Langouste

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On a entendu jusqu'ici les plus improbables sornettes, lu les plus déplorables billevesées, subi les pires mensongeries, l'apothéose de la malhonnêteté scientifique ; en bref ce qu'il existe de pire chez l'homme est passé en l'espace de quelques lignes, de manière aussi sournoise que meurtrière, au travers de la fine muraille des passions malsaines, des lieux de vice et des lupanars bariolés où ils ne dérangeaient personne, très corrects, réduits au silence avec amabilité ou à défaut discrétion et humilité honteuse, pour se retrouver à la faveur d'une incorrection profondément impardonnable de nos censeurs, que dis-je, d'une négligence honteuse de leur devoir le plus sacré, à détourner chaque homme de la véritable connaissance et de la saine acception de son statut au profit du désaveu total et honteux de ses propres origines.


Mais alors -vous demandez-vous-, qu'en est-il, qu'en est-il, qu'est-ce qui nous menace, nous et notre précieuse progéniture? Tout simplement la mésentente, la dislocation, la haine réciproque et abjecte entre les membres d'une même famille. Le désespoir, entre le café et le croissant, d'hésiter entre la fuliginerie soyeuse de l'un et la lipposité tenace de l'autre, pour finir par quitter la table le ventre vide et les larmes aux yeux. Le cri de désarroi d'une mère qui entend ses enfants se shaker la pince au sortir du collège, et qui court avec larmoyance, comme elle l'a vu dans les séries quand Brian a quitté Jessica, pour noyer son effroi dans la rêche et piètre consolation en papier de roses mouchoirs.


Heureusement alors que la rédaction et moi-même fîmes jadis vœu de transparence, de probité absolue et de service sacré au nom de nos lecteurs.


Heureusement que nous sûmes prendre la plume à deux mains, jurant de rétablir la vérité en ce monde, dût-ce nous coûter plus que notre vie, qui de toute façon est bien triste pour la plupart des petites gens comme pour nous, alors s'il-vous-plaît prenez acte de notre abnégation et propagez la parole comme coule le fleuve, tumultueux et puissant, impétueux et grave, avec pourtant plein de mignonnes petites fleurs sur les côtés.


Vérité et acceptation de la langouste

Cela fait aujourd'hui consensus parmi tous les spécialistes un tant soit peu sérieux : la langouste a une lointaine ascendance dans la langue d'Oil, qui a progressivement migré vers l'Ouest, pressée par l'avancée meurtrière des conquérants et des rapts anglo-saxons. Dans une tentative audacieuse pour échapper à une extinction totale, et à l'inverse d'autres idiomes qui sans honte s'abaissaient aux plus vils compromis pour conserver sous le joug de l'envahisseur un misérable et déshonorant reliquat de leur gloire passée, dans un contexte de réprobation générale envers ce qui refusait le bâillon imposé jusque-là par les gens bien-pensants, et contre tous les critiques qui estimaient une telle stratégie vouée à l'échec, elle finit par s'adapter totalement à la vie marine.


Présente du Nord-Est de l'Atlantique à la côte Ouest du Royaume-uni, on en compte aujourd'hui plusieurs dérivations et dialectes : on la dit respectivement germanique (à l'instar de la blatte, qui comme la langouste a choisi une vie foisonnante mais dissimulée dans la ténèbre, loin de la vue des sournois réformateurs qui sinistrement amputent à la langue ce qu'elle a de plus doux) chez les Teutons, germaine chez ma cousine ; on en fit au fil du temps une bisque le long de la Loire, version bien plus malléable de la forme originelle et qui d'ailleurs n'est pas dénuée de piquant ; le mystérieux et intimidant aigre vice qui se tapit parfois dans l'ombre de certaines églises pourrait même s'en révéler une lointaine et très dégénérée parente, bien que les études à ce propos manquent, car même au confessionnal cet infâme animal semble aimer à se complaire, comme tous les gens de son espèce stérile et corrompue, dans un insolvable et salace silence. Toutes ces évolutions résiduelles et altérées ne peuvent toutefois être raisonnablement considérées que comme l'ombre de la vénérable langouste, et ne possèdent de celle-ci ni la noblesse ni le sérieux qui la caractérisent si heureusement.


Le foisonnement incroyable auquel elle a donné naissance, et qui trouve uniquement son pendant biologique dans la fameuse explosion cambrienne par la rapidité et l'emballement extraordinaires qui forcèrent alors brusquement la vie à se diversifier à partir d'un unique principe de reproduction, forgeant toutes les catégories du vivant d'un seul coup rapide sur les doigts de l'évolution qui paressait jusque-là au fond de la classe à côté de la dorsale océanique, ne peut que traduire la tendance atavique, profondément ancrée en chacun de nous et alimentée par une envie aussi fière qu'admirative envers la grâce sincère et la suprême élégance qui se dégagent de chacun des innombrables mouvements dans lesquels elle se peut employer, qu'a tout être à ressembler à la langouste.


Ce dernier événement, toutefois, utile pour donner une idée de son importance, demeure incapable d'en soutenir la comparaison en ce qui concerne la fougue vertueuse et la force de destinée que l'on associa, la première émotion passée, à la merveilleuse aventure de l'engouement langoustique. Conscients de la difficulté qu'il y a pour les non-connaisseurs à se représenter la divine acuité qui nous conquit lorsque la langouste surgit soudain des profondeurs de l'ignorance et de l'indécision dans laquelle nous nagions pour rendre universelle la volonté d'atteindre un au-delà qui cristallisait toutes nos plus folles espérances, nous présentons ici un petit échantillon d'extase religieuse, qui -nous n'en doutons pas- s'y entendra à ravir les palais les plus fins.


« Alors il vint du ciel un bruit comme un vent impétueux qui passait au-dessus des têtes, et chacun d'entre nous put sentir une présence qui n'était pas violente, mais était pleine de douceur, de bienveillance et d'antennes. Nous entendîmes alors une voix, et ne fûmes pas effrayés, car c'était comme si nous connaissions de longue date Ce qui nous parlait, bien que nous ne l'eussions jamais entendu auparavant. A ce moment des langoustes de feu descendirent de là d'où la voix venait, et l'une d'elle vint se poser sur mon front. Un ardent désir de converser avec toutes sorte de créatures marines m'emplit alors. Et même si certaines passaient surtout leur temps à parler de choses malséantes et sans beaucoup d'intérêt, comme le lassant concombre de mer par exemple, cela me confondit. Nous nous réjouîmes et remerciâmes avec chaleur Celle qui nous avait fait ce don, car c'était tout de même plutôt chouette. »
Audition d'un témoin lors de la réinterprétation du miracle de la Pentecôte à la lumière des nouveaux événements, qui eurent les conséquences retentissantes que vous savez pour le monde d'alors, par l'église réformée Langoustique, dont je fus moi-même archidiacre dans ma jeunesse.



Certains linguistes avides d'une reconnaissance imméritée, dans leur inconséquence terrible et funeste à parler de choses qu'ils ne maîtrisent pas, considèrent la langouste, et avec elle la langue soyeuse du tamanoir et celle de la vipère, comme des formes certes longuement dérivées[1], mais semblables, d'une unique proto-langue, appelée par eux Indo-crustacéen.


Nous n'ajouterons point crédit à ces assertions peu étayées par les faits, et dont la genèse semble reposer sur une volonté de paneuropéanisation apparemment malsaine laissant le champ libre aux plus sombres initiatives politiques.

Structure et articulations

La langouste est une langue romane à symétrie bilatérale, de couleur rouge profonde. Ses antennes longues et soyeuses sont comme l'intense plancton qui illumine la mer. Lorsque le globe incandescent de la lune immortelle condescend à lui offrir, malgré la plèbe ichtyenne et sale qui l'entoure comme une foule de veules courtisans, la grâce du parfait consentement à la souveraineté de ses règles syntaxiques, elle frémit de contentement.


L'anatomie de la langouste est comparable à celle de beaucoup d'autres langues :

Remarquez, je vous prie, sa mignonne petite queue, garante farouche de son indépendance, et que j'ai déjà mentionnée. Contemplez, dans le même temps, l'harmonie et la justesse de ses proportions : combien d'entre vous -je vous le demande !- pourraient-ils seulement s'en prévaloir ? La langouste est une créature idéale, profondément mythique ; la langouste vous juge en permanence, elle darde sur vous ses yeux brillants en agitant lentement les mandibules. En tous cas, c'est ce qu'on voit sur le dessin. Je ne suis pas zoologiste mais on dirait bien qu'elle sait même que c'est moi qui ai rempli la boîte aux lettres de madame Lattin avec des faire-part de son décès quand j'étais petit. Même qu'elle en a tout sursauté d'effroi et qu'on a dû l'emmener à l'hôpital, alors bon, j'avais rien dit, en plus personne l'aimait dans le quartier, on comprenait rien de ce qu'elle disait et elle faisait que crier sur les gens, et puis aussi sur les Grecs, les Arabes et les socialistes. Maintenant peut-être que c'est la langouste qui va manger son cadavre et comme ça personne ne saura jamais que c'était moi. Ouais ! Vas-y, langouste !


Notez bien que la langouste, malgré son corps éminemment composé (comme tous les arthropodes) de plaques disjointes, ne comporte pas de temps passé. On s'étonnera de cette particularité plutôt particulière, et qui nous explique pourquoi Proust n'était pas une langouste, déjà.


Ainsi, la langouste regarde toujours vers l'avant, elle affronte son destin avec audace et tranquillité, sans se laisser étourdir par de vains souvenirs dans la course splendide et éternelle qui la pousse vers son horizon ; un horizon magnifique et infini qu'elle connaît déjà dans ses moindres détails grâce la confondante prescience déterministe qui la caractérise à l'égal de toute langue, un horizon temporel visible d'une immensité vaste de quinze centimètres environ et qu'elle tâte prudemment de ses antennes lorsque vient à la langouste effrayée[2] l'angoisse diffuse d'un changement prochain de son doux milieu grammatical.


A l'inverse du colibri, par exemple, un méprisable spécimen d'oiseau dégénéré qui non content de faire du surplace en permanence pratique également contre

Brr. Je sais pas pour vous, mais moi les gothiques ça m'a toujours mis mal à l'aise.

tous les enseignements de l'église catholique un rétroplanage du plus mauvais goût, et passe sans doute son temps à regretter le temps perdu en se lamentant d'une petite voix de fausset.



Ce comportement atypique permet cependant une capture plus aisée, dans des casiers spéciaux et étroitement bouchés, du noble animal dont la vie finit en même temps que le courant continu des vies incessamment renouvelées dont elle est l'étroit dépositaire. C'est pour cette raison, par l'accumulation constante et intérieure de matière dont elle fait l'objet, qu'elle doit changer d'exosquelette de temps à autre. Ce phénomène est alors appelé la mue.


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La nana aux cheveux bleus dit :
C'est n'importe quoi, si c'était vrai il n'y aurait que la langouste qui muerait, alors que c'est le cas de tous les animaux de l'embranchement Arthropodes, et même de quelques reptiles (ordre des squamates). Si c'est pour être aussi fantaisiste et inexact dans tes explications, il vaut mieux confier tes article à quelqu'un de compétent. Je me suis toujours dit que...



Hors d'ici, infâme succube ! Tu ne corrompras pas mon cœur avec tes exhalaisons pseudo-scientifiques ! Ce n'est point de ton défaut d'âme que tu devrais férir, mais bien de ton insolence et de ton incapacité à comprendre la beauté qui se dégage de la nature lorsqu'elle est contemplée par un œil doux et fidèle ! Hors d'ici !


Depuis trop longtemps tu étends ton emprise sur le moindre de nos mouvements ! Tu épies, rumines, fomentes, corromps, recouvres, mens, en bref tu machiavèles à tout-va ! Mais cela n'a que trop duré. Jamais tu ne reviendras pour étouffer la vérité qui sort juste du lit, un lundi matin, encore ébouriffée par les cauchemars nocturnes dont l'ombre ténue se projette sur les lignes de son doux visage. Jamais tu ne cingleras notre cœur roidi de peur de tes doigts longs et crochus. Sans cesse tu interviens, ici ou là, pour rectifier ce qui te déplaît, pour supprimer ce qui t'offense. Mais ton temps touche à sa fin. Nous te révélerons, Nana ! Nous t'exposerons au grand jour ! Nul n'aura plus à subir ta vilenie et tes machinations, ni ton offensant 95C. Pars, te dis-je, quitte cette place quand il en est encore temps !


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La nana aux cheveux bleus dit :
Ouais, je me casse tiens.



Un cas particulier : le homard

Le homard breton, idiome ancien[3]dont la pratique traditionnellement élitiste donne un petit air pincé très à la mode dans certaines sociétés, revient quant à lui au goût du jour malgré la légère surpêche dont il a été autrefois victime. Cependant, il convient à tout amateur de savoir que la plupart des homards aujourd'hui sont issus d'une pratique modernisée qui en a diminué la saveur unique qui faisait tout son sel. Par ailleurs, bien que l'on trouve aujourd'hui beaucoup moins de langues ravagées par la chique dans les milieux marins, sachez être prudent. Si un docker louche vous accoste en vous proposant une langouste ou un homard à bas prix « Que les gens d'ici connaissent bien » mais « Qu'il ne peut pas montrer devant tout le monde », refusez : il est malheureusement bien probable que l'affaire apparemment alléchante soit en fait complètement chiquée.


Néanmoins, ne renoncez pas à la première difficulté ; si vous souhaitez parler le homard, sachez simplement bien choisir votre professeur.

De malsaines pratiques d'élevage

La mue se fait naturellement, cependant il arrive que celle-ci soit provoquée à grands coups de dictionnaire par des industriels peu scrupuleux, ce qui permet une croissance et une évolution plus rapide de la langue, au détriment de la qualité de l'animal, pour surseoir au goût de d'une génération de consommateurs de plus en plus paresseux et empressés.


Voyez plutôt : victime des lobbies qui gangrènent notre belle sphère politique, c'est ainsi que se trament les innommables violences que subissent sans pouvoir se rebeller toutes les langues du monde.


Industriel peu scrupuleux : Messieurs, je vous ai réunis car la situation est critique. Nos clients souhaitent une langouste de plus grande taille, sans carapace, à la saveur moins prononcée pour les enfants et avec de petits jouets sous la coquille. J'attends vos idées. Vous n'êtes pas sans savoir que notre entreprise, Langu'ouste!© est toujours à la pointe de l'innovation en ce qui concerne la mise à portée du plus grand nombre de la grammaire, et je vous demanderai de ne pas faire mentir notre réputation.


Lobbyiste malsain : Nous pourrions supprimer les superlatifs et les comparatifs. Qui dit moins de pattes dit moins d'encombrement, moins de difficultés à la récolte, et un désossage plus aisé pour nos chères petites têtes blondes !
Commercial sans foi ni loi : Réfléchissez, enfin ! Comment diable les mioches pourraient-ils faire pression sur leurs parents sans leurs terribles épithètes ? Dans la queue du supermarché, il faudrait dire adieu aux « T'es la plus méchante des mères ! » et autres « Celui-là est moins jaune. Prends plutôt un Super Piou© ! » qui contribuent tant à notre chiffre d'affaires !
Lobbyiste malsain : Oui, enfin, Super Piou© c'est la concurrence...
Industriel peu scrupuleux : Nous avons été rachetés. Suivez un peu, bon sang !
Vermine Capitaliste[4] : Pourquoi ne pas simplifier la déclinaison des pronoms ? En en conservant le même usage, il serait inutile de conserver les pronoms réfléchis et compléments d'objet : une partie inférieure moins segmentée et plus fine serait idéale pour ceux qui n'ont pas de temps à perdre. Ils pourraient même croquer directement dans le pronom personnel sujet !
Commercial sans foi ni loi : Bonne idée ! Pour poursuivre dans la même direction, nous pourrions supprimer les combinaisons de consonnes redondantes. Cela allégerait la carapace nominale. Parlons de nénufars, de chémas ou de raskasse ; pourquoi se compliquer la vie ?
Lobbyiste malsain : Dès demain, je soumettrai ces propositions à notre gouvernement ! Cette fois, il ne pourra rien nous refuser au nom d'une obscure et vague notion de « responsabilité écologique » : n'est-il pas dans la nature d'une entreprise de faire évoluer son produit ? Je vous le demande ! Ce n'est pas nous qui nous emparons de la langue : seul le goût des consommateurs nous la dicte !



Voyez ? Une telle abjection dans le pouvoir, un tel contentement de soi-même à la vue de la destruction et de l'horrible déformation que l'on se plaît à engendrer... Cela, je ne le puis souffrir. Oh, Langouste ! Que ne te font-ils pas ! Où s'arrêtera leur macabre ouvrage ? Déjà les voilà apprêtés ; on les pare, on les arme ; puis on les envoie, en leur disant : Allons ! et cela les met en joie. On leur offre des décorations lorsqu'ils rapportent, qui une de tes antennes, qui un morceau de ta carapace. Et les voilà à mendier ! Les voilà à parier à qui te mutilera le plus ! Et ceux qui te respectaient, qui t'aimaient même, voyant dans l'écarlate de ton dos les fuyantes impressions d'une passion perdue ou le lent écoulement du soleil qui s'épand sur la mer, emportant avec lui les espoirs caressés et l'illumination entrevue, ceux-là se défient de toi, ils craignent que tu ne les dévores de ton indifférence. Oh ! Te protéger, j'en suis incapable ; t'aimer, ma foi, je le pourrai toujours, au détour d'un sentier je pourrai toujours me dire : ici, j'ai parlé la langouste ; mais quelle douleur pour une noble inspiration, dont l’œuvre est de se déployer à l'infini, d'être confinée dans les replis sombres d'un cœur attristé et rempli d'amertume ! Mais si seulement on m'en empêchait ! Que serais-je alors ? Je n'en puis plus... Adieu !


...



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La nana aux cheveux bleus dit :
C'est bon, ce fou furieux est parti ?












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La nana aux cheveux bleus dit :
Eh bien, les enfants, ce qu'il vous a appris n'était qu'un tissu de mensonges, je pense. Voyons voir... « Une lointaine ascendance dans la langue d'Oil... » Blabla... « symétrie bilatérale... » Pff. C'est ce que je disais. Dire qu'il était sur le point de publier ça ! Cet auteur manque vraiment de sérieux, c'est à croire qu'il invente complètement ses sources. Un autre parmi ces journalistes à la petite semaine gonflés du sentiment de leur propre importance, et dont les entrefilets mêmes ne font que refléter la fatuité dont ils se drapent jour et nuit. Ha ! C'est réellement extraordinaire que personne jusqu'ici n'ait trouvé le courage de les défroquer une bonne fois pour toutes, tous ces écrivaillons, si bouffis de formules solennelles et empesées que c'est à se demander comment ils trouvent encore la place de respirer entre leurs éternuements pompeux et toutes leurs petites références dédaigneuses. Et par-dessus tout, quel grossier personnage ! Enfin, enfin, espérons qu'il ne nous ennuiera plus.








...














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La nana aux cheveux bleus dit :
Ne le jugez quand même pas trop sévèrement, hein, il a eu une adolescence difficile. Il rêvait d'être reconnu, mais il s'est aigri, et à force d'insulter tout le monde la société l'a délaissé. Il voulait devenir écrivain, et il se retrouve à diriger ce canard minable et ridiculement polémiste. Je crois qu'il mérite plus notre compassion que quoi que ce soit d'autre, après tout. Cet article sur la la langouste, qu'il a écrit sans rougir, c'est bien la seule chose dont il était fier... Il y a mis toute son âme, le pauvre. Je ne voulais pas me moquer, bien sûr, mais c'était tellement pathétique de le voir se débattre dans ses grandes envolées... Et vous me connaissez, je ne peux pas m'empêcher de corriger quand quelqu'un fait une erreur. Hum, je crois que nous allons quitter cet article à présent. Ce serait mesquin de ma part de continuer à le critiquer comme je le fais pendant qu'il n'est pas là. C'est vrai que personne ne l'a jamais traité avec beaucoup de considération, mais il ne se montrait jamais aimable, et quand il parlait c'était surtout pour se glorifier de son talent et des histoires qu'il racontait. Je ne pense pas qu'il nous méprisait, pourtant, je crois qu'il voulait juste être admiré... Il était comme chacun de nous, à vrai dire. Et le voilà à nouveau seul. Ce n'est pas quelque chose comme ça qui devrait nous remplir de joie... Oui. Allez. Allez, suivez-moi. Laissons-le...





...

















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La nana aux cheveux bleus dit :
...« sans rougir... » Hihi!



Notulettes

<references>


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  1. Ce qui est improbable car la langouste n'est pas, comme la méduse par exemple, considérée par la taxonomie comme dérivante. Elle possède en effet une puissante queue qui lui permet de résister au courant importun et tumultueux de l'évolution et de la décadence à laquelle sont soumises toutes les langues ordinaires. Oui, la langouste est d'une structure résolument conservatrice, fermement arrimée à ses principes. Il est probable que la langouste vote Républicain.
  2. Paradoxalement, c'est dans ces moments-la que, pressée par l'évolution rapide de son cadre de vie, la langouste place toute son énergie dans la reproduction. Elle fraiera avec anxiété et frénésie dans la crainte de ne plus pouvoir jamais connaître la joie aussi simple que belle d'un dictionnaire stable et bien rempli. Toutefois, la qualité du frai est rarement des meilleures, les larves en sortent souvent déformées ou prématurées, affaiblissant le patrimoine génétique de l'espèce tout entière, et c'est bien triste.
  3. Et un peu hypocrite, car au contraire de la langouste qui arbore en permanence un délicieux teint carmin, et semblable à un jeune délinquant qui se met à table dès que le commissaire se décide enfin à le faire revenir aux petits moignons après l'avoir fait mariner, cet animal ne se met à rougir qu'à la casserole. Il porte sinon la plupart du temps une triste livrée brune et grise, tel n'importe quel employé de bureau. Bouh!
  4. Née Liberticide. Change de nom suite à son mariage civil avec Nestor Capitaliste le 4 mai 1968.