subir une pression de tous les instants. Le paroxysme de cette dépendance entre les auteurs grecs et le dopage fut atteint avec Socrate qui en panne d’inspiration voulu tenter une expérience avec une nouvelle drogue appelée ciguë. Après ça s’est un peu calmé.
Mais on peut remonter encore plus loin dans le passé. Il y a plus de 15 milliards d’années, l’univers était concentré en un point d’une densité phénoménale qu’on peut appeler pour craner une singularité de Planck. Mais je crois que je suis remonté un peu trop loin dans le passé pour le coup. Donc revenons à nos moutons et dans le futur (enfin par rapport à il y a 15 milliards d’années mais dans le passé par rapport à la Grèce antique).
Nous voici donc à l’époque bénie de l’Égypte des Pharaons. Si technologiquement le peuple égyptien était à la pointe il y a 4000 ans, la maîtrise des produits dopants n’était pas encore parfaite. En réalité les écrivains égyptiens qui se voyaient confrontés à l’angoisse du papyrus blanc se firent refiler par des trafiquants peu scrupuleux des substances plus hallucinogènes que stimulantes. Du coup au lieu d’écrire des belles lettres toutes faites de pleins et déliés, les auteurs sous l’emprise de ces drogues maléfiques se mirent à dessiner des espèces de hiéroglyphes, je ne vois pas quel mot plus fort employer. Ces pauvres junkies, totalement sous l’emprise, furent appelés des scribes, terme que Champollion a traduit en français par drug-addicts. Si l'usage de ces substances égyptiennes s'est heureusement dilué dans le temps, les travaux du professeur Polycarpe Brisset ont démontré de façon irréfutable qu'elles furent rapportés depuis le delta du Nil par les pionniers égyptiens fondateurs de la Belgique, prenant ensuite le nom de pot belge.
Plus près de nous il faut rappeler que tous - je dis bien tous - les auteurs français de la période allant de la fin du XVIIIe siècle aux abords du XIXe arrondissement de Paris étaient dopés. Comment pouvez-vous imaginer que des écrivains tels que Zola, Balzac, Alexandre Dumas ou Victor Hugo aient pu produire un tel nombre d’ouvrages sans coups de pouce artificiels ? D’ailleurs ils ne s’en cachaient pas ; à l’époque, c’était même plutôt bien vu dans le microcosme littéraire. On sait par exemple que Flaubert marchait aux stéroïdes anabolisants, Victor Hugo à l’EPO (de première génération), Proust à la madeleine et les aristocrates à la lanterne.
De nos jours, les auteurs sont bien moins enclins à avouer utiliser des produits dopants pour stimuler leur créativité. Mais pourtant tout le monde sait que cette pratique est plus que courante. On en trouve heureusement quelques uns plus courageux que les autres qui n’ont pas peur de clamer haut et fort qu’ils ont recours à ces aides pour pouvoir travailler. Parmi ces écrivains très réputés, on peut citer Richard Virenque (auteur de « Plus fort qu’avant »), Philippe Gaumont (auteur de « Prisonnier du dopage ») ou encore Christophe Bassons (auteur de « Positif »). Ces grands noms de la littérature, dont les livres hantent régulièrement les listes des best-sellers, sont un exemple pour l’honnêteté intellectuelle et partagent - outre le dopage – la particularité de porter une casquette, des lunettes, un maillot multicolore et des furoncles au derrière.
Le dopage dans la peinture
Je dois avouer que j'ai hésité avant de faire un chapitre sur le dopage dans la peinture car je ne fais ici qu'enfoncer des portes ou vertes ou bleues. L'usage de produits dopants en art pictural est à ce point répandu qu'il existe même un dicton populaire qui dit "chargé comme Hunemull", en référence au célèbre peintre renaissance allemand Helmuth Hunemull. Bref, le plus simple est de résumer tout ça en images pour prouver l'universalité de l'utilisation de produits illicites en peinture :
Ça se passe de commentaires.
Le dopage chez les super-héros
Hormis les artistes, les cas de dopages les plus fréquemment constatés se retrouvent dans le milieu des super-héros. À l'exception de Batman peut-être qui semble rester assez clean si on en juge par ses capacités physiques médiocres[1], tous les super-héros ont recours à des produits stimulants pour se doter de superpouvoirs. Ce n’est vraiment pas un bel exemple pour notre jeunesse qui aime à prendre qui Superman, qui Spider-Man, qui Hulk comme exemples dans la vie, n’hésitant pas parfois à se costumer et grimer comme leurs modèles.
Malheureusement, ces faits ne peuvent qu’être établis sur la base de constations visuelles mais non pas grâce à des tests urinaires ou sanguins infaillibles. On se souvient encore de l’état pitoyable dans lequel s’est retrouvé le Professeur Strafonmeier après avoir mis en colère Bruce Banner en tentant de le faire pisser de force dans un flacon. Il reste malgré tout peu probable qu’un humain normalement constitué parvienne à voler, produire des toiles d’araignée, devenir invisible ou se transformer en torche humaine s’il n’a pas reçu en intraveineuse auparavant un stéroïde anabolisant ou une substance du même acabit.
Il existe heureusement des moyens de lutter contre cette conduite anti-chevaleresque grâce à l'utilisation de contrepoisons efficaces et adaptés à chaque cas. Le tableau ci-dessous résume l'état actuel de la recherche dans ce domaine :
Super-héros | Substance incriminée | Contrepoison |
Superman | Atmosphère terrienne | Kryptonite |
Spider-man | Venin d'araignée radioactive | Baygon jaune |
Hulk | Caféine | Xanax |
La Torche | Butagaz | Sicli |
L'Homme Invisible | La | Peinture Valentine |
Ne croyez pas non plus que ce fléau soit circonscrit aux super-héros américains, ce serait se voiler la face. Plus près de nous – en tout cas géographiquement sinon temporellement – on connait l’exemple d’une tribu d’irréductibles gaulois qui ne se privaient pas d’augmenter leur force physique par le truchement d’un produit appelé ironiquement « potion magique ». Et on pourrait signaler d’autres cas encore plus pathétiques car touchant carrément les enfants comme le célèbre Benoît Brisefer.
Le dopage chez les animaux
À force de se laisser dire que l’homme est un être supérieur, les autres espèces animales se sont senties dépréciées et rabaissées. À tel point que certaines d’entre elles ont cherché à augmenter artificiellement leurs capacités pour essayer de se faire une place au soleil des créatures de Dieu les plus performantes. On pense bien sûr au guépard capable de passer de 0 à 100 km/h en 6,7 s départ arrêté, à l’ours polaire capable de supporter une température de -55°C ou au chien capable de se lécher les couilles. Autant de résultats qui à l’état naturel ne pourraient pas être obtenus.
Bien sûr, on ne peut pas trop en vouloir à nos amis inférieurs d’avoir recours au dopage pour améliorer leur image. Ce sont les vétérinaires ripoux qui leur fournissent ces substances qu’il faut fustiger. Ainsi que les laboratoires pharmaceutiques qui par simple gout du lucre préfèrent développer ces produits dangereux au lieu de chercher des remèdes contre le cancer ou le cor au pied. D’autant que cela va parfois très loin. D’après certaines vidéos que nous avons pu nous procurer, il existerait une substance permettant à la fourmi de décupler sa force et de porter jusqu’à 60 fois son propre poids ! Ça fait froid dans le dos.
Le dopage chez les contributeurs de la Désencyclopédie
Enfin je voudrais terminer ce dossier par un chapitre particulièrement consternant, celui concernant les contributeurs de la dÉsencyclopédie. Oui mesdames, mesdemoiselles et messieurs, ces auteurs que vous vénérez tous et dont vous buvez les écrits comme parole d’évangile ne sont pas forcément aussi hermétiques à la tricherie que vous pourriez le croire. J’ai moi-même procédé à de nombreuses analyses d’urine et de sperme (en test double aveugle et en caméra cachée) sur bon nombre d’entre eux et je peux vous révéler que les résultats ne sont pas jolis-jolis. Oh ne vous attendez pas à ce que je cite des noms, les coupables se reconnaîtront aisément et la honte d’être percés à jour devrait suffire à leur faire entendre raison.
Vous voulez des preuves ? Très bien. Et bien par exemple, c’est la même personne qui a écrit La malédiction de Paris et Domination Sexuelle. On voit bien qu’elle n’était pas dans le même état dans les deux cas. Même chose pour Julien Dray et Armistice. Certes, le premier n’est pas drôle du tout mais au moins il a été rédigé dans des conditions naturelles, sans produit dopant ou stupéfiant, et c’est bien ça qui compte. Mais je veux être honnête jusqu’au bout mesdames, mesdemoiselles et messieurs et faire ici mon coming-out. Moi-même, il m’est arrivé de prendre des substances dopantes pour écrire un article afin de parvenir à être au top de l’humour. Mais je vous jure solennellement que j’ai totalement arrêté. D’ailleurs c’était juste avant de commencer ce texte sur le dopage.
Notes
- ↑ Le problème semble en revanche se poser pour la Batmobile dont les capacités motrices dépassent largement la norme des automobiles de M. Tout-le-monde
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