Arnold Bennett
(Rien...)
(Toujours rien...)
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Nous, là c'est seulement un week-end. Mais les vacances c'est pareil.
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C'est vrai. En vacances on s’ennuie. On ne fait rien, on profite, on ne se pose pas de question...
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Tu ne peux pas dire ça : les gens cherchent des places de parking pour se garer, des coins à l’ombre, le numéro de la petite Hollandaise avec un cul d’enfer qu’ils ont croisée...c’est bien les vacances ! Arrête de suivre ta première impression : après tu te mets à dire des conneries. Rappelle toi, cette histoire de solution terminale ou que sais-je...
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C'est pas une vie ça. Tu veux savoir quel genre de mec est d'accord avec une vie comme ça, passée à faire des choses utiles ?
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Ah, tu vois !
Je voulais pas en arriver là : c'est d'un gars qui s'appelle Arnold Bennett. C'est l'occasion d'en apprendre plus sur lui, tiens. Car on le connaît pas des masses, en fait.
Tu l'auras cherché.
Arnold Bennett
Arnold Bennett, comme dit Wikipédia, c'est un homme qui a été éditeur-adjoint du magazine Woman (), qui a eu un prix littéraire, et qui aurait bien aimé qu'on médite sur le fait que « rien de tel que des vacances ratées pour vous réconcilier avec une vie de labeur ».
Ouais.
Ça oui, il aurait bien aimé.
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Oui, on sait. Tu sais tout.
La nana aux cheveux bleus dit : | |
Ouais. |
En continuant l'article, on apprend qu'« en marge de ce travail, il se lance dans l'écriture d'un premier roman, A Man from the North », en 1898. Sûrement un truc sur Game of Thrones.
Donc voilà : Arnold Bennett, c'est un type moderne pour son temps (un temps de vieux) et il a beaucoup aimé bosser, dans la vie. Puis il a publié tout un tas de choses qu'il avait ou pas écrites, et est mort dans une maison de Baker Street, le 27 mars 1931, ce qui est enfin une bonne nouvelle pour lui parce que cet article à son sujet était mal parti. Car ça n'aura échappé à person...
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Tu vois, quand tu veux. Oui, c’est cette rue-même.
Mon cher Watson Et c'est là où il est mort, donc. Et c'est ça qui le sauve ? ? |
Élémentaire, comme nous allons le voir mon mon cher Watson. Et il n'y a pas grand chose d'autre. Mais déjà on en sait davantage sur lui, on n'est pas venus pour rien.
Rien de tel que des vacances ratées pour vous réconcilier avec une vie de labeur
Il était comme ça Arnold, il balançait à qui-mieux-mieux, à qui voulait l'entendre, à qui l'tour, des phrases cinglantes emplies d'une profonde sagesse sur les vacances, la confiserie, les Hollandaises, les handicapés et toutes ces choses de la vie qu'il détestait par dessus tout. Arnold, c'était un des premiers haters de l'Histoire. Pas le genre à voter des normes de largeurs minimales pour faciliter à deux fauteuils roulants le fait de pouvoir se croiser dans des escaliers de HLM ; ou à débattre sur l'utilité ou pas de donner à un type assez de temps pour engrosser sa femme. Arnold, lui, il avait pas de femme. C'est un type qui se serait pas trop fait à notre époque.
Arnold Bennett, dans un premier temps
Des fois il ne parlait pas pendant peut-être cinq minutes, puis il brisait les couilles de tout le monde en coupant la parole le silence de l'intellect en te sortant une phrase comme ça, « Rien de tel que des vacances ratées pour vous réconcilier avec une vie de labeur », et toi, de son époque ou pas, tu fermais bien ta gueule.
Ce que tout le monde appréciait, c'était sa concision : il ne se perdait pas dans des grandes explications. Il avait passé un été de merde et à la rentrée, personne lui avait rien demandé qu'il te prenait à part en s'asseyant en face de toi à la cantine pour te sortir : « Salut Steeve, bien ou bien ? Rien de tel que des vacances ratées pour vous réconcilier avec une vie de labeur. Peace. »
En fait, maintenant que je me rappelle[réf. nécessaire], on n'appréciait que sa concision.
Rien de tel que des vacances ratées pour vous réconcilier avec une vie de labeur, dans un second temps
Maintenant je voudrais qu'on médite là-dessus. Enfin, qu'on médite sur Arnold qui médite là-dessus pendant peut-être cinq minutes, cinq minutes où dans son cerveau ça fait des bulles comme Dieu dans son bain cosmique, sur cette phrase qui nous vient de nulle part, sinon d'Arnold.
La nana aux cheveux bleus dit : | |
Quelle belle syntaxe ! |
Merci ! |
La nana aux cheveux bleus dit : | |
Pas toi, blaireau -_- |
Je disais donc : méditons. Ou plutôt méta-méditons.
JOL.. |
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La nana aux cheveux bleus dit : | |
Merci <3 |
C'est affligeant comme certains aiment s'entendre parler.
La nana aux cheveux bleus dit : | |
Tu l'as dit. |
Donc comme je disais : méta-méditons sur Arnold etc.
Arnold Bennett
Que savons-nous d'Arnold Bennett, sinon qu'il a écrit beaucoup de choses, dont « Rien de tel que des vacances ratées pour vous réconcilier avec une vie de labeur », ce qui n'est pas rien il faut le dire ? Eh bien pas grand chose, justement, ce qui nous amène bien évidemment à tout un tas de conclusions :
- Arnold Bennett vivait dans le secret le presque plus total
- Arnold Bennett avait donc certainement des choses à se reprocher
- Arnold Bennett avait un goût pour l'écriture, mais ce n'était pas toujours bien
- Arnold Bennett fut certainement renvoyé de son école d'écrivain pendant les vacances
- Arnold Bennett, frustré, abandonna l'écriture pour se consacrer à la politique et devenir le chancelier de son pays
Et d'après mes conclusions, qui sont les mêmes que tout le monde, nous avons cinq bonnes raisons de se méfier de lui. Donc a fortiori des citations qu'il a laissées un peu partout dans son sillage.
En plus de ça, puisqu'il semble qu'il avait un avis sur tout, dont les vacances dont il n'était pas friand, on n'est en droit de penser qu'il savait tout également.
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Non. Comme lui-même.
Rien de tel que des vacances ratées pour vous réconcilier avec une vie de labeur
Cela peut se voir avec des phrase comme celle-ci, par exemple. On ne sait pas exactement ce qu'Arnold a voulu dire, mais il l'a dit. Il en sait donc déjà plus que nous.
Arnold parlait-il vraiment des vacances, ou essayait-il de focaliser l'attention des gens sur son labeur, c'est-à-dire ses livres (qui se vendaient très mal, on est en droit de le supposer) ? Ne peut-on pas prétendre qu'Arnold Bennett, le seul et l'unique, celui dont on sait quasiment tout tellement il est connu (c'est un sarcasme), ait sorti cette phrase comme ça sans réfléchir ? Avait-il déjà l'habitude d'aimer les vacances ? Avait-il des amis, ou même une tante impotente, pour partager des vacances quelle qu'elles soient ?
Seul un nul le sait.
Mais tout porte à croire que non.
Une vie de dur labeur
Tout le monde connaît parfaitement le dur labeur des écrivains-journalistes-parasites-éditeurs-du-magazine-Woman, c'est un fait bien connu. En y pensant, mon cœur balance entre Germinal et Hansel et Gretel. Je les imagine encore tremblotants, dans la tristesse de la révolution industrielle avec son morne lot de plénitude, quémandant aux seigneurs terriens un bout de pain pour se nourrir. Tout ça après un dur labeur quotidien, à lutter contre tâches d'encres et bris de mines, inflexibles dans leur lutte pour l'éclosion publicitaire du premier aspirateur à la mode, mesdames.
Vraiment, même en réfléchissant, il est difficile de trouver des excuses à Arnold Bennett : son dur labeur a consisté à écrire des textes sur lesquels l'Histoire a apparemment tiré la chasse, à part quelques citations malvenues dans à peu près toutes les circonstances. Ce qui est certes tragique, mais uniquement pour lui. Et de toute façon, pour lui, si tu bossais à l'usine t'étais personne. Non moins : t'étais...euh...un communiste. Pourquoi pas. Il aimait pas ça non plus de toute manière. Bref c'était le genre de type que tu croises par terre à la sortie du métro, qui te jette une canette de Schönbraü dessus en te traitant d'alcoolique. Sans se poser de question, tranquille. Dans la plus cool des plénitudes.
La nana aux cheveux bleus dit : | |
Un branleur, quoi |
Oui voilà.
Puis mourir avant la seconde guerre mondiale, la pire, d'une maladie d'époque : comme c'est commode.
Des vacances ratées
On imagine alors fort bien comment son entourage a réagi, au fur et à mesure où, comme nous, il en a appris davantage sur lui et ses opinions vé-nères sur un peu tout. Il est établi par des sources fiables que dès le jour où il aida belle-maman à choisir un nouveau Radioscope™ pour ses noces de rubis, plus personne dans sa famille ne l'a plus jamais contredit à propos de quoi que ce soit.
C'était en 1911, un tout petit peu avant « Rien de tel que des vacances ratées pour vous réconcilier avec une vie de labeur ». C'est donc en partie sa famille qui est responsable de la création du monstre que nous connaissons maintenant très bien.
La nana aux cheveux bleus dit : | |
Si je pouvais l'oublier... |
Si nous le pouvions tous.
Mais il faut aller jusqu'au bout de cette histoire : après l'incident du Radioscope™, Arnold ne s'est plus senti de rien, et a commencé à pourrir régulièrement les vacances en famille par son omniprésence de la mort, et les citations qui allaient avec. Puisqu'il n'aimait rien, mais avait toujours eu beaucoup d'esprit, l'ambiance devait être chaleureuse. Comme Satan.
Et qu'il trouvait qu'un barbecue entre cousins lui rappelait la fois où il s'était coincé les doigts dans la portière de sa Kangoo, et que le sourire de Julien Lepers lui faisait regretter la torture sous l'Inquisition, et que le gâteau spécial de tante Thérèse lui faisait l'effet de son père, qu'on tuait une seconde fois devant ses yeux ! Il l'aimait beaucoup, son père.
Il avait le sens de la comparaison, ce cher Arnold. Et il l'a payé cher, car c'est sûrement pour ça que les membres de sa famille continuaient à chaque vacances d'été de saboter le barbecue, qu'ils se forçaient à regarder des épisodes moisis de Questions pour un champion pour l'endormir ou mettaient du curare dans le gâteau de tante Thérèse dans l'espoir qu'il succombe comme son connard de père.
Rien de tel que des vacances ratées pour vous réconcilier avec une vie de labeur
On comprend bien mieux maintenant. Peut-être même que les différentes techniques qu'a utilisées sa famille pour mettre fin à ses jours plus vite lui ont permis de ne pas galérer trop longtemps, avec son dur labeur. Ce n'est certainement pas ce que pensait Arnold, qui détestait chaque membre de sa famille comme ces salopes d'abeilles ou ces enfoirés d'aveugles, avec leur canne hideuse. Mais si personne ne les remercie, qui le fera ?
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La nana aux cheveux bleus dit : | |
Moi je le ferai : Merci la famille à Arnold ! |
On sait jamais tout. Sauf Arnold.
C'est tout Arnold, ça.
S'il aimait tant son dur labeur, ça pouvait aussi bien être parce qu'il avait passé de mauvaises vacances que parce qu'il y avait beaucoup trop de roms en centre-ville. Prévisible et imprévisible. Comme Nadine Morano. On supposera juste que son interlocuteur d'alors avait passé de super bonnes vacances. On ne pouvait - et on ne peut toujours - pas être d'accord avec Arnold Bennett.
Mais ce qui nous réconcilie toutefois avec l’œuvre d'Arnold Bennett, c'est bien sûr la pensée de toutes ces vacances pourries qu'il a dû vivre avant de mourir ; mais surtout le fait que, finalement, il n'a pas totalement tort quand on y pense.
Mais on n'y pense pas
Non, on n'y pense pas.
La nana aux cheveux bleus dit : | |
Grave ! |
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Oui parce que nous, on adore les vacances.
La nana aux cheveux bleus dit : | |
Ouais, j'adore les vacances ! |
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Exactement, et aujourd'hui, Arnold, on lui pisse à la raie.
La nana aux cheveux bleus dit : | |
Ouais, on lui pisse à la raie ! |
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Parfaitement !
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