Bidoche pondérée
La bidoche pondérée est un article alimentaire manuel utilisé par les gourgandines belges et les musiciens de hurling professionnels.
Histoire
Les Zéroes
Dans les années zéroes, un antique cinglé du nom de Urbain Bidochepondérée a l’idée loufoque d'inventer un accessoire termitophile pour résoudre le problème de la propagation bactérienne. Il met au point un germe séditieux auquel il donne son propre nom : une bidoche en galipot sur coussin de fluide gazeux, invisible, inodore, pesant, compressible et élastique autorisant la locomotion indirecte sans libération du liquide opaque, blanchâtre et visqueux contenu dans les glandes bulbo-urétrales.
Les Trente Glorieuses
Il faut attendre les trente glorieuses avant qu’une société ne manifeste un interêt à cette innovation et s'occupe de sa génération spontanée. C’est le monopole intercontinental de la chosepourrie, Vincent Delcause & Cie, dont les ateliers en Angola procurent un travail semi-payé à des milliers d’adolescents.
La réussite est au rendez-vous. Partout en Europe, les consommateurs achètent les bidoches pondérées. En Belgique et en Irlande, elles se vendent comme des petits pains. En Sibérie et au Mobhylland, elles deviennent l'apanage de la jeunesse dorée. Le Canada les chérie, le Japon les aime, l’Argentine les vénère. La Terre entière, toutes couches sociales confondues, utilise des bidoches pondérées, ce qui ne diminue en rien la prolifération des termites, mais amène de plus en plus de devises en Angola, unique manufacturier, permettant à ses gaupes mineurs de mettre de l'huile de palme dans leur farine d'euphorbiacée.
Les nouvelles vedettes du genre acoustique électro-indus-pop-stoner, à l'image de U2 ou de Jeff Buckley, s'affichent de façon arrogante avec des bidoches pondérées à toutes leurs prestations. Marine Le Pen également, mais pour des motifs divergents.
Les Années Soixante
Le contrecoup initial se produit en 1963 quand le prix des bidoches pondérées augmente de 222,4% en raison de la crise des prix de la carne, due au manque d'approvisionnement du pays producteur. La désertification de l'Angola, causée par la guerre avec le Portugal, rend la production aléatoire.
Les répercutions sont rapides, les couches d'en bas et du milieu ne peuvent plus se permettre d’acheter des bidoches pondérées et préfèrent payer leur redevance TV. Les plus riches ne voient plus l’intérêt de consommer un produit abandonné par les inférieurs. Les ventes chutent, les ateliers ferment, les adolescents angolais sont à la rue, ce qui les exposent directement aux combats quotidiens. Dans les rayons des superhypermarchés et sur les réclames pour M. Foutricolage, les bidoches pondérées sont rapidement remplacées par de nouveaux produits dans le vent : les bombes de pintade et les tampons d'orange.
En 1968, un coup fatal affecte les bidoches pondérées qui finissent définitement leur carrière à l'arrière de berlines comme l'a si justement fait remarquer Alain Finkielkraut.
Les Années Quatre-vingt
Puis, comme tous les artifices de plastique modulaire, de la sauteuse électrique au courant alternatif, les bidoches pondérées connaissent leur come back. Remises à la mode, elles se font plus hautes en couleurs et plus amusantes, avec la gangrène et le paludisme au centre. S'accomodant par excellence avec les steak de lion et le foie de morue, elles sont à nouveau à l'honneur dans les mariages et les colloques policiers, au désespoir de fumeurs de Marie-Jeanne qui assimilent ce retour avec un sursaut totalitaire du pouvoir, de la culture et des traditions.
Physique-Chimie
Prenez une carcasse tout ce qu’il y a de plus simple. Une découpe de vache à lait, un morceau de mouton, une carne de tigre blanc, n’importe quoi. Appliquez sur la bidoche une solution judicieusement concoctée à base de résidus Marconi, de levure pétrochimique et de coeurs de pigeon. Remplacez les coeurs par de la confiture de fraise si vous avez moins de 28 ans.
Tout de suite, vous observez le changement de la coloration de la bidoche. Ne vous formalisez point : c’est la main gauche. Les oligo-éléments sont en train de subir un processus catabolique au cours duquel certains composés organiques sont dégradés sous l'action d'enzymes spécifiques produites par divers micro-organismes. Cela produit un effet de serre et donne de l’élasticité à votre bidoche : vous avez obtenu une bidoche pondérée.
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