Adolf Hitler
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La réputation d'Adolf Hitler n'est plus à faire. Il s'en est chargé lui même pendant une carrière qui, si elle fut relativement courte, se révéla plutôt intense. Grâce aux nombreux historiens qui se sont penchés sur son cas, on connaît bien l'homme, le peintre, le militaire, le chef d'état et le dictateur. Le reste en revanche est assez peu connu. Mais d'un autre côté il n'y a pas grand-chose d'autre. En tout cas c'est ce que je croyais moi aussi jusqu'à la semaine dernière.
Ce jour-là, mon arrière-grand-père, Estebàn Consuelo von la Puerta mourait à San Bernardo (banlieue de Buenos Aires) alors qu'il venait de fêter quelques semaines auparavant ses 120 ans. Anéanti par ce décès aussi tragique qu'inattendu, je décidai de faire immédiatement le voyage jusqu'en Argentine pour m'assurer que son héritage ne tomberait pas en de mauvaises mains. À peine arrivé dans sa demeure coloniale toute de marbre blanc, je fis rapidement un premier inventaire des biens tout en en mettant une partie par devers moi pour faciliter le travail du notaire. Et c'est en fouillant dans le grenier du manoir que je tombai sur une série de calepins couverts de poussière. Intrigué par cette présence incongrue, je m'empressai de souffler sur les couvertures pour voir de quoi il retournait. Et c'est là que devant mes yeux qui n'en croyaient pas leurs rétines, je vis apparaître un titre pour le moins énigmatique : "Carnets secrets d'Hitler".
En tant qu’historien amateur, j’avais déjà souvent entendu parler de ces "carnets secrets" qui faisaient régulièrement les choux gras de la presse depuis une soixantaine d’année. La communauté des chercheurs avait toutefois fini par établir que ces carnets étaient pures chimères et que s’ils avaient éventuellement existé, ils devaient maintenant avoir disparu pour rejoindre au Panthéon des énigmes de l’Histoire la Pierre de Rosette, le Saint-Suaire et le slip de Napoléon.
Abasourdi par ma découverte, et un peu surpris de trouver un tel trésor dans le grenier de mon aïeul, je me lançai immédiatement dans leur lecture pour en savoir plus sur celui qu’on appelait "Le Führer". Et je ne fus pas déçu. Au fil des pages écrites de sa main, mais aussi des nombreux documents personnels qu’il a collectés pour les agrémenter, on parvient à parfaitement cerner la personnalité du dictateur, bénéficiant ainsi d’un regard neuf sur les actions qu’il a pu entreprendre, certaines étant encore aujourd’hui sujettes à polémique. Et il était tout naturel que je fasse profiter les lecteurs de la dÉsencyclopédie de mes découvertes.
Une naissance tout à fait banale
Comme le faisait remarquer très justement l'un de mes collègues dans un de ses recueils, rares sont les biographies qui ne commencent pas par un chapitre sur l'enfance de la personne concernée, même si en définitive cela n'a parfois qu'une importance toute relative. En effet depuis les années 70 et sous l'impulsion de pseudo-intellectuelles comme Françoise Dolto ou Laurence Pernoud, on nous explique que les traumatismes vécus dans la prime enfance ont une influence énorme sur notre comportement et notre caractère à l'âge adulte.
S'il fallait un seul exemple pour démontrer l'absence totale de fondement de cette théorie, celui d'Adolf Hitler conviendrait à merveille. Ainsi celui que certains présentent comme un véritable monstre assoiffé de sang, un bourreau, un persécuteur, un fou génocide, a eu une naissance des plus classiques.
Sa mère, Birgit Hitler est morte en le mettant au monde. Bien sûr, le petit Adolfounet n'en gardera aucun souvenir précis. Toutefois, l'obstétricien en chef de la clinique Nicolas II, le Docteur Moshe Worowitz, ayant scrupuleusement noté le compte-rendu de l'accouchement, Adolf put en savoir un peu plus sur sa maman aussi bien aimée qu'inconnue. Voici un extrait exclusif de ce compte-rendu retrouvé dans les carnets secrets d'Hitler :
Ce témoignage du docteur Worowitz devait particulièrement plaire à Adolf Hitler puisqu’il l’avait collé directement au dos de la couverture de son premier carnet secret. On l’imagine, enfant, lisant et relisant ce passage, seul souvenir vivace qu’il garderait de sa maman. Les premiers commentaires écrits de la main même d’Hitler concernent d’ailleurs directement cette anecdote. Mais l’enfant est alors âgé de 6 ans et ne maîtrise pas encore très bien la grammaire et l’ensemble est plutôt confus. Voici toutefois une tentative de traduction faite par mes soins :
On détecte déjà l’imagination débordante d’Hitler qui plutôt que de s’apitoyer sur son sort s’invente un monde à lui rempli de personnages inventés tels le fameux "Juden" qui reviendra comme une litanie tout au long de ses confessions. Un ami imaginaire qui l'aidera bien à se construire face à l'adversité.
Une enfance sans histoire
Les premières années de la vie d’Adolf Hitler se passèrent sans évènement particulier. Son père décède le jour où le petit germano-autrichien fête ses 5 ans. Comme cadeau, il voulait absolument avoir un poney et son papa, qui ne pouvait rien lui refuser, l’emmena visiter un haras en Bavière. Adolf jeta son dévolu sur un hongre baptisé Polac. Son père franchit la clôture pour le récupérer mais le petit animal était apparemment un peu plus farouche qu’estimé. Il chargea sans prévenir M. Hitler, le renversa et le piétina des quatre fers jusqu’à ce que mort s’ensuive, sous le regard à la fois étonné et déçu d’Adolf qui supposait que ce n'était pas encore cette année qu'il aurait droit à son poney On connaît désormais les détails de cette histoire grâce au rapport de police relatant l’incident mais l’enfant, qui avait très bonne mémoire, en fera lui-même une restitution fidèle dans ses carnets :
Il est étonnant de constater à quel point malgré son jeune âge le petit Adolf Hitler s’était déjà trouvé un style littéraire très personnel.
Sans parents, le jeune Hitler fut envoyé dans un orphelinat près de Dachau dans la banlieue de Munich. Bien qu’il bénéficiât de moins de liberté qu’avec ses parents, il y acquit une discipline toute militaire qui fut le vecteur décisif de l’orientation professionnelle qu’il choisira par la suite. Au milieu de ses camarades qu’il appelle dans ses carnets ses "chères têtes blondes", Adolf va se révéler en véritable leader. Dans l’ensemble assez peu doué pour les études, il se distingua tout de même dans deux matières : les arts plastiques et notamment la peinture et surtout la biologie. Chaque année il obtint le premier prix dans les épreuves de dissection de grenouilles, allant même souvent bien plus loin que ce que demandait son professeur. Ce dernier nota même dans la case "appréciation" du bulletin de fin d’année 1897 « je n’ai jamais vu à Dachau quelqu’un capable d’une telle concentration. ».
Facétieux, Adolf Hitler n’était pas non plus le dernier pour faire des blagues. Ainsi les murs de l’orphelinat se souviennent encore de ce jour mémorable où il s’amusa à inverser les tuyauteries de l’eau courante et du gaz au niveau des douches collectives. Certes, cette pochade innocente provoqua la mort de 60 orphelins mais la plupart étant déjà trop vieux pour être adoptés, il leur a plutôt rendu service. « À quelque chose, malheur est bon », dira même le directeur de l’orphelinat, Hans Briten. Malgré tout et pour montrer qu’il conservait quand même un semblant d’autorité, il offrit Adolf Hitler, alors âgé de 13 ans, au premier couple qui se présenta pour adopter, des russes blancs originaire de Saint-Petersbourg. Adolf garda toutefois un souvenir intact de cette période à l'orphelinat, la résumant dans ses carnets de la sorte :
Une adolescence tout ce qu’il y a de plus classique
L’adolescence d’Hitler se passa donc pour la plus grande part en Russie. Sa mère adoptive, Svetlana Cobaeva, le décrit comme un enfant dynamique, joueur mais très envahissant. Et surtout particulièrement têtu. Certaines pages des carnets secrets sont d’ailleurs écrites de sa main, prouvant que le jeune homme lui faisait une entière confiance.
D’après ses carnets, Adolf Hitler était plutôt bien traité par les Cobaeva. Le père ne le battait que 2 à 3 fois par semaine, une moyenne inférieure à ce qui se faisait à l’époque et la mère n’abusa sexuellement de lui qu’une demi douzaine de fois. Il avait affectueusement surnommé ses parents adoptifs les "Cocos" et il racontait dans son carnet les nombreuses fois où il jouait aux cow-boys et aux indiens avec eux :
Ce fut donc une adolescence heureuse que connut Adolf Hitler. Il resta chez les Cobaeva jusqu’en 1906. À cette date (il avait alors 17 ans), il décida de s’émanciper et quitta le chaleureux foyer.
L’entrée dans l’âge adulte, rien à signaler
Artiste dans l’âme, Adolf Hitler se prit de passion pour le cirque. Il se fit enrôler dans la célèbre troupe des Picaccù, des gitans d’origine roumaine qui sillonnaient le monde pour montrer leur étonnant spectacle face aux yeux de spectateurs ébahis. Adolf mit au point un numéro de jonglage saisissant pendant lequel il parvenait à captiver son auditoire. Pour accentuer l’effet fantasmagorique de son numéro, il se laissa pour la première fois pousser la moustache qui l’a ensuite rendu célèbre à travers le globe et se déguisait tous les soirs en militaire, offrant ainsi un saisissant contraste entre la discipline de l'armée et la liberté que symbolise le cirque.
Ce furent 8 années de bonheur. Hélas en 1917, alors que la troupe se trouvait en tournée en plein cœur de la Russie, la Révolution d’Octobre éclata. Jugé subversifs par les communistes notamment en raison des salaires très faibles des animaux[3], les spectacles de cirque furent bannis et les responsables arrêtés. Viktor Picaccù, le patron du cirque Gitan, parvint toutefois à négocier sa liberté en dénonçant Adolf Hitler dont les parents adoptifs, les Cobaeva, étaient de fervents tsaristes. Adolf s’échappa in extrémis et réussit à regagner sa mère-patrie, l’Allemagne. Il en garda une légère rancœur vis-à-vis des Tziganes en général et des Picaccù en particulier comme en témoigne cette note dans l’un de ses carnets :
Les années de guerre, les doigts dans le nez
Pacifiste déclaré, Adolf Hitler avait trouvé grâce au cirque non seulement un moyen rentable de faire rigoler les enfants, mais aussi une façon d’échapper à la mobilisation générale lorsque la France et l’Allemagne entrèrent en conflit 3 ans auparavant. Cette fois-ci plus d’échappatoire. Indésirable en Union Soviétique et en âge de porter l’uniforme, il n’eut plus d’autre choix que d’intégrer l’armée allemande.
Grâce à sa réputation acquise au cirque, il obtint rapidement le grade de caporal avec sous ses ordres un bataillon de 12 soldats. Pendant six mois il reste cantonné à son casernement d’origine de Buchenwald (lieu où il achètera quelques années plus tard un cottage). Puis finalement en mai 1918 il est envoyé sur le front de la Marne pour ce qui sera l’une des dernières batailles de la Grande Guerre. Peu enclin à se battre, il envoie ses hommes au feu en prenant soin de rester à couvert. Tous meurent les uns après les autres sous les balles françaises malgré les encouragements de leur chef qui leur crie :
Une carrière dans le civil plutôt pépère
Après la capitulation, Hitler ne veut plus entendre parler d’armée, de guerres et de massacres. Il se lance alors dans les affaires. Flairant qu’au sortir de la guerre et de la grippe espagnole, le peuple va avoir envie de se marrer un peu, il met au point un nouveau jeu qui selon lui va faire un tabac[4], le fameux Chifoumi ou Pierre-Papier-Ciseaux.
L’informatique n’étant pas encore là pour aider les jeunes entrepreneurs à développer leurs projets, il ne parvint au bout d’une douzaine d’années à mettre au point qu’une version limitée de ce jeu baptisée Papier-Papier-Papier. Pour en faire la promotion, il infiltra le Bundestag, le parlement allemand, et mit à contribution tous les députés dans ce qui sera la première forme connue de publicité à grande échelle.
La sauce prend et dès le début des années 30, toute l’Allemagne se met à jouer à Papier-Papier-Papier. Le succès est tel que ce nouveau jeu s’exporte en Italie et en Espagne. Et même si aujourd’hui les jeunes préfèrent se tourner vers les jeux vidéo ou les jeux de rôles, certains perpétuent le souvenir d’Hitler en continuant à jouer dans leur coin à Papier-Papier-Papier. Et je pense qu’il faut les saluer pour ça.
Une entrée dans la politique frisou
Devenu riche et prospère, Adolf Hitler décide de profiter de sa notoriété pour se lancer dans la politique. Il crée le Parti National Zygomatique dont le principe de base est de permettre aux gens de se détendre, anticipant ce qu’on appelle de nos jours la "société du loisir". Mais hélas tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Ses détracteurs surnomment péjorativement son groupement politique le Parti Nazy et il doit faire face à un adversaire puissant qui prône quant à lui la nécessité de travailler pour vivre : la Haute Organisation Moderne Ouvrière Soviétique (ou HOMOS) apparentée aux bolcheviques. C’est est trop pour Hitler qui écrit alors dans ses carnets une violente diatribe sous forme d’analyse politique :
Heureusement, Hitler bénéficie d’une aura suffisamment importante pour remporter haut la main les élections en Allemagne et il devient chancelier en 1933 puis président en 1934, à la grande joie de l’Europe entière qui salue son élection par des parties endiablées de Papier-Papier-Papier.
Une mort à la bonne franquette
Mais beaucoup sont jaloux des succès de celui que tout le monde appelle désormais "le führer". La vengeance est un plat qui se mange froid dit-on et rien n’est plus vrai quand on considère les derniers instants d’Hitler. Bien que cherchant à tout prix à conserver l’équilibre de la paix mondiale, il se trouve confronté à différents fronts contre lesquels il a du mal à faire face. Plusieurs pays vont jusqu’à lui déclarer la guerre ! Lui qui ne rêvait que d’un monde d’harmonie où tout le monde serait pareil, un monde d’hommes grands, un monde d’hommes blonds, un monde d’hommes aux yeux bleus. Tout ça n’aura servi à rien. Et comme une apothéose à cette fin tragique, on peut lire sur la dernière page des carnets secrets d’Hitler cette ultime note écrite d’une main fébrile :
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