Histoire des Schtroumpfs
Chers confrères et enthousiastes, je tiens tout d'abord à vous souhaiter la bienvenue ainsi qu'à vous remercier de porter un tel intérêt à mes recherches. Je tiens également à remercier le professeur Pitufo qui, après ses propres recherches en cryptoanthropolinguistique, a daigné m'assister dans certains éléments d'enquête, apportant des données d'une utilité difficilement quantifiable sans abuser de superlatifs. Je tiens enfin à remercier mon maître de thèse, le docteur Alphonse-Archibald de Montcuq, pour son éternelle disponibilité.
Mesdames et messieurs, nombre d'entre vous me connaissent probablement comme testamentaire, ou plus exactement, comme témoin de la disparition du peuple Schtroumpf. J'ai en effet eu le malheur d'être le premier témoin de la chute de cette tribu unique, isolationniste et autarcique, et c'est encore à moi qu'a incombé la lourde tâche de transmettre cette douloureuse nouvelle à la communauté scientifique. Cependant, la majorité de mon assistance ignore sans doute le fait que je fis auparavant des études de sorcellerie à l'Université de Salem, Massachusetts, et que si je côtoyais les Schtroumpfs il fut un temps, ce n'était pas en ma capacité non encore acquise de cryptoanthropologue, mais bien en tant que faiseur de potions.
J'ai vécu à la lisière de la forêt des Schtroumpfs trente années durant, et mes interactions avec eux furent nombreuses. Cependant, jamais n'ai-je pu en rendre un seul en ma possession, et l'utiliser comme ingrédient dans la mythique mixture Flamélienne. Car oui, tel était mon but, ma localisation n'était que le fruit de ma cupidité. A l'heure qu'il est, je sais que je n'aurais jamais accompli cette quête. Et pour cause, le fruit de ces trois longues années d'études est une découverte accablante. Chers éminents membres de la communauté académique, je puis affirmer aujourd'hui ceci haut et fort : les Schtroumpfs n'étaient pas des lutins, mais des gnomes.
Une des raisons de la confusion : le bois magique.
Seuls les lutins sont magiques, et en conséquence, si les Schtroumpfs n'étaient pas des lutins, la mixture que je cherchais à reproduire n'aurait jamais fonctionné. Mais laissez-moi vous expliquer. Pour mémoire, et pour la fluidité de cet exposé, un gnome ressemble à ceci :
Des créatures montagnardes, artisanes et à la limite du bellicisme automatique. Rien à voir avec un Schtroumpf, si ce ne sont la petite taille et le nez proéminent. Cependant, considérez l'une des premières illustrations connues de notre sujet d'étude :
Constatez maintenant leur chef, le "Grand" Schtroumpf :
Vous aurez conclu comme moi. Si le bonnet Schtroumpf est phrygien, c'est qu'il a fini par s'affaisser complètement, nous pouvons en déduire que leurs oreilles ont subi le même traitement. Le chef nous indique également que le Schtroumpf possède un système capillaire facial, dans la plupart des cas dissimulé pour quelque raison, que nous étudierons plus tard.
Cependant, me direz-vous, le gnome n'est pas magique, contrairement au lutin, et nous avons maintes fois eu rapport du chef Schtroumpf usant de magie. Ma déduction est que ses pouvoirs n'étaient pas innés mais empruntés à la forêt environnante. Considérez ceci : le chef est le seul à être en mesure de faire de la magie. Tout Schtroumpf n'en est pas capable, toute manifestation sorcellaire ayant émané du village sans que le chef en soit à l'origine provenait de la forêt elle-même. Or, tout lutin devrait être capable de manifester quelque puissance occulte.
Ma conclusion est la suivante : le Grand Schtroumpf était essentiellement alchimiste. Tout manifestation magique immatérielle, telles de que des formules magiques citées oralement, étaient issues de l'ingestion préalable de concoctions composées pendant les nuits interminables passées dans son laboratoire. Concoctions dont la source alchimique se trouvait être des éléments présents dans la forêt du pays maudit. Il est su depuis longtemps, bien que trop souvent vite oublié, que la forêt sus-nommée est très chargée en magie. Il m'est inutile de vous rappeler que c'est de ce lieu que sont issus, pour n'en citer que quelques uns, le puits aux souhaits, l'oeuf à souhaits, ou encore, le splendide oiseau malheureusement disparu, dont le vitellus de l'oeuf était apparemment en certaines proportions une forme de panacée, le majestueux Cracoucass.
L'unité politique Schtroumpfe, entre chefferie tribale et bellicisme gnome.
Le fonctionnement politique Schtroumpf est aisément compréhensible : le chef fait figure d'autorité absolue, toute la communauté lui obéissant rigoureusement. Il se fait obéir de ses compatriotes et procède à leur éducation. Il organise la vie et la survie du village, répartit les tâches et fait autorité, obtenant, sans jamais que cela ne fasse défaut, une servitude volontaire totale. En apparence seulement, car il y eut discorde et tentative de sécession au pays maudit, et cela plus d'une fois.
La comparaison avec la chefferie
Dans le système de chefferie, nous disposons d'un groupe, une communauté sociale réduite, qui a désigné un chef. Le chef n'a aucun réel pouvoir. Il se doit d'être bon orateur, de faire des présents à ses sujets, et de prendre la direction de la tribu uniquement en cas de guerre contre un élément extérieur. A première vue, rien en commun avec notre sujet d'étude, le chef Schtroumpf agissant comme un monarque au pouvoir spontané et à l'autorité totale. Et si ce pouvoir n'était justement pas spontané ?
Je ne vous parle pas de la charge administrative dont rend compte le Grand Schtroumpf dans le cadre de la survie de la communauté. La volonté intellectuelle ou sociale d'individus à disposer d'eux-mêmes est souvent supérieure à la volonté rationnelle de conservation d'un juste despote, à plus forte raison chez des tribus guerrières, telles que les gnomes. Ce dont je veux parler, c'est de la capacité du chef des Schtroumpfs à faire en sorte que ceux-ci accomplissent leur "catharsis". Vous remarquerez qu'une des particularités des Schtroumpfs est la façon de dénommer chaque individu, non seulement selon son nom, qui, d'ailleurs, reste invariablement le même, mais selon un qualificatif. "Bricoleur", "cuisinier", "paresseux", "moralisateur"... Ce sont là des expressions de passion, passions typiques de nations artisanes, quand une particularité comportementale de l'individu ne devient pas plus visible que la catharsis elle-même, comme par exemple "grognon" ou "paresseux". Dans la plupart des cas, le Schtroumpf se prend lui-même en mains, sinon, le Grand Schtroumpf fournit une aide, et ce dans des proportions souvent exagérées, comme, par exemple, dans le cas du Cosmoschtroumpf. Autrement, le Grand Schtroumpf peut laisser faire des choses inconsidérées, telle l'horloge à beau temps du Schtroumpf Bricoleur, qui, vous l'aurez noté, fut construite en bois de la forêt magique, ou encore le Schtroumpf "pas comme les autres", que le Grand Schtroumpf laissa partir seul dans la nature.
Cette considération exacerbée du chef pour les membres de sa tribu constitue le cadeau du Grand Schtroumpf. L'aspect oratoire du chef tribal réside dans l'éducation et les discours moralisateurs : le Schtroumpf à Lunettes est, en ce sens, le vice-chef du village. Parlons-en, par ailleurs, de celui-ci...
Les racines gnomes
Vous le savez sans doute, la société Schtroumpfe est pacifiste, et cependant friable, comme au bord de l'implosion. Souvenez-vous de l'ambiance de guerre civile ayant régné lors du règne du Schtroumpfissime, ou encore lors du débat linguistique entre nordistes et sudistes. C'est comme si le Schtroumpf était naturellement violent, mais avait réussi à fonder une société occultant cette violence, ne la faisant ressortir qu'en temps de crise.
Si je suis resté en suspens concernant le Schtroumpf moralisateur durant le point précédent, c'est pour attirer votre attention sur une pratique typiquement Schtroumpfe : la neutralisation du prétendant. Nous l'avons dit, le Schtroumpf moralisateur était très certainement destiné à hériter la fonction du chef. Cependant, chaque fois qu'il faisait preuve de son talent oratoire et intellectuel, il se faisait reprendre par ses congénères à coups de maillet. Non seulement cela était fréquent, mais il était évident que les Schtroumpfs y prenaient un certain plaisir. Il est possible, mais ce n'est qu'une supposition, que cette pratique eût été mise en place par le chef lui-même, afin de catalyser la violence inhérente à la nature profondément gnome de notre sujet d'étude. Que cela eût été le cas ou non, la pratique du maillet sur la tête reste profondément violente, et l'on remarque ici que malgré un un environnement sociologique propice à la paix et l'entente, aucun Schtroumpf ne s'en voulait de faire ainsi souffrir celui qui voulait prendre la place du chef. Vous remarquerez que j'ai qualifié cela de "neutralisation du prétendant" : dans la société gnome, le fait d'avoir un chef est vu comme une situation pénible, mais tolérable. Par contre, le fait de vouloir devenir chef est inadmissible. Le gnome cherche naturellement à tuer toute supériorité politique potentielle, ce qui explique qu'en vertu d'un tribalisme dégénérescent, à la suite de chaque décès d'un chef, les diverses tribus gnomes se lancent dans une guerre tribale totale afin d'élire un nouveau chef ; celui se retrouvant "élu" est celui dont les adversaires ne sont plus en mesure de s'opposer à lui, par manque de moyens humains, matériels, ou, comme cela a déjà été observé, par la disparition totale des individus autres que le nouveau chef et sa famille.
Mais alors, si les Schtroumpfs sont des gnomes, comment un chef peut-il exister sans qu'il y ait régulièrement des guerres intestines ? C'est ici que les révélations les plus étonnantes vous seront proposées.
Le véritable rôle du Grand Schtroumpf.
Expériences magiques à répétition, chef tribal incontesté, responsable administratif total de la vie au village... Le Grand Schtroumpf fut l'individu le plus important de la société Schtroumpfe, et cela depuis sa création. Car oui, je peux l'affirmer : il n'y eut jamais qu'un seul Grand Schtroumpf. Je tiens à vous prévenir que ce qui va suivre ne tient pas de la supposition ni de la théorisation mais bien des faits. En retournant au village Schtroumpf après sa destruction, dont la localisation ne me pose désormais plus problème, j'ai trouvé le laboratoire du Grand Schtroumpf presque intact. Pour se prévenir, il était bâti en béton armé, matière bien plus solide que les autres maisons. Figurez-vous que j'y ai retrouvé des documents confondants, des rapports, écrits de sa main, révélant toute la vérité sur le village et sur lui-même. Mais commençons par lui.
L'apparence : la clé du contrat social Schtroumpf
Les caractéristiques physiques du Grand Schtroumpf permettant de le différencier de ses congénères sont au nombre de deux : la couleur de l'habit, et la barbe. Je pense qu'à ce stade-là, vous l'aurez compris : la Grand Schtroumpf garde l’exclusivité de la barbe gnome comme instrument de domination. Mais alors, pourquoi de surcroît porter un habit rouge ? L'un ou l'autre seul n'aurait-il pas suffit ?
La barbe en elle-même rappelle au Schtroumpf moyen, qui je vous l'indique, l'ignore, qu'il est un gnome, cela en s'adressant aux tréfonds de son cerveau reptilien. La barbe est l'apanage du gnome mâle, et se la faire raser est une insulte suprême. En ce sens, l'automatisme Schtroumpf de la puissance capilo-faciale se réveille lorsqu'il constate ne pas en avoir une, alors que son chef, si. La logique gnome profonde du Schtroumpf prend alors le dessus : "Ce gnome a une barbe, je n'en ai pas. Cela signifie qu'on me l'a rasée parce que je suis faible ; il a le droit de la garder parce qu'il est plus fort que moi. Je ne peux pas m'en prendre à lui, je mourrais tout de suite." En soi, cette petite barbe que cultive le chef a une signification hautement plus importante qu'un simple âge plus avancé ou un paternalisme discret. Elle est le symbole des racines schtroumpfes, le rappel à la nature, à la nation d'origine ; mais un rappel subliminal, et pourtant hyper puissant.
Le deuxième signe est l'habit rouge. La couleur rouge est celle du sang, de la guerre, le Grand Schtroumpf transmet un message de peur, de soumission. Mais ce n'est pas le plus important. L'élément à retenir ici est que tous les Schtroumpfs sont habillés en blanc. Pourquoi une telle uniformité ? D'une part, pour éviter les discordances vestimentaires majeures : on a vu que de simples débats linguistiques pouvaient mener à la guerre civile. Mais aussi et surtout, pour marque une distance hiérarchique au pouvoir digne d'une monarchie. La puissance chromathérapique de ces accoutrements est telle que le rouge est immédiatement associé au Grand Schtroumpf, en tant que figure inviolable, physiquement et intellectuellement. Vous remarquerez que le Schtroumpfissime ne s'est pas estimé en mesure de porter l'habit rouge, car il était, inconsciemment, associé au plus grand des guerriers, à l'intouchable, l'indestructible. Ainsi, pour éviter toute colère, il a fallu au Schtroumpfissime prendre une couleur nouvelle. Différenciatrice à la fois des Schtroumpfs, mais également du Grand Schtroumpf.
L'emploi du Grand Schtroumpf : la stabilité à tout prix
En tant que monarque, il est normal de chercher à garder ses sujets sous contrôle. Mais le chef du village Schtroumpf ne faisait pas que cela : il se devait également de tuer toute force émancipatrice et de capitaliser autant que possible sur la stabilité interne, parfois par des moyens à la limite de l'absurde.
En ce qui concerne l'émancipation potentielle, le chef a sauté sur la première occasion pour dire aux Schtroumpfs que la monnaie était une mauvaise chose, il a aussi sévèrement grondé ceux ayant participé aux oppositions lors de l'époque du Schtroumpfissime. Ses moyens de stabilisation sont plus fourbes. En premier exemple, la Schtroumpfette. Lorsque je l'ai crée, j'ai instinctivement utilisé de la glaise, qui est, vous l'ignorez peut-être, la matière des golems. J'ignorais alors qu'en leur qualité de gnomes, les Schtroumpfs étaient eux-mêmes nés de la terre, et donc de glaise, ce qui explique la longévité de ma créature sensée être artificielle. Son arrivée a profondément dérangé le Grand Schtroumpf. Le village se devait de n'être peuplé que de mâles, j'y reviendrai plus tard, et l'arrivée d'une femelle dérangeait fortement ses plans. Découvrant que la jeune créature était probablement plus inepte que proprement dangereuse, il décida au contraire de l'améliorer. En réveillant ainsi la sexualité enfouie des Schtroumpfs, il leur fournissait une sorte d'opium, un instrument de cohésion par l'appréciation commune d'un objet sur lequel porter ses désirs. L'aspect parfaitement communiste de la société Schtroumpfe ne fonctionnait que si chacun d'entre eux travaillait, s'occupait l'esprit. De l'oisiveté ou une inégalité risquait de naître une tension politique.
Un autre exemple flagrant est le barrage sur la rivière Schtroumpf, constamment reconstruit. Le barrage et le pont qui l'accompagne ont en effet des défauts de fabrication particulièrement flagrants. Le Grand Schtroumpf aurait volontairement réalisé des plans incorrects, afin de créer une occupation infinie et sans cesse renouvelée. A la manière d'une guerre unissant un peuple autour d'un gouvernement ou d'une nation, le souci constant du pont sur la rivière occupait suffisamment l'esprit des Schtroumpfs pour qu'ils ne voient pas apparaître d'autre menace, quelle qu'elle soit.
Pour finir, un dernier mot sur la Schtroumpfette : je vous ai fait part du récit que m'a transmis le dernier Schtroumpf. En lisant les rapports du Grand Schtroumpf, j'ai découvert l'horrible vérité sur l'une des raisons de la chute du village. La Schtroumpfette n'a pas été assassinée par le Schtroumpf Coquet, mais bien par leur chef. Ce dernier avait alors tout juste découvert les affaires sexuelles ayant eu cours dans le village à cette époque, et avait cru voir là les graines de la discorde, sans être au courant de la situation entre "Costaud" et "Coquet". Il pensait que les Schtroumpfs se seraient unis dans le deuil, mais ne se doutait pas que les tensions étaient à ce point-là exacerbées. Il avait connaissance des trafics et des rivalités internes au village, mais l'étendue du problème semblait lui avoir échappé. Peut-être finissait-il par se faire vieux, car les gnomes ne sont pas éternels. Peut-être son échec a-t-il aussi été d'avoir le Schtroumpf légiste à ses côtés lors de la repêche du corps, et d'avoir dû admettre les observations de ce dernier comme correctes, se disant que les quelques individus présents n'allaient pas révéler la vérité à tout le village, les laissant ainsi croire à une noyade. Quoi qu'il en soit, le village se serait de toutes les façons probablement effondré, avec ou sans la vague d'assassinats. La guerre civile était déjà inévitable au moment où le corps de la Schtroumpfette a été découvert.
La raison de l'existence du village Schtroumpf et son origine
Jusqu'ici, je me suis contenté d'expliquer ma première théorie en ce qui concerne l'origine des Schtroumpfs, ainsi qu'à fournir une analyse plus approfondie que celle apparaissant au premier abord en ce qui concerne les critères d'unité sociale et politique du défunt peuple Schtroumpf. Mais des questions restent en suspens. D'où viennent précisément les Schtroumpfs, y compris leurs bébés ? Pourquoi des gnomes vivraient-ils aussi loin des montagnes ? Pourquoi parlent-ils Schtroumpf, pourquoi sont-ils bleus ? C'est ce que nous allons voir dès maintenant.
Les origines des Schtroumpfs
La société Schtroumpfe est issue d'une peuplade gnome, venant des montagnes du Pays Maudit. La peuplade n'est pas précisée : le Grand Schtroumpf, dans les milliers de rapports qu'il a rédigés afin que ses premiers compatriotes sachent tout de ses activités, ne précise jamais leur nature exacte. On y trouve de nombreuses comparaisons avec la vie à la montagne, dont, par exemple la facilité de la maçonnerie par rapport à l'élaboration de caves et de grottes, mais ce qui m'a surtout indiqué la nature des destinataires furent les allusions aux "Bébés" Schtroumpf. Vous n'êtes pas sans savoir que les Schtroumpfs apparaissent des nuits de lune bleue, apportés par une cigogne. D'où viennent ces cigognes ? A quelle fréquence apparaît la lune bleue ? A la deuxième question, je répondrais : à peu près tous les trois ans. Le phénomène de lune bleue, en astronomie, caractérise une 13ème lune apparaissant sur le calendrier Grégorien moderne. Le Grand Schtroumpf a utilisé ce subterfuge pour tenter de donner une explication plausible à l'apparition de nouveaux-nés, sachant que lors de l'annonce de la nouvelle de l'arrivée d'un nouveau citoyen, aucun Schtroumpf n'aura, la veille, vérifié la couleur de la lune, qui elle, n'est jamais bleue au Pays Maudit.
Reste d'où viennent les cigognes. Tout simplement, du village d'origine du Grand Schtroumpf. Et c'est là que m'est apparue la révélation la plus surprenante de ce que j'ai pu tirer des notes du Grand Schtroumpf. Mais voyez vous-mêmes :
Le bleuissage caractérise l'oxydation de certains métaux, qui deviennent bleus à la suite du processus. Les gnomes étant minéraux, car nés de la montagne, il est possible de les oxyder. L'oxydation créant une fine couche à la surface du métal, sur un être ayant un dispositif capillaire, plus rien ne peut pousser ; sauf si l'individu a laissé pousser sa barbe avant de se faire oxyder, comme c'est le cas du chef des Schtroumpfs. Les Schtroumpfs ne sont rien de plus que des gnomes ayant subi un procédé métallurgique extrêmement courant, d'une part pour les différencier de leur civilisation d'origine, mais également, probablement, afin de mieux réagir à la lumière du soleil, auquel ces créatures ne sont originellement pas du tout adaptées.
Reste la question du langage. Pour les Schtroumpfs parlent-ils Schtroumpf, sachant que les gnomes parlent normalement ? La thèse du bec est aujourd'hui largement écartée. On pourrait penser à la volonté d'uniformiser le peuple par la neutralisation du langage, voire de créer une différenciation politique des autres espèces. En réalité, le mot "Schtroumpf", et je l'ai découvert bien trop tard quand je regarde quelle fut ma formation, est un catalyseur sorcellaire. En faisant, à partir d'un mot inventé, un langage commun, les gnomes ont réussi à créer des disruptions au sein de la magie locale, et voici comment : il existe une formule magique, prononcée "Schtroumpfadabra" : en ne répétant que la première partie du mot constamment, les puissance magiques sont en éveil, mais jamais totalement réveillées, permettant de manifester leurs capacités sans réellement créer de manifestation surnaturelle.
La raison de leur existence
Ce qui nous amène, enfin, à la raison pour laquelle le village Schtroumpf a été crée.
Il s'agit tout simplement d'un avant-poste. Comme je l'ai précisé auparavant, la société gnome est naturellement belliqueuse. Dans les rapports du Grand Schtroumpf, il y est constamment fait référence. On pourrait penser que le village a été crée afin de préserver l'espèce, en un lieu pacifié où il ne risquerait pas d'y avoir de risque d'auto-destruction. La réalité est bien plus vicieuse. Le Grand Schtroumpf était un vizir dans les montagnes, au service d'un chef de tribu dont la moitié de la tribu avait été massacrée lors d'une guerre interne récente. Le chef avait sauvé son statut de très peu, réussissant à rester chef, mais craignait que de nouveaux risques apparaissent à l'égard de son hégémonie. Il y avait aussi, apparemment, d'autres tribus gnomes dans les parages, établies récemment, et qui menaçaient la pérennité de sa tribu. Le chef a donc décidé d'envoyer son meilleur universitaire étudier la magie, afin de ramener des sortilèges suffisant pour massacrer des ennemis en grand nombre.
Pour ce faire, il fallait que l'individu survive suffisamment longtemps, tout en récoltant ce dont il avait besoin, en d'autres termes, qu'il exploite son environnement en restant en vie. Pour cela, le Grand Schtroumpf alla dans la forêt accompagné de la garde. Les soldats ne supportaient pas la lumière du soleil, et le Grand Schtroumpf pensa qu'il était trop visible face à leurs ennemis qu'un groupe de soldat accompagnât un seul homme faire des expériences dans la forêt. Il fut donc décidé de créer une société nouvelle, servant à la fois de camouflage, et de pourvoyeuse de nourriture et de vie au vizir.
Les premiers Schtroumpfs arrivèrent enfants : suffisamment âgés pour aider à la récolte de noix, mais trop jeunes pour se souvenir être né dans les montagnes. Les suivants arrivèrent bébés, et nous connaissons la suite. A aucun moment la société Schtroumpf n'a eu d'autre de but que d'assurer la survie de sa tribu d'origine par la seule extermination de ses adversaires, fantasmés ou non. Nous pouvons aujourd'hui conclure que l'expérience fût un échec, la société Schtroumpfe n'ayant jamais réussi à ne plus devenir totalement gnome.
Conclusion
Il est surprenant de découvrir aujourd'hui que ce qui semblait être idyllique n'était en réalité qu’une société factice crée de toute pièce, afin de servir des recherches guerrières, voire génocidaires, et que l'existence idéale des petits Schtroumpfs n'avait finalement pas de sens, si ce n'est l'extermination d'autres êtres vivants.
En résumé je vous demande de reconsidérer la place accordée aux Schtroumpfs dans le monde scientifique. Il ne s'agissait pas là, comme j'ai pu le lire dans certains ouvrages, d'un "despote éclairé dont la seule volonté était guidée par la plénitude de ses sujets" :
Et il ne s'agissait pas là de "créatures tout aussi innocentes que l'individu tout juste né" :
Mais bien de manifestations à la limite du diabolique.
Euh... Oui, allez-y, cher confrère.
Pardon ?
Mais enfin...
Quoi !
Je... Je... Je n'ai jamais été humilié de la sorte... Et encore une fois, mon plan a échoué... Sales petites vermines bleues ! Je me vengerai ! Je me vengerai !
S'il vous a enthousiasmé, votez pour lui sur sa page de vote ! Ou pas.
DES BÉDÉS
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