Kana
« Toi tu n'as pas peur de faire pousser les champs de beuh que je fais pousser », c'est par ces quelques mots que commencera l'aventure Kana. Groupe de reggae quelque peu cuivré sur les bords, Kana est ce qu'on doit appeler un OVNI ou un OCB de la chanson française. En effet, à l'instar de leur homologue Billy the Kick, ils ont réussi à faire passer clairement sur les ondes nationales, l'idée que se droguer pouvait être envisageable en France. Enfin, en France... A l'Île Maurice plus précisément où les lois de l'homme et de la nature sont fondamentalement différentes.
Kana, Forte Marie-Jeanne
Bon, en gros hein, le groupe Kana, composé de sept personnalités de la scène locale mauricienne, sort un cd éponyme en 2000. Carton plein sur la jeunesse décadente. Il faudra attendre un peu avant que ce combo performant ne subisse les lois du commerce. Passage en force sur les ondes, le groupe forcément se flétrit jusqu'à devenir un instrument démontrant à quel point les fumeurs sont cons. Une fois passé la pub, ils sortirent un second cd. Pourri, autant le dire. À part, l'escargot et la célèbre réplique « Au petit déjeuner, je me fume des bédots » aucun morceau ne retient l'oreille autant que La Nature ou Nucléaire issus de la première galette. Bref, leur reggae s'éloigne de la réalité et avec eux la chance de toucher encore quelques milliers d'euros de publicité. Gorgé de soleil ils sont venus en métropole pour s'engorger de grisailles et de pourritures. En témoigne, le titre Plantation, coupé pour passé sur les ondes. Amputés pour une toute petite phrase : "Kana ça pousse comme ça". En faisant référence au cannabis, le groupe quasi homonyme s'est ainsi plié aux ordres fascisants du système qu'ils s'évertuent à critiquer dans leurs lyrics. ... Heu, pas vraiment en fait, plutôt porté sur la nature et la paix, il s'agit bien d'un véritable nouveau reggae qui ne s'occupe pas de l'aspect commercial de leur image (on verra plus tard apparaitre un mec complètement défoncé qui sous couvert de reggae va jusqu'à chanter sur les grandes ondes "Et mon petit doigt dans ton cul montre le chemin" ce qui glorifiera à posteriori Kana de véritable phénomène reggae face à un poids lourd de la chanson reggae rivalisant avec Patrick S. sur le terrain du paillard.
Jeanne Marie, la soeur de Jean
Dernier cd en date, Les Fous, les Savants et les Sages médiocre, sans prétention s'il en fut, Kana se rabaisse à prendre des vieilles images d'indiens décimés depuis plusieurs décennies pour montrer dans quel sens tourne la Terre (quand tout le monde sait qu'elle ne tourne pas). Inconscient du risque pris en continuant sous le même nom, Kana se faufile vers les destins tragiques que l'on connut il y a bien longtemps pour Plastichke (et sa célèbre reprise de Raspoutine), Billy the Kick justement et autre Jordy, Gilles Gabriel. Sacrifiés sur l'autel du cannabis qui enfume les esprits, Kana n'aura pas la gloire qu'il mérite et quelque part tant mieux.
Julo, le mari de Jean Marie
Kana et la drogue, le cannabis, on n'entend plus que ça aujourd'hui. À qui peut on imputer la faute d'avoir envie de s'adonner à l'auto production? 98,5% des vieilles taupes de mon quartier vous répondrons Kana. Kana le Maudit, Kana le vilain. Bah, que c'est pas beau comme idée! Et le président s'en frotte encore les mains. « Ah! Si Mitterrand pouvait être encore là pour voir comme les jeunes sont devenus cons! » Enfin, ça donne au moins à manger aux soiffards de la quantité et aux crevards de la nouveauté fraichement téléchargée pour uploader ses amis en primaire dans le Gers! Et là, bam! un policier vient avec une meute de chiens reniflé les poches du cartable de la jeune personne pour y trouver, non pas un cd gravé, non pas une barrette de shit ou un pochon plein d'herbe légèrement sèche encore suffisamment acidulé pour y laisser entrevoir ce psychotrope bien connu des services de police, mais bien un paquet de BN passé de 2 jours! Merci la police.
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