Cours de défense au self

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Bouddha adore cet article !

Il jurerait l'avoir écrit lui-même.

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Les cours de défense au self nous viennent des États-Unis, où chaque année des dizaines d'employés de bureau se font agresser entre deux demi-journées de leur inestimable travail.


Bref historique

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Avec la demande croissante de sécurité de la part des associations de travailleurs à l'approche du 11 septembre, le Parti Républicain avait pris en août 1999 des mesures drastiques pour éteindre les différents foyers insurrectionnels qui menaçaient d'embraser leur pays. C'est ainsi que lors de son université d'été George W. Bush, candidat en lice pour l'élection présidentielle, avait annoncé une mesure forte, mais discrète, destinée à s'arroger les faveurs des couches populaires de l'électorat : la création d'un Pôle National de Recherche pour le Développement d'un Sport de Défense au Self dont l'enseignement serait rendu obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 100 salariés. Avec l'idée qu'il remplacerait, à terme, les syndicats.

Après un vote du Congrès allouant un budget de 300 $ au projet, le pôle de recherche ainsi créé recruta l'un des plus grands sages d'Asie spécialiste des arts martiaux de combat mortels, et entreprit de développer ce qui allait devenir l'arme de toute une génération de personnel administratif.

Naissance du Fû-fû

Cliché amateur de la zone 52, base secrète où a été développé le Fû-fû.

Le Fû-fû, ou art de la défense au self, a vu le jour en 2008, après 7 ans de développements dans un lieu tenu secret par le gouvernement américain. Il a été composé par l'esprit tranquille de Ho Chu Cheng, enseignant pluridisciplaire des arts martiaux chinois originaire de Canton, ayant eu de célèbres élèves tels que Jackie Chan, Ip Man et Iron Man. Le Fû-fû agrège plus d'une centaine de katas simples ayant pour objectif unique de rendre le travailleur salarié invulnérable aux attaques perpétrées contre son intégrité lors de son déplacement quotidien à la cantine.

Quelques chiffres

On sait que chaque année plus de 706 agressions d'employés ont lieu, sous le regard impuissant des autorités, et ce sur leur lieu de travail. Or, des études commandées par la présidence Bush II : Le jugement dernier ont depuis longtemps montré que ces agressions surviennent pour 89 % d'entre elles entre 12h00 et 15h30 (heure UDI), au moment où ils sont le plus vulnérables : lors de leur passage au réfectoire de leur société, quand ils s'aventurent hors du cocooning sécuritaire de leur box de travail.

Quelques mesures infructueuses

C'est à cette époque que ces pancartes de protestation furent disséminées par les employés de bureau un peu partout dans le pays, à l'intention des automobilistes ralentissant prudemment à chaque carrefour qui pouvaient alors lire la mesure de la colère du peuple.

Avant la création du pôle de recherche, plusieurs mesures ont été prises par le président républicain :


1 – l'extension du temps de travail minimum à 12, puis 14h (lois n° 2001-01 et 2001-03 des 2 et 18 janvier 2001) lois maintenues malgré le mail de protestation 06-88333 du 14 octobre 2006 envoyé par le sénateur du Dakota du Sud Henry Ryan ;


2 – la suppression des restaurants d'entreprise, des réfectoires scolaires et des cantines des institutions publiques avec la loi du 16 février 2001, invalidée le même jour à 11h55 par la Cour Constitutionnelle ;


3 – la création d'un nouvel impôt sur l'infortune destiné à dissuader les victimes, qui eut des répercutions minimes, et fut transformé en un nouvel impôt tout court.


Malgré cela le nombre d'agressions continuait d'augmenter, doublant les jours de pudding sans qu'une issue ne semble se profiler. Il était rapidement devenu évident qu'il fallait changer les habitudes mêmes des travailleurs.

Base du Fû-fû

Ho Chu Cheng, selon ses propres termes, a tenu dans le Fû-fû à « lier l'agilité du tigre et la sagesse du singe » dans un premier temps, ce à quoi on lui a opposé son manque d'originalité et la faible prise de risque de ce nouvel art, semblable à beaucoup d'autres. Ho Chu Cheng n'avait cependant pas fini sa phrase et il la termina ainsi treize ans plus tard :« mais également la duplicité du lotus ».


Un lotus duplicite.


Cela apporta les derniers éclairages nécessaires pour, en 2014, pouvoir sceller les principes désormais ancestraux aux yeux du grand public : de la sérénité à l'extase, en passant par l'anticipation.

Sérénité

Serein l'antre cantin

Pénètre las, Tu prends un plateau


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La sérénité est le premier principe de la défense au self : le fûfûka entre dans la cantine avec la quiétude qui sied au Juste, son chi comme un lac paisible dont n'ondule point l'huile ; il avance avec le vent, se saisit du plateau dans un frémissement à peine perceptible et s'engouffre dans la file inerte de ses semblables. Son camouflage le rend indétectable.


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Prélude tactique à une bonne défense au self, la sérénité se manifeste sensiblement sous une cravate stoïque et impeccablement repassée. Le fûfûka doit parvenir à se mouvoir dans la file d'attente, et hors de la file d'attente, marchant sur les flots du tumulte en rang d'oignon dans une indifférence paisible.


Anticipation

Un œil dans la nuque

Du pudding, Roger enfreint le cercle


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Bien anticiper les menaces, c'est avoir deux, dix, cent coups d'avance sur ses agresseurs : ainsi ne suffit-il pas d'être serein mais faut-il mettre à profit le moment de calme avant chaque tempête pour ressentir les perturbations dans son environnement immédiat. Un peu comme dans la Force.

C'est à-peu-près tout ce qu'il est possible de dire de l'Anticipation, dont le principe consiste à anticiper, sans cesse, en continu, sans fléchir. Car en pratique, et s'agissant d'un art de la défense, l'apprenti-maître se fige passivement dans l'immobilité la plus complète. Le sérieux crispant son visage, il campe dans une concentration surhumaine en imaginant les coups portés par son adversaire, tout en s'y préparant.


« Il est là...hop, hop...non, il est...LÀ ! Ou derrière moi ! Retourné acrobatique et double saut-pèr'... »
~ Exemple de kata fûfûka. Le praticien assemble des séquences entières de combats dans sa tête et les ordonne en mosaïques à l'effigie de Bouddha.


Et tout cela se passe là-dedans.


Mais en s'entraînant les plus grands parviennent au stade céleste de l'Anticipation : l'Extase.

Extase

Un pas sur un nénuphar,

Une brise, Roger se sert brutalement


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L'Extase est un stade que n'atteignent que les Grands Maîtres, dont le contrôle du Fû-fû a atteint la perfection. À ce niveau ils sont dotés d'une über-praxie, repoussent les limites de leur corps et poussent l'Anticipation à son paroxysme, vivant préalablement le bon combat, parmi des milliers de combats possibles, dans leur esprit, décortiquant chaque contre-attaque, jusqu'à connaître précisément comment neutraliser leur adversaire avant que celui-ci ne passe à l'action. Voire avant qu'il ne se présente.

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On remarque que dans cette séquence tout l'espace immédiat autour du fûfûka est sous contrôle, permettant ainsi de sécuriser un maximum de pudding.


Ho Chou Cheng poussait sa maîtrise de l'Art encore au-delà en dissuadant mortellement ses antagonistes, trahis dans leur embuscade par quelque rythme cardiaque erratique, avant même que ceux-ci ne pensent à l'attaquer. Une légende raconte qu'un jour, alors qu'il effectuait ses emplettes au marché au poisson de Oo-long, il tua cinq badauds qui en apparence n'avaient aucun lien entre eux : on apprit plus tard qu'ils étaient peut-être venus tuer le Maître.


Cosmogonie du self

Il est bien nécessaire de comprendre que pour le sportif du Fû-fû, tout est Fû-fû : ainsi l'Art représente à lui seul un univers, dans lequel il peut évoluer avec confiance. Et comme la Vie, cet Univers se décompose en trois étapes : l'attente pour prendre son repas, trouver sa place dans le réfectoire de sa société et bien sûr, la survie.

L'attente

Ce modèle-ci est fortement déconseillé : il peut devenir une arme d'étranglement et se retourner contre son détenteur.

Tout comme le ninja a son nindo, le fûfûka a un sac-à-dos, ou une banane dans laquelle il peut conserver son honneur et sa carte de cantine, qui ne sera ainsi pas perdue durant l'altercation. Cet élément est indispensable pour achever le premier stade. À défaut le fûfûka disposera d'un porte-carte, et préférera celui muni d'un enrouleur qu'il peut fixer à ses bretelles (voir avertissement ci-contre).

Ainsi paré, c'est en alliant les trois principes de bases du Fû-fû (cf. supra) que, tout en s'assurant que son voisin de derrière ne tente pas d'ouvrir son sac-à-dos durant sa méditation, le salarié fûfûka mettra à profit l'attente pour gagner d'avance ce combat pas gagné d'avance.


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Exemple de riposte de premier niveau contre un subtiliseur de badge de cantine.


Le choix de l'affrontement

Il convient, quand arrive le moment fatidique si ce n'est crucial de s'asseoir pour consommer son acquisition, de bien se positionner pour adopter une vision d'ensemble, si possible adossée contre un mur, voire même dans un angle. Si cela est impossible, il conviendra de prendre une chaise qui n'a pas de petits trous derrière pour rendre moins aisée sa prise avec les doigts, et ainsi éviter les retraits intempestifs de chaise de la part de collègues cocasses tentant la blague bien connue, mais potentiellement mortelle.

Il est également nécessaire que cette vue d'ensemble du réfectoire permette de garder un contact visuel avec son plateau lorsque l'on retourne remplir le pichet d'eau, que les restaurateurs ont délibérément conçu trop petit pour accueillir plus d'un verre du précieux liquide de vie.

Certains Grands Maîtres possèdent même l'Art de l'agencement, qui s'affirme avec le temps. Cette capacité permettait par exemple à Ho Chou Cheng, à volonté, viens donc faire un tour à Lambé de plier la réalité, en déplaçant tables et chaises pour créer autour de lui une muraille infranchissable.


Comme ici, au restaurant des cadres de EDF-Limoges.

La survie du plus apte

C'est ensuite que toujours en alliant sérénité, anticipation et extase (enfin) le fûfûka peut paisiblement, sur ses gardes, manger son repas en fomentant quelques parades.

Quant aux armes à sa disposition, elles sont infinies : couteau à bout rond, à viande, fourchette, cuillère à café ou bien à soupe, petite ou grand assiette, assiette creuse, verre Pirex incassable, plateau aux multiples angles contondants, etc. Le rythme serein des saisons apportera du reste au sportif quantité d'autres armes qui faciliteront d'autant plus l'affrontement (imminent) : pique à brochette aiguisée en été, petite scie tranchante en plastique sur les bûches à l'approche des fêtes, fève trachéotomisante au printemps...les possibilités n'auront d'égale que l'imagination du combattant.

Quelques règles à observer

Les règles à observer sont au nombre de deux et ont été rédigées par Ho Chou Cheng en personne :

  1. Il ne faut jamais perdre de vue son objectif premier : rester en vie et consommer son pudding dans la quiétude.
  2. Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Le Fû-fû implique donc quelques responsabilités, mais elles sont négligeables.

Le reste des règles dépend de la construction opérée par chaque salarié, qui bâtira ainsi sa propre version du Fû-fû, et y insufflera sa vision personnelle en le perfectionnant chaque jour à midi.

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Avec le temps, l'employé deviendra une arme, et l'arme un employé...par le dragon pluvieux du lotus sacré.


Incidences du Fû-fû

Ce sport de self défense en milieu entrepriso-restaurationnel a pourtant, malgré la dureté de sa conception et la flexibilité de son enseignement, rencontré un succès mitigé.

Après quelques années d'expérimentation, les autorités se sont aperçu que les agresseurs avaient eux-aussi bénéficié des grâces du Fû-fû lors de leurs assauts, gagnant en férocité. Le Fî-fû vit donc rapidement le jour, une forme de Fû-fû pervertie par l'Homme, comme le sont beaucoup de choses.


C'est Le sens de la vie.


L'incidence principal de cet échec en demi-teinte du Fû-fû fut une hausse conséquente de la violence des échauffourées, devenues de véritables guérillas tactiques entre les services des différents étages, et se propageant bientôt des toilettes jusqu'aux espaces photocopieur.

De nouvelles combinaisons furent alors développées dans chaque entreprise, certaines faisant appel à d'autres arts, d'autres au concours de plusieurs combattants.

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Exemple de coopération exemplaire entre deux fûfûkas (Grands Maîtres). La défense du repas est optimale et l'intention de partage inscrite dans la dualité des parts de pudding. On croirait qu'ils vont fusionner.

Conclusion

Malgré quelques revers ce dernier-né des arts martiaux est de nos jours solidement implanté. Il est un vecteur de pacification, et un entraînement quotidien ainsi qu'une excellente maîtrise du Fû-fû garantira toujours l'espoir d'un repas équilibré au salarié aguerri, qui pourra se délecter du pudding chaque fois qu'il aura le dessus sur son adversaire.


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