Catharisme

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La véritable Salade Cathare : une macédoine historico-hérétique.

Le catharisme est une hérésie répandue par le Conseil Général de l’Aude. Cette doctrine fut combattue, au XIIIème siècle et au nom de la défense de l’environnement, par la Sainte Inquisition.

Alors que le béotien confond parfois catharisme et bogomilisme, la théologie discerne aisément l’un de l’autre : le bogomilisme serait plutôt une forme de zoroastrisme mêlé de valdéisme, ou mieux encore de marcionisme mâtiné de docétisme dualiste ; à l’inverse, le catharisme est plutôt un manichéisme origéniste, disons plutôt un paulicianisme, dont certaines tendances se retrouvent dans d’anciennes hérésies vaguement similaires tout en restant subtilement différentes :

  • l’adamisme dont les adeptes vivaient nus comme Adam ;
  • le caïnisme dont les sectateurs vénéraient les Sodomites et pour lesquels la perfection consistait à commettre le plus d'infamies possibles ;
  • le dolcinianisme qui préconisait de piller les villages et de massacrer leurs habitants tout en chantant les louanges de Saint Paul ;
  • le valésianisme qui professait que l’homme doit se faire eunuque pour sauver son âme et dont les zélateurs, par voie logique de conséquence, se mutilaient et châtraient les étrangers sur leur passage ;
  • le cubisme qui tranchait les hommes à la hache pour les conformer à la figure idéale du quadrilatère ;
  • le dodécaphonisme qui contraignait ses ouailles à entendre des couacs jusqu’à ce que mort s’ensuive ;
  • le scoutisme qui les forçait à chanter des couacs pour le même résultat ;
  • le rhumatisme dont les adeptes marchaient courbés en poussant des hurlements ;
  • l’alpinisme qui croyait se rapprocher de Dieu sur la cime élevée des montagnes ;
  • l’athlétisme qui croyait aussi possible de devenir un dieu, mais grâce au dopage ;
  • l’absentéisme dont les sectateurs voyaient dans le travail un péché mortel ;
  • l’aphorisme qui suivait la règle de Saint Cioran le Coprophage ;
  • l’onanisme, pratique tout aussi solitaire que l’aphorisme mais où le plaisir était cherché de manière physique ;
  • le structuralisme et le déconstructivisme, doctrines proches du gargarisme ;
  • le truisme, qui vénérait une truie ;
  • le chauvinisme, qui vénérait un chauve ;
  • le gaullisme, croyance proche de la précédente et dont on ne sait plus rien si ce n’est qu’elle tournait autour de l’adoration d’une momie ;
  • le donjuanisme où l’on pratiquait le don de son corps à autrui ;
  • le proxénétisme où l’on pratiquait le don du corps d’autrui à son prochain ;

et l’atavisme, le botulisme, le je-m’en-foutisme, le mutualisme, le naturisme, le zététisme, le paludisme, le chamanisme, le parachutisme, etc. sans oublier - la pire de toutes - le romantisme (allemand).

Mais en vérité le catharisme ne doit nullement être confondu avec ces bien étranges sectes …

Les véritables fondements du catharisme

Le catharisme prit son essor vers le Xème siècle au pays du cassoulet, probablement à cause d’effets secondaires, non encore bien connus à l’époque, du mélange de la fécule de haricots blancs avec l’acide tartrique des crus de Corbières, de Cabardès, de Malepère ou de Minervois.

Son inventeur historique est Guillemet Pougnefougasse.

Guillemet Pougnefougasse, l’inventeur du catharisme

Guillemet Pougnefougasse, serf du seigneur Augier de Malgredinous, posa un instant sa bêche, le temps de jeter un coup d’œil à sa montre à quartz : elle indiquait « Moyen-Âge, 23 août 1185, 3 heures 35 et 12 secondes ». Guillemet Pougnefougasse sortit son bon gros mouchoir à carreaux rouges, le déplia consciencieusement, se moucha dedans puis s’épongea pensivement le front avec.

Ce jour-là, le soleil tapait fort du côté d’Artigat et, plus spécifiquement qu’ailleurs, sur le crâne du pauvre Pougnefougasse. La bêche achetée le matin même chez Arnaud Cornegidouille, quincaillier du village, venait de se casser contre un gros caillou, les brocolis du potager s’étiolaient à vue d’oeil, Guillemet venait de se refaire un lumbago, la boîte aux lettres contenait, au lieu de la carte postale attendue du cousin Jeannot en vacances-croisade chez les Barbaresques, un arriéré de TVA sur la dernière plantation de navets et, comble de misère, sa Guillemette chérie avait préféré continuer à regarder Docteur House plutôt que de lui faire une petite gâterie pour le consoler (ce que l’on appellera plus tard le consolamentum).

« Maudzit’ caillou ! Crisse de lumbago ! Tabarnak de brocolis ! » s’écria Guillemet sans se rendre compte dans sa fureur qu’il venait d’inventer la parlure québécoise. « Mon Dieu, pourquoi qu’Tu m’avions abandonné ? » reprit-il en regardant le ciel. A cet instant très précis, un albatros égaré bien loin à l’intérieur des terres (car il avait perdu son GPS) en profita pour lui chier dans l’œil.

Macarel ! Comment le Bon Dieu, dans sa parfaite bonté, pouvait-il avoir conçu ce monde détestable ? « Puisque c'est ça j'vas me saoûler la gueule ! » se lamenta Guillemet en plagiant Claude Nougaro.

Or v’là-t-y pas qu’au fond de la troisième bouteille de Malepère, le Bon Dieu dans sa grande miséricorde apparut à Guillemet ?

Guillemet Pougnefougasse trois secondes avant qu'il se prenne la crotte d'albatros dans l'oeil (photographie d'époque). La bouteille où il vit Dieu est toujours conservée au Musée du Pays Cathare à Puivert.
— Oh l’Bon Dieu ! Hips… Quoi Tu faisions au fond d’la bouteille ?
— J’m’en vas t’enseigner l’catharisme, mon bion Guillemet !
— Le tatarisme ? Quoi qu’c’est-y-qu’ça ? Tu pourrions point plutôt fare pluvoir sur mes brocolis (hips) ?
— Macarel ! Si J’y pouvions, Je l’ ferions, mon pov’ Guillemet ! Mais c’est mon voisin d’palier l’Balzébuth qu’il est l’Roi d’ici-bas. C’est pour çô que c’bas-monde il est un véritable Enfer pour les pov’ couillons comme toi.
— Ah ben dis donc… Si j’pouvions m’en douter… Mais si qu’on est en Enfer, alors où qu’il irions c’t escroc d’Arnaud Cornegidouille qu’il m’a vendu une bêche qu’elle s’a cassée au premier coup d’pioche, hein ? Où qu’il irions quand j’m’en vas lui péter l’bout qui reste sur la crâne, bordel de bordel ?
— Pour sûr qu’y r’viendra sur la Terre quand y s'ra mort, vu qu’c’est déjà l’Enfer.
— Ah ben dis donc dis donc… Hips ! Eh alors, l’Bon Dieu, moi aussi qu’j reviendrions sur Terre quand j’me s’ras crevé comme une bête avec mon lumbago ?
— Ah non, mon brav’Guillaumet, toi t’irions au Paradis.
— Et tant qu’j’y pense et tant qu’T’es encore dans la bouteille, l’Bon Dieu (car Il commençait à devenir un peu flou) est-ce qu’alle ira aussi au Paradis ma satanée fumelle qu’alle a pas voulu m’fare une p’tite gâterie ce jour d’hui, la garce ?
— Allons donc ! Toutes ces satanées fumelles, c’est que des suppôts du Balzébuth (à c’propos, tu savions point qu’elle couchait avec Arnaud Cornegidouille ta Guillemette ?) ainsi qu’alles peuvent point aller tout drêt au Paradis. Mais si qu’elle est tout d’même ben sage, et si qu’elle veut ben t’faire une p’tite pipe tous les jours du Seigneur, alors qu’elle reviendra sur Terre en homme, et qu’après elle pourrions aller au Paradis.

Il n’y avait décidément rien à redire à la Logique Suprême, elle était comme d’habitude Indubitable et, somme toute, Parfaite : aussi appela-t-on les Cathares les Parfaits. Guillemet Pougnefougasse rentra sans délai chez lui et, mettant consciencieusement la révélation divine en pratique, il administra une bonne raclée à Guillemette pour lui enseigner rapidement les voies de la perfection.

La vie quotidienne chez les Cathares ®

Tous les habitants du département de l'Aude sont tenus de porter le logo Pays Cathare ® sur la fesse gauche.

Les Cathares ® bien évidemment vivaient dans le Pays Cathare ®, un domaine seigneurial qui était et demeure encore la propriété inaliénable du Conseil Général de l'Aude. Ils habitaient à l’intérieur de châteaux cathares, des ruines romantiques qui furent bâties sous le cardinal de Richelieu.

La prédication

L’obligation qui était faite aux Cathares ® de prêcher leur doctrine (un peu comme les Témoins de Jéhovah) les amenait à des déplacements fréquents dans le département : les VRP (Voyageurs Représentants Parfaits) effectuaient leur prédication en diffusant des brochures dans les offices de tourisme de l’Aude et les syndicats d’initiative de l’Aude, mais également sur la place publique des villages audois lors de fêtes cathares ou de marchés médiévaux.

Ils logeaient alors dans des hôtels cathares, des gîtes cathares, des chambres d’hôtes cathares, voire de simples et d’austères campings cathares qui leur permettaient de rencontrer le touriste et de prêcher ; ces « maisons de parfaits » leur servaient de boutiques et d'ateliers où ils vendaient le produit de leur travail manuel, que l’on peut diviser en deux catégories :

  • les produits gourmands cathares : miels et confitures de mûre et d’airelle cathares, des gâteaux cathares, fromages cathares, pain cathare, bière cathare, produits charcutiers cathares, etc.
  • l’artisanat d’art cathare : aquarelles figurant le château de Montségur (département de l’Aude), pots de grès avec bas-relief de Montségur (dans l’Aude), sculptures abstraites sur bois évoquant la souffrance des suppliciés de Montségur (Aude), breloques plaquées or portant, au revers de la croix cathare, le pog de Montségur (Aude), décapsuleur cathare aux armoiries de Montségur (Aude), pots-pourris de fleurs de Montségur (Aude).

L’éducation des jeunes Cathares

Le célèbre château cathare de Chambord, dans l'Aude.

Pour les plus jeunes, leurs parents les envoyaient travailler en tant que serveurs dans les restaurants et tables d’hôtes cathares, où l’on servait du cassoulet cathare de Castelnaudary à base de fèves et de saucisse de porc cathares ou bien, lors des vendanges, ils ramassaient les grappes des vignobles cathares du Cabardès et du Razès.

Car les Cathares étaient aussi de fins connaisseurs en gastronomie… Et comme ils s’y entendaient pour apprêter le lapin, le bœuf et les volailles en succulentes recettes ! Et comme ils savaient les accompagner avec de bons petits vins ravigotants sortis tout droit de la fraîcheur des profondes caves cathares… Ah la la, je ne vous dis même pas !

Les différents types de cathares

Cependant, tous les adeptes du catharisme n’étaient pas des « cathares parfaits », loin de là. La plupart des cathares, pressentant dans leur grande humilité qu’ils n’étaient pas vraiment faits pour une vie d’ascète, se contentaient de suivre à la lettre les deux préceptes fondamentaux de leur religion, à savoir : 1) ne pas payer la dîme à l’église ; 2) au lieu d’aller à la messe le dimanche, se faire faire une petite gâterie par Guillemette.

Pour le différencier du cathare parfait, on l’appelait un tel pratiquant occasionnel « cathare imparfait du subjonctif ».

Mais il existait aussi : le cathare plus-que-parfait ; le cathare tubaire ; le catharinetta bella chi chi…

Le catharinetta bella chi chi

Petit problème de copyright ? Allez expliquer ça vous-même aux Corses...

Le catharinetta bella chi chi est une variante intéressante quoique fort locale du catharisme. Les historiens corses la situent en Corse. Devant le succès grandissant du catharisme dans l’Aude, les Conseils Généraux de Haute-Corse et de Corse du Sud décidèrent conjointement de l’implanter en île de Beauté. L’objectif du catharisme corse était de promouvoir le figatellu et la coppa cathares, les beignets de brucciu cathares, les canistrelli cathares, les polyphonies cathares, les châteaux cathares de Nonza, de Castellu, d’Erbalunga, de Lavasina, d’Etcaetera, et caetera…

La ville de Corte fut déclarée haut lieu du catharisme en 2006.

La croisade des Albigeois

Tout bon manuel d’Histoire de l’Aude, sponsorisé par le Conseil Général de l’Aude, rapporte la fin sinistre des Cathares. Le pape Innocent II déclara la croisade contre les Albigeois (du nom de la ville d’Albi dans l’Aude). Malgré les vaillants efforts du comte de Foix (chef-lieu de l’Aude), les Croisés massacrèrent glorieusement la population de Béziers (sur Aude) puis livrèrent bataille à Muret (Aude) et firent le siège de Toulouse (préfecture de l’Aude). Les derniers cathares durent alors se réfugier à Montségur (tout petit village audois)…

Montségur, haut-lieu de la gastronomie cathare

Et c’est là, sur le pré du château de Montségur, que les cathares contribuèrent bien involontairement à la gastronomie régionale : ils devinrent l’ingrédient principal d’un plat qui allait devenir célèbre, le Gigot de Cathare rôti aux marrons et aux airelles.

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Gigot de Cathare rôti aux marrons et aux airelles

Pour 8 Croisés bien en appétit

Ingrédients

  • 15 kg de gigot de cathare extra tendre
  • un tonneau de vin rouge de Corbières
  • 20 gros oignons blancs
  • 20 carottes
  • 3 pots de confiture d'airelle
  • 1 kg de marrons du Cabardès
  • thym, laurier, coriandre, etc.

Préparation

Ligotez le Cathare et faîtes le mariner 24 heures dans un tonneau de vin rouge, avec les oignons piqués de clous de girofle, les carottes en rondelle, le coriandre et les autres épices médiévales.

Prenez soin de bien lui bourrer les orifices de persil, de menthe et de poivre vert en grains. Toutes les deux heures environ, retournez le Cathare dans la marinade.

Préchauffez le bûcher à 220 degrés. Essuyez le Cathare, placez-le soigneusement sur la broche pour une cuisson de 50 minutes.

Pendant que le Cathare tourne sur sa broche, chantonnez, tout comme Saint Dominique le fit à l’époque, le hit de Sœur Sourire :

Dominique-nique-nique

S'en allait tout simplement
Routier pauvre et chantant.
Dominique-nique-nique,

Dominique-nique-nique !

Filtrez la marinade, faîtes-la réduire à part puis déglacez les sucs de Cathare au vin de Corbières ; arrosez de temps en temps le Cathare sur son bûcher avec une grande louche de marinade.

Présentez le gigot de Cathare nappé de sauce, entouré de marrons braisés au beurre. Garnissez de confiture d’airelle. C’est prêt !

Dérives sectaires

Malheureusement il faut admettre que toujours, toute bonne chose a ses travers. Dans le cadre du renouveau actuel du catharisme, certaines dérives existent dont il est important de se méfier ; ainsi, le Rapport parlementaire français n°2468 épingle parmi sa liste des sectes le Comité départemental de Tourisme de l’Aude et les offices de Tourisme de Quillan, de Limoux et du canton de Lagrasse, car ils remplissent les principaux critères permettant de déterminer la dangerosité critique d’une association dite sectaire :

  • existence d’un lobby combinant infiltration des pouvoirs publics ou média et détournement des circuits économiques traditionnels ;
  • manipulation mentale, révisionnisme historique et embrigadement des enfants dès le plus jeune âge à l’aide de discours mensongers et contradictoires dénigrant les valeurs sociales établies telle la Sainte Inquisition ;
  • caractère exorbitant des exigences financières, en particulier le prix du cassoulet William Saurin dans les bouibouis de la cité de Carcassonne ;
  • rupture induite pour le touriste avec son environnement d'origine, faussement présentée sous le terme inoffensif de « dépaysement », aggravée par l’utilisation de psychotropes tel que le Coteaux de Malepère en vue de désorienter la victime isolée et de l’embrigader ;
  • atteintes à l'intégrité physique par incitation à l’alcoolisme ;
  • risques de perforation des chaussettes suite à l’ingurgitation de Blanquette ou de Crémant de Limoux.


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