Suicide collectif

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« Plus qu'une communion : une extrême-onction »
« Séance de suicide collectif : Satisfait ou remboursé »
~ Nouvelle campagne publicitaire sur le sujet

Parfois, après une dure journée de travail, lorsque nous sommes las et fatigués, nous avons tous cette envie de nous reposer, puis d'oublier tout. Pour se relaxer, beaucoup ont des techniques différentes, certains vont directement au lit, d'autres lisent un livre tranquillement assis sur leur fauteuil en écoutant une musique douce et enivrante. Mais un nombre malheureusement très restreint savent quant à eux que rien de cela ne repose vraiment et qu'il est une chose qui les transcende tous : Le suicide collectif.

Le suicide collectif est une de ces pratiques ancestrales dont les effets bénéfiques sur l'humeur et la société n'ont cessé d'être prouvés à travers les siècles. Les différentes techniques et manières sont transmises de père en fils depuis l'Antiquité, et rien n'a jamais stoppé leur perfectionnement. Aujourd'hui, de nombreuses façons de se suicider sont disponibles et tous les grands centres de suicide collectif existant en France les ont dans leurs options, des plus originales aux plus douloureuses.

Une des grandes forces du suicide collectif réside dans son aspect convivial et partagé ; comme on dit souvent, plus on est de fous, plus on rit. Or d'après la dernière étude fournie par l'INSEE sur les pompes funèbres, le pays connaît une baisse monstrueuse de la fréquentation des bars à barbituriques, piscines à requins et autres clubs de région. C'est une chose inacceptable ! La France est en net retard derrière la Russie ou autres pays de l'Est ! Nous sommes la risée du monde lors de toutes les conférences du G7 ! Comment diable être sérieux avec un tel handicap ?!

C'est pour cela que nous devons nous lever, nous rejoindre, puis nous serrer la main avec amitié et fraternité pour tous enfin se jeter du haut de la falaise la plus proche !

Histoire : comprendre le suicide collectif à travers les époques

Dans l'Antiquité

Le suicide collectif est une chose qui remonte à loin, loin, loin dans le temps. Certains vont même à supposer l'existence d'une telle pratique lors de la préhistoire. On suppute en effet qu'à cette époque, plusieurs groupes d'hommes pouvaient allègrement foncer dans le premier troupeau de mammouths venu, mais jusqu'ici, rien n'est prouvé.

De toute manière, le suicide collectif est ancestral, et comme toutes choses ancestrales, telle que la décimation ou le thé, elle mérite respect et confiance.

Et d'aussi loin que l'on puisse remonter, l'Âge d'Or du suicide collectif restera l'Antiquité.

Ah ! Quel pied c'était, l'Antiquité !

Comment pourrais-je vous dire le nombre de meurtres, de suicides, de tortures, de vols de sac de grand-mère attendant devant un feu rouge il pouvait y avoir à cette époque ! Avant, au moins, on n'hésitait pas avant de donner un coup de couteau au voisin qui avait critiqué la couleur de notre maison ! Ah, je vous le dis : L'Antiquité restera la meilleure période de l'Histoire.

C'est donc à cette époque que le suicide collectif s'est développé en grande partie. De nombreux clubs se formèrent à Athènes, puis à Rome en s'étendant ensuite à toute l'Europe. Cette pratique devint donc monnaie courante. Les techniques étaient variées, de la simple lame au poison, la fête était toujours réussie.

Les scènes de la vie quotidienne témoignent également de l'importance de telles pratiques.

— Chérie ? On va au suicide collectif organisé ce soir dans la salle des fêtes au fond de la rue ?
— Rooh, mais on a pas dit qu'on allait au restaurant ce soir ?
— Ben plutôt demain alors. Ça fait si longtemps qu'on y est pas allés. J'en peux plus.
— Si tu veux, si tu veux, mais j'espère que c'est pas hors-de-prix, parce que bon, avec toutes les dépenses que tu fais chez les putes, on va pas s'en sortir à la fin du mois.
— C'est vrai, faut que je pense à acheter une esclave

Ce document tiré d'une autobiographie romaine, authentique d'époque, montre bien la place qu'avait cette activité dans la vie des gens.

Pourtant, bien que le suicide collectif paraisse une activité sérieuse et parfois restreinte aux cercles des intellectuels, il n'en est rien. Pour preuve le suicide de Socrate :

Socrate : Mes amis, buvons tous de la ciguë : à trois, on y va. Allez, on compte !
Tous : à la une ! à la deuze !...
Socrate : et à la troize ! santé !
Tous : Ahahah !
Socrate : Eh ! mais je suis le seul à avoir bu !
La femme de Socrate : Ahah ! On t'as bien eu, hein ?
Socrate : Ho ho ho !
Phédon : Hihihi ! Attendez ! Je vais appeler Platon pour qu'il nous écrive ça !

Extrait de Phédon de Platon

Voilà de quoi convaincre les plus indécis.

Remarquons que cette mode s'est étendue jusqu'à Carthage.

- Hannibal, le mieux ne serait pas de passer par la mer pour atterrir sur le sol romain ?
- Non, on va plutôt passer par les Alpes histoire de se faire un petit suicide collectif.
- Vous êtes sûr que c'est bien raisonnable ?
- Oh, si on peut plus se faire de petits plaisirs de temps en temps !

Cependant, le temps passant, malheureusement la pratique régressa peu à peu. Vers la fin de la République romaine, la mode devint au suicide individuel assisté en masse. Un des exemples les plus connus est Jules César, qui fut le seul à mourir aidé de plus de cinquante personnes. Jésus lui-même participe à ce délaissement en mourant tout seul, sans avoir invité aucun de ses apôtres, petit con va !

Bref, la fin de l'Antiquité coïncide avec le déclin du suicide collectif.

Du Moyen-Âge et un Peu Après

Le Moyen-Âge est une période sombre. Très sombre. Ponctué de guerres, de croisades, et de massacres. Des épidémies faisaient rage dans toute l'Europe. Les sciences et les arts n'étaient que peu voire pas du tout développés. Que dire des techniques ? Rien, ils ne connaissaient même pas les ordinateurs quantiques, alors, pour ramasser le blé...

Ah ! Comment vous dire à quel point les hommes moyen-âgeux ont souffert de l'absence du suicide collectif ?

Suite au Grand Déclin, le suicide collectif fut proscrit. Notamment après la montée en puissance du Christianisme. Tout groupe pris en flagrant délit de se suicider était exécuté sur place. Le suicide était en effet puni de mort. Et cela pendant tout le Moyen-Âge. Thomas d'Aquin répliqua d'ailleurs dans sa phrase célèbre et assassine à ceux qui voulait rétablir le suicide collectif autorisé :


C'est moins marrant, mais c'est comme ça.

Tout de suite rejoint par Raymond Lulle qui eut vite fait de les enfoncer avec violence :


Prout

Avec ça dans les dents, on dut attendre des siècles avant d'avoir une quelconque autorisation. D'autant que les contestataires pour le suicide étaient également tués. Les habitants durent donc vivre avec cette peur au ventre.

— Chérie, je vais au suicide collectif organisé dans la cave de la maison au fond de la rue.
— Oh ! Non ! On veille partout ! Tu risques de mourir.
— Je sais, mais même avec cette peur dans le ventre, j'irai !
— Fais attention, surtout.

Les actes de résistance étaient nombreux. Mais tout se faisait dans l'ombre, et malgré la découverte parfois au beau matin de groupes de cadavres entassés dans la rue, on ne remarqua jamais vraiment rien.

Mais tout explosa lors de la Renaissance avec un prêtre contestataire, Luther, qui fut excommunié après une noyade avec ses compagnons. Il décida donc de créer une nouvelle église et s'ensuivit tout ce que l'on connaît aujourd'hui sur la Réforme à cette époque.

Triste événement lors duquel les pro-suicide collectif furent massacrés par les anti-suicide collectif

Il est tout de même remarquable de voir à quel point le suicide collectif a été important dans l'Histoire.

Vers Maintenant

La situation, heureusement, s'est peu à peu améliorée. Après le Moyen-Âge, la Renaissance, puis le XVIIe et le XVIIIe, vint le XIXe siècle et sa bande de dépressifs en chefs. La philosophie elle-même développa sa propre vision du monde pessimiste :

« La vie c'est nul »

Philosophie qui fut commentée, révisée, par différents autres philosophes ou artistes.

Mais non, on s'en fout de lui !
« D'accord  »
« D'accord  »
~ Wagner. Extrait de Die Walküre
« D'accord  »
~ Caliméro. Extrait du Gai Canard
« Ah, non, en fait pas d'accord »

Bref, la philosophie complexe du XIXe permit de repopulariser un peu le suicide collectif. Schopenhauer en faisait d'ailleurs également l'apologie dans tous ses textes et en était lui-même un grand adepte.

« Tout de même dommage que je sois mort d'une crise cardiaque, j'aurais bien voulu continuer, moi. »

Mais comme la simple philosophie ne casse pas deux pattes à un unijambiste, il a fallu attendre le XXe siècle avant de voir les foules se diriger vers des centres spécialisés en suicide collectif. En effet, bien que les hommes avaient commencé à prendre goût à la vie, la crise de 1929 a permis d'équilibrer la donne.

Quelque part dans Wall Street

— Eh, Albert, y parait qu'il y a une crise !
— Ah bon ? Cool, ça veut dire qu'on a plus d'argent et qu'on va tous crever ?!
— Oui, c'est une super bonne occasion pour faire un petit suicide collectif !
— Attends j'appelle les autres ! Faut fêter ça !
Tous : Ouèèèèè
— À trois, on se défenestre tous !
— Ouèèèèè, 1 ! 2 !...
Albert : Waaaaaaaah
Tout les autres : Ahah ! On t'as bien eu Albert !
Albert : ho ho ho...SPLORTCH

On n'avait rien perdu de l'allégresse des vieilles époques !

La situation aujourd'hui

Putain, mais ça devrait pas être si compliqué !

Mais même si la vie c'est nul, la fin du XXe et le début du XXIe siècle sont des périodes qui ont vu cette activité être délaissée. Malgré la fin de la seconde guerre mondiale qui nourrissait les espoirs, les hommes ont tenu de plus en plus à la vie malheureusement. Aujourd'hui un adepte témoigne :

Je ne sais pas par où commencer, ça me sidère. Je vois cette activité pourtant si enrichissante être désertée un peu plus à chaque fois. Oui, cela fait déjà plus de vingt ans que je participe à des suicides collectifs, à chaque séance on voit venir moins de monde. Nous ne sommes plus qu'entre habitués ! On ne fait plus de nouvelle rencontre et ce côté social, qui était si important, a totalement disparu. Oui, je suis désespéré.

L'industrie pharmaceutique est en crise et le cours des cordes a complètement chuté. L'entreprise des suicides connaît la grande dépression ! La situation est grave.

Pourtant, des actions, nous en faisons, plein de réductions, mise en place de cartes de fidélités, nous avons même ouvert une boutique de souvenirs. La dernière chose que nous ayons faite c'était une super promo : Repartez avec votre tête miniaturisée ! Et bien quoi qu'on fasse, rien, pas plus de monde. Bouhouhou...

Des témoignages

« Moi, au début, j'y pensais pas. J'ai découvert le Suicide collectif® par hasard lors d'une de mes marches matinales. Il a permis de me redonner confiance en moi, maintenant, je suis un autre homme ! »
~ Bruno, 56 ans
« J'y croyais vraiment pas. C'est mon fils qui m'a fait découvrir, il a dit que c'était trop tendance dans son lycée et chez les jeunes en général. Maintenant je ne peux plus me passer de ma séance quotidienne. »
~ Géraldine, 39 ans
« Mortel ! »
~ Kevin, 14 ans
« En fait, le suicide collectif, au début on a souvent peur, puis ensuite, ça va tout seul, un peu comme le saut à l'élastique, mais sans élastique. »
~ Adrien, gérant d'un centre de vols en parapente défectueux.
« C'est un petit pas pour l'homme, mais un grand pas pour l'humanité ! »
~ Pustule, 80 ans, venant de se jeter du haut d'une falaise.


Je ne pense pas qu'il faille rallonger la liste davantage, vous avez compris. Alors...


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Cet article était un communiqué du ministère de l'écologie et du développement durable.
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