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Février : trop tard pour les bonnes résolutions, ou pour être Charlie.
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AU NORD, C'ÉTAIT LES CORONS...
AU SUD, C'ÉTAIT LES FLOCONS !
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ÉDITO
Suffit pas d'être Charlie pour être gentil
Oui, nous avons vécu un beau mois de solidarité internationale, de rassemblement, de tolérance, d'unanimité, d'intolérance, de beaufitude, de paranoïa, de haine des Arabes et de dénonciations de gosses de 8 ans. Et puis, à un moment, il faut redescendre sur Terre, même depuis le 6ème étage sans ascenseur.
Non, il ne suffit pas d'arborer un petit autocollant noir et blanc (mais « discret, parce que je veux pas provoquer, non plus »), ou de faire des bisous à d'autres bobos ou à des flics pour être quelqu'un de bien. Si, le lundi 12 janvier, vous êtes retourné bosser dans une usine d'armement, ou dans un cabinet de conseil au lobby du tabac, ou comme secrétaire à l'UFR lettres d'une petite université, n'avez vous pas eu le sentiment d'une incohérence, d'une dichotomie, d'une eschatologie ? (Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais j'ai trois mots à rallonge qui contiennent un "h"). Minable, va !
Parce que, pendant que vous contribuez à rendre le monde plus laid, plus injuste et plus violent, il y a des gens qui suent sang et eau, animés par l'amour du prochain et une générosité qu'on croirait naturelle - mais ce serait mépriser les efforts surhumains que ces gens accomplissent, et qu'ils accomplissent d'abord sur eux-mêmes.
Prenez les singes savants de la dÉsencyclopédie. Ce sont des hommes et des femmes (jolies - on vire les moches), dans la force de l'âge, qui brillent en société, mais qui vont pourtant consacrer des heures et des heures de travail pénible. Pas pour l'argent. Ni pour la gloire. Ni pour la liberté d'espresso. Mais pour répondre au besoin d'humour de leurs semblables humains.
Et il s'agit d'une nécessité effective, comme le montre la culture populaire. « J'attends l'humour », nous dit Lorie. « La différence s'appelle l'humour », surenchérit Patrick Bruel. Et « l'humour comme s'il en pleuvait », ajoute Francis Cabrel. Le regretté Daniel Balavoine conclut : « Humer est plus fort que d'être humé ». Moui. Mauvais exemple.
Bien sûr, ces gens, en plus d'être épanouis, robustes, populaires, francs, sensibles et attentionnés, sont désintéressés. Mais c'est pour vous qu'ils se consternent de n'être jamais remerciés.
Oui, pour vous.
VOUS !
Vous de qui notre rédaction prend pitié. Vous qui avez perdu de vue votre prodigalité et votre gratitude enfantines. Vous qui ne savez plus sourire aux inconnus, offrir sans rien attendre en retour, croquer la vie à pleines dents et vous enrichir de mille échanges humains. Vous que notre XXIème siècle qui se vit par écrans a anesthésié, aliéné, anéanti, annihilé. Vous que même des types cools et ché-brans se mettent à voussoyer, j'en prends pour exemple ce paragraphe, et en plus, ça fait des années que je n'avais pas employé le verbe "voussoyer".
Mais moi, je vous aime d'un amour pur et infini. Et je voudrais, au moins une fois, vous rappeler que la vie n'a de sens que par l'Autre. Que chaque jour est le premier jour du reste de votre vie. Qu'il faut apprendre comme si l'on était immortel et agir comme si l'on devait mourir demain. Que ce sont les petits gestes qui fondent les grands bonheurs. Que des pages Facebook permettent d'émailler vos paragraphes de citation mièvres, mais qui passent bien. Qu'il faut aimer la vie qu'on vit et vivre la vie qu'on aime. Que donner, c'est recevoir.
J'aimerais que, rien qu'une fois, un petit geste bienveillant donne sens à votre vie, et qu'en montrant votre gratitude à notre rédaction, vous vous enrichissiez en donnant.
Comment ça, non ?
Même pas une petite pipe ?
À quoi bon se décarcasser ? Je démissionne. CONNARDS DE LECTEURS INGRATS, ABJECTS ET ÉGOÏSTES !
Le dÉracteur en chef
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PETITES ANNONCES
Espèce d'intolérant ! Moi, d'abord, je suis Charlie, et je défends la liberté d'expression ! Et surtout celle des "petits" annonceurs, qui, vraiment, n'ont rien de petit.
D'abord, pourquoi "petit" ? Allons-y à fond ! Pourquoi pas "minable" ou "nullard", tant qu'on y est ? Et vas-y que je te rabaisse, "petit" annonceur !
Toi, je suis sûr que tu n'es pas allé marcher piétiner, le 11 janvier ! Moi, au moins, je suis allé défendre la liberté et la libre pensée en embrassant des flics et des juifs !
Et d'abord, avec tous mes amis blancs qui lisent le Nouvel Obs et qui votent au centre-gauche, on est pour la liberté d'expression et la tolérance ! Et d'abord, on est beaucoup, on sort et on fait du bruit, alors t'avise pas de nous sortir ta logorrhée fasciste, espèce de mauvais Français !
En plus, Najat Vallaud-Belkacem l'a dit : « Et nous avons tous entendu les "Oui je soutiens Charlie, mais", les "deux poids, deux mesures", les "pourquoi défendre la liberté d’expression ici et pas là ?". Ces questions nous sont insupportables. » Et d'abord, Najat, c'est une femme d'origine marocaine, et elle a du mérite d'en être arrivée là. Donc, si tu ne te prosternes pas à ses pieds, c'est que t'es un sale raciste puant, et on va te casser les dents à coups de pancartes.
Jeu de la semaine : Problème d'échecs
Vous êtes blanc, et c'est à vous de jouer. Assurez-vous la victoire.
Solution
16. Cd6? Fd6!
17. V'là la jolie nana derrière Fd6 Bien vu, c'est à toi ou à moi de jouer ?
18. Tu savais que, depuis la réforme des règles de 1990, quand on a deux pions sur les cases centrales, ils sont promus d4+ Euh... non... Bien joué Rd8
19. À toi, Pikachu ! Eh, c'est pas de jeu, j'ai plus que des Pokémon eau.
20. Pikachu lance "Foudre Terrible". C'est très efficace ! d7 est KO ! Fd7
21. Cf5 sent la Force avec lui. Il bat Df6 au sabre laser. Fd7 repoussé par Cf5 Skywalker.
22. De3! Pff ce jeu fait chier Cb6??
23. De8 mat
Vous voyez, c'était pas si compliqué.
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SALTIM-BANQUE
Liliane Bettencourt et son ménestrel à 414 millions d'euros
Bordeaux, PROXIMA DU CENTAURE – « Gentes vieilles dames, gentes damoiseaux,
Oyez comme sortie de mon panier,
Tel un lapin d'un grand chapeau,
Le récit de François-Marie Banier. »~ Plaidoirie de Maître Hunnecaroth, avocat du photographe-ménestrel, Tribunal de Bordeaux, le 28 janvier 2015.
Les odeurs du cigare et du Brandy pénètrent l'intérieur de la salle d'audience au moment où les huissiers ouvrent la porte à François-Marie Banier. Celui-ci entre, flegmatique dandy d'une autre époque à la démarche lunaire, et s'avance dans l'allée centrale. Chacun de ses pas rythment un air quasiment indicible de ukulélé, qu'on croirait sorti de la guitare qu'il porte dans son dos.
« Ce procureur avait un profil très Cléopâtre dans Astérix chez Cléopâtre : magnifique. Oh, regardez ce sac plastique qui s'envole dans la brise légère ! »
Quelques marches encore et il se tient à la barre, droit et impeccable dans son costume de velours rouge, posé presque négligemment sur les bretelles jaunes retenant son pantalon à carreaux, trop grand de plusieurs tailles. Seuls ses pieds nus sur le marbre tranchent avec la splendeur du Tribunal.
Pourtant le procureur, indélicat autant que désespérément prosaïque, brise très vite l'harmonie de cette entrée.
Le procureur : M. Banier, est-il vrai que Madame Bettencourt vous aurait remis personnellement près de 414 millions d'euros, somme que vous avez finalement perçue en abusant manifestement de sa faiblesse ?
— Monseigneur Procureur, répond François-Marie Banier en ôtant son haut-de-forme dans un salut magistral, je ne comprends pas un mot de vos allégations. Mais de quoi parlez-vous ? Pourquoi dites-vous des chiffres ?
Banier : La vieille Lili, une milliardaire ? Pourquoi pas une millionnaire tant que vous y êtes ! Et milliardaire en quoi donc ? En fraises des bois ? En pépites de chocolat ? Elle en avait bien entreposé quelques paniers...
Le procureur : Milliardaire en euros M. Banier ! Et 414 millions sont allés directement remplir l'une de vos nombreuses poches !
Banier : Des millions, des milliards, vous vous contredisez mon jeune ami ! Vous perdez la tête, ajouta-t-il en lançant un clin d’œil complice à l'auditoire – puis, levant ses mains très haut pour les montrer à tous : comment pourrais-je dépenser tout ça d'euros (il ouvre et ferme frénétiquement les mains pour mimer plusieurs dizaines), je ne sais même pas à quoi servent ces choses !
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Le procureur : Mais vous vous moquez du Tribunal !
Banier : Obstruction, votre endive !
Le procureur : Monsieur le juge, je vous demande instamment de rappeler M. Banier, qui est tout de même accusé d'avoir volé sans scrupule une dame âgée sans défense, à l'ordre sans plus tarder.
Banier : Miroir miroir, monsieur le Juge, miroir !
Le juge, frappant le marteau sur son socle : Silence, SILENCE !
François-Marie Banier rappelle avoir insisté pour redécorer lui-même la salle d'audience avant le début du procès. « Monseigneur Procureur, si je ne réussis pas à rendre votre Justice plus juste, je l'ai au moins rendue plus belle », assène-t-il. Il hèle ensuite à la greffière d'ajouter 800 francs de dommage et intérêt en réparation du préjudice de voir son chef d’œuvre Henri II se retourner contre lui.
Vient rapidement le moment de reconstituer la personnalité de l'accusé. Il est demandé à celui-ci de décliner son identité.
Banier : Banier, François-Marie, né enfant, qui mourra un jour et cueille la vie à pleine main. Je suis né d'une mère aimante, qui lisait Zola et Balzac...
Le juge l'interrompt : M. Banier, la Cour n'a pas de temps à perdre en détails et en circonlocutions inutiles. Je vous demanderais de faire plus concis.
Banier : Que ne puis-je peindre mon propre tableau dans la lenteur qui...
Le juge, le reprenant : M. Banier !
X.S.
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Le dÉbdo d'Avant
Le dÉbdo d'Avant,c'est le rétroviseur qui vous permet de renverser des motards. Aujourd'hui, une brève du 2 mars 2006 |
BHL signe une tribune dans Charlie Hebdo
Et vous croyez vraiment qu'on va plonger dans le caniveau pour en ramasser les restes ?
On est peut-être des ignares. On est peut-être des alcooliques. On est peut-être des fainéants. On a peut-être mauvais goût. On est peut-être un peu machistes, racistes et islamophobes sur les bords. On est peut-être même pas drôles quelquefois.
Mais quand même, on n'est pas Charlie.
Épilogue : l'auteur de cet article a été condamné à mort par enfermement dans le congélo de l'Hyper Casher.
LES LIVRES DE MA REINE
- Nouveau gouvernement grec : Après s'être déchaîné dans la Thrace et avoir admiré les criques crétoises, Tsipras a dû se brancher avec un Kammenos allié, admirateur des 'Non' grecs et qui veut avaler l'Épire. Merkel saura-t-elle enrôler d'autres dirigeants pour déclencher une éjection ? Elle se méfie de la dèche grecque.
Solution
Dans...
...un...
...instant.
Nouveau gouvernement grec : Après s'être déchaîné dans la crasse et avoir admiré les triques crétoises, Tsipras a dû se branler avec un Kammenos à chier, admirateur des ronds grecs et qui veut avaler les pines. Merkel saura-t-elle enjôler d'autres dirigeants pour déclencher une érection ? Elle se défie de la mèche grecque.
Psy.
RÉPONSE AU COURRIER DES LECTEURS
On vous avait bien dit qu'on vous écrirait !
Retrouvez ci-dessous l'ensemble des dÉsinfos des semaines 05 des siècles passés
(Vous êtes obligés)
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DEHOROSCOPE DE LA SEMAINE
Bélier : Vos amis cinéphiles beaufs vous ont suffisamment gonflé à vous parler de votre famille. Déstressez. C'est un ordre.
Taureau : Vous militerez pour l'indépendance de la Catalogne. Faut dire, ils ont aboli la corrida.
Gémeaux : Vous ouvrirez un magasin moche dans une zone commerciale hideuse.
Cancer : Vous frauderez sur les cotisations Sécu, et vous vous ferez pincer.
Lion : Vous mourrez ce soir.
Vierge : Vous serez effarouché(e).
Balance : Votre partenaire hurlera votre signe alors que vous berciez votre bébé, dans votre appartement du 6ème étage, fenêtre ouverte.
Scorpion : I'M STILL LOOOOOVIN' YOUUUUUUU !
Sagittaire : Si vous êtes prof, vos mômes seront calmes. Heureusement, car hier, ils s'agitèrent.
Verseau : Vous visiterez un club échangiste. Un inconnu vous prendra par le recto.
Poissons : Courage, avril n'est plus que dans deux mois.
BONUS : UNE PHOTO DU PROCÈS DU CARLTON
Charles Montert, greffier au tribunal de Lille.
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