Incidents en Corée : la partie continue
De notre envoyé spécial Ici Tolosa... Se ma tanta avia de ròdas ne faria un cari. - le 11 décembre 2010
Attendue depuis longtemps, la rencontre entre les deux dirigeants a attiré les regards et la pleine attention de la communauté internationale, inquiète des tensions croissantes dans la zone. Conformément à ses habitudes, et au classement des pays concernés dans l’ordre alphabétique, ce fut Kim Jong-il qui prit la parole en premier, avec un discours plutôt concis : « D5 ». Ce à quoi le Premier Ministre Sud-Coréen répondit d’un cinglant « Touché ! L’île Yeonpyeong en plus... Puisque c’est ça, je bouge mon porte-avion Américain ! » Les autorités Nord-Coréenne eurent beau crier au scandale, à la provocation et au capitalisme, le mal était fait. Toute leur stratégie était à revoir, puisque le navire de guerre pouvait désormais se trouver n’importe où.
Les pourparlers se sont poursuivis dans l’après-midi, autour du bureau carré réservé pour l’occasion. Plus calme cette fois-ci, il s’agissait de formuler ses revendications en toutes lettres selon le protocole prévu. Ce fut une nouvelle fois le Nordiste qui entama les discussions, en formulant un joli « missile », sept lettres, mot compte double. Les diplomates Sud-Coréens s’attendaient visiblement à aborder le sujet, puisqu’ils répliquèrent avec un « obama » compte triple, en réutilisant le « m ». Passablement énervé par cette réponse du tac-au-tac, le général Kim s’emporta avec un « con » sans bonus entourant le « o » initial du nom du président Américain. Tout un symbole. Lorsque Kim Sung-hwan se leva pour ajouter un « s » à la fin du mot, les observateurs les plus optimistes crurent voir aboutir un « consensus » bienvenu, permettant d’apaiser l’entière Asie du Sud-Est. Cependant, c’est bien un « groscons » qui émergea des discussions, provoquant la colère noire du dictateur et de ses conseillers, se sentant injustement visés par ces remontrances.
La conférence de presse organisée par la suite fut donc entamée dans une ambiance pour le moins tendue. Devant le parterre de journalistes présents pour cette journée historique, les délégations ont pourtant accepté de répondre à toutes les questions, « à condition qu’elles soient triviales », précisèrent-ils néanmoins. Se prêtant au jeu durant plus d’une heure, les reporters abordèrent tous les sujets du moment, de la géographie au sport, en passant par les sciences naturelles. À ce sujet, l’affaire des armes biologiques fut au cœur des débats. Séoul accuse en effet depuis des mois son voisin de se constituer un arsenal chimique ultra-sophistiqué. Ce à quoi Kim Jong-il répondit en personne, dénonçant « une ridicule manipulation outrancière, alors que c’est la Corée du Sud qui accumule les camemberts depuis tout à l’heure, en répondant à toutes les questions ».
La question Histoire faisant défaut pour l’ensemble des protagonistes, un émissaire des Nations-Unies a annoncé qu’une enquête internationale avait été ouverte depuis quelques mois sous l’égide de l’ONU, afin de percer à jour ce mystérieux « cruel dictateur ». Les meilleurs détectives ont ainsi été dépêchés de toute urgence dans la région, afin d’en savoir plus. Et les conclusions tardent encore à venir : au départ la majorité des soupçons se portèrent naturellement sur Madame Pervenche, quinquagénaire respectable en façade, avec une clé anglaise dans la cuisine. Cependant, le comité d’enquête se rendit rapidement compte à quel point il était ardu d’affamer une population avec un seul outil de bricolage. Les suspicions accompagnent donc désormais un personnage secret et louche, se faisant appeler Général (traduisez « colonel » en Coréen) Kim (traduisez « Moutarde » en Coréen).
De ce fait, une liste de suspects a pu être élaborée, et transmise à Interpol. Et même si le génocide est évidemment moins répréhensible pénalement que la diffusion de câbles diplomatiques Américains sur Internet, l’avis de recherche consécutif fut à la surprise générale une notice rouge. La vingtaine de suspects reste néanmoins introuvable à ce jour, et d’aucuns prétendent qu’ils seront difficile à identifier au vu de la grossièreté et de l’approximation des portraits-robots.
À l’heure du bilan de la journée, force a été de constater qu’il est possible d’arriver à un compromis en ce qui concerne la situation de la péninsule Coréenne. En effet, lorsque les conditions étaient réunies, la Corée du Nord n’a pas hésité à répondre à la main tendue par son voisin. Certes, ce fut pour y déposer les huit dollars qu’ils avaient perdus au poker, mais la portée d’un tel geste reste symbolique. Les porte-paroles Nord-Coréens, soucieux de préserver leur statut enviable « d’état voyou », se sont bien sûr empressés de minimiser la chose, déclarant « jeu de mains, jeu de vilains », et d’ainsi entretenir le climat de crainte nécessaire à la pérennité de leur régime. Le Premier Ministre Sud-Coréen se satisfaisait quant à lui pleinement de la journée, expliquant que « c’est petit à petit que nous parviendrons à retrouver le calme dans la région. Kim m’a d’ailleurs surpris tout à l’heure en bâtissant un hôtel rue de la Paix au Monopoly. Nous pouvons changer l’Histoire ! »
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