Moso
Les Mosos sont des baby people connus pour la structure matriarcale de leur société. La locution baby people dénote, par analogie avec les boat people, les migrants voyageant en bébé. Outre leurs particularismes locaux, ils ont été le sujet de célèbres études socio-ethnologiques par le groupe Sidaction.
Mise à jour : On vient de me signaler que l'analogie sur les baby people porte en fait sur le baby foot. Au temps pour moi. Les baby people sont donc des migrants, de petite taille, se tenant droit avec une certaine rigidité de planche anatomique. Les boat people quant à eux sont donc des gens aux allures de bateaux.
Histoire
Le monde ignorait tout des Mosos jusqu'en 1965. De 1965 à 1970, cette minorité matriarcale ne fut pas diserte à son sujet. Ensuite rien non plus de significatif sur les radars jusqu'en 1972. Il fallut attendre 1975 et Les Dents de la Mer pour voir arriver un aileron de requin. C'était ensuite le grand bleu jusqu'à 1988. Enfin, en 1990, le monde entier se concerta autour d'une table pour conclure que 1989 était une année bien plate pour les Mosos. En 1991, le paysage campé sur les contreforts de l'Himalaya, aux frontières des provinces de Wang Zi Tong et Yu Kuan Lo, était noté pour sa grande beauté, ses cascades gelées sans doublure et ses arcs-en-ciel de gravité surplombant les frimas d'en bas. C'était le cas aussi en 1992, 1993, 1994 je crois, 1995 si je me souviens bien, 1996 mais je peux me tromper, 1997 si je ne m'abuse, 1998 mais je n'y mettrais pas ma main au feu, 1999 sans trop m'engager, 2000 sans hypothéquer mon chien, 2001, avec Johnny, on va allumer les feux anti-brouillard... Diantre ça floute de plus en plus.
Nous pouvons donc positivement dire que les Mosos forment une grande famille vivant ensemble, en communauté, soudés par les liens forts d'un passé commun, l'habitude de vivre ensemble, de boire dans le même verre, de se sortir ensemble des mêmes pièges :
- Trappes
- Pièges à loup et à filet
- Dépouilles mortes traitées au somnifère
- Lapin Duracell serré par une ceinture d'explosifs
en se marchant sur les pieds.
Faits notables
En 1995, un séisme noté 7 sur l'échelle de Richter rendit les environs transparents, y compris le sol. Heureusement ils regagnèrent petit à petit leur opacité, et devinrent touristiquement solvables l'année suivante. Les séismologues remarquèrent que tout relief en appui sur le sol, et parfois le sol lui-même, s'étaient évanouis. Cela n'inclut donc pas le fameux rétroviseur central de navigation.
Ce fameux rétroviseur central de navigation, auréolé de mystère et teinté de mythes, reste depuis des millénaires suspendu au-dessus au nord du lac Lugu. Personne ne sait en effet d'où il vient, et encore moins à quoi il est pendu. C'est la dix-septième merveille du monde. Trois fois par jour, le peuple moso se recueille en silence devant l'idole d'un audacieux design, à la consonnance très pop art. Les proverbes locaux ne démentent pas l'avant-gardisme de l'accessoire divin : « Avant d'effectuer un dépassement, je regarde dans le rétroviseur », « Un rétroviseur averti en vaut deux », « Pierre qui roule n'amasse pas rétroviseur », « Le rétroviseur ne fait pas le moine », « Il faut tourner 7 fois le rétroviseur dans sa bouche avant de parler », etc.
Mais au-delà de son inutilité, les plus grands l'adorent. Même s'il a jugé impie le fait que les Mosos ne se prosternent pas devant le réflecteur géant en direction de la Mecque, Oussama Ben Laden l'a affectueusement surnommé le « World Trade Rétroviseur » et a déjà planifié de passer faire coucou lors de son Ben Laden Magical Tour. D'autres illustres magiciens projettent d'inclure la disparition de l'objet sacré dans leur show ─ mais les spectateurs ne seront pas dupes, car il est évident qu'ils le cacheront dans le lac[1].
Curieusement, depuis quelques années déjà, quelque chose semble émerger sur la côte du lac Lugu. Non, ce n'est pas un autre rétroviseur central. C'est le sommet apparent d'un sémaphore en forme de levier de vitesse. Cette nouvelle merveille annonce que le tourisme chez les Mosos va passer à la vitesse supérieure. La réponse des croyants n'a guère tardé à suivre : les dévotes vierges sont déjà allées s'empaler sur le manche, s'adonnant corps, âme et foi au sacrifice de leur pureté au nom du Seigneur.
Conflits armés
Il y eut sans doute des clivages idéologiques et de petites guerres civiles résorbées par la nécessité de continuer avec la vie. Les bonnes guerres font couler le mauvais sang, tandis que la paix donne l'occasion d'irriguer les cultures, y compris celles du voisin. L'envie irrépressible d'arroser à côté conduit à s'entretuer cycliquement pour l'arrogation exclusive des droits d'arrosage. Principal argument avancé : j'arrose mieux que toi, alors casse-toi. Pendant les guerres, les outils agricoles laissent place aux mains nues : pose des moufles, strangulations (avec les mains nues dans les moufles), découpage des mains sans anesthésie préalable au kalachnikov, canon humain avec juste les mains, tenue du couteau à gauche et de la fourchette à droite avec encore juste les mains, etc.
Une guerre fut plus importante que toutes les autres, sinon c'est pas marrant. Elle donna lieu à l'érection d'un rempart défensif constitué d'un rideau d'okiagari-koboshis. Ces culbutos, sortes de culs-de-jatte en papier mâché, ont la propriété d'être toujours en équilibre debout ; on ne peut les renverser sans qu'elles ne reviennent en position. Les siégeurs ne pouvaient donc pénétrer dans l'enceinte de la cité : ils rebondissaient sur ces poupées d'autant plus efficaces qu'on leur lestait le barycentre fessier de plomb.
Pour subvenir rapidement à leurs besoins d'autarcie, les emmurés lancèrent un ambitieux programme d'agriculture sur brûlis, mais un accident de manipulation le transforma en politique de terre brûlée involontaire. Les ennemis les attendaient dehors, mais les Mosos intra muros préférèrent se jeter dans la gueule du loup plutôt que d'être consumés vivants alors qu'un vent de fraîcheur avivait les flammes, mais ils rebondissaient sur les poupées et roulaient comme des fagots dans le foyer. Le feu se propagea aux alentours, et bientôt tout fut calciné.
Puis des cendres de la société surgit le légendaire Phœnix. Avec sa langue de feu il lécha les cadavres et ceux-ci se recomposèrent en revenant à la vie. Et là ça commence à devenir vraiment chiant, y'a les Forces du Mal, les 4 Cavaliers de l'APOCALISSE et tout le touin-touin.
Répartition géographique
Les Mosos forment un nuage de petits points rouges répartis de manière homogène sur une étendue de quelques hectares[2].
Comme le montre la carte de répartition géographique, le problème réside dans le fait qu'il y a bien un lac en travers du tiers du nuage, ce qui cause de nombreuses noyades involontaires à chaque établissement de la carte.
Démographie
Les Mosos se reproduisent comme des lapins. Ou plutôt faudrait-il dire que ce sont les lapins qui se reproduisent comme les Mosos. Avec de si magnifiques panoramas à la ronde, que ne serions-nous, pauvres occidentaux, sinon enclins à penser qu'ils passent leur vie à flasher la pose devant les lacs nourrissiers et les falaises blanc de craie. Mais que nenni, derrière la surface visible de leur grand sourire photogénique, ils frétillent des oreilles et baisent comme lièvres et hases en rut.
Explosion démographique
L'explosion démographique a été aussi brutale qu'un lapin maniant irresponsablement la scie à tronçonner. Sous la tutelle chinoise, la politique de natalité limite le taux de natalité à 1 enfant par couple, soit théoriquement en dessous du seuil de renouvellement de la population. Mais en pratique il en va tout autrement. En Europe, la moyenne par femme en âge de procréer est d'environ 2 enfants pour une durée de vie moyenne de 100 ans. Au cours de sa vie, la femme va voir de son vivant naître en moyenne 1 génération complète de 4 petits-enfants (2 par enfant direct), ce qui fait donc 2 + 4 = 6 descendants. À ce rythme de 0,06 descendant par femme et par an (0,06 descendant par femme-an), la population se renouvelle entièrement mais lentement et pour une croissance nulle.
Or chez les Mosos, les femmes s'engrossent dès leurs 12 ans. Avec leur durée de vie moyenne de 80 ans, les Mosos vivent 20% moins que les occidentaux. Mais dans l'espace de 80 ans, il y a la place pour 80 / 12 = 6,67 générations de descendants par femme, malgré la contrainte politique d'au plus 1 enfant par génération. Il y a donc en moyenne presque un enfant de plus qu'en Europe. Nous en concluons que la seule politique de natalité ultra-restrictive de la Chine n'arrivera pas à contenir la croissance de la population en dessous du seuil de renouvellement.
Solution chinoise
La solution[3] réside donc dans un bridage encore plus fondamental. Non il ne s'agit ni des yeux ni des couilles. Je parle du lacher de hases dans la nature par le gouvernement chinois.
Cette technique marche, regardons pourquoi. Les hommes Mosos, qui baisent comme des lapins, baisent donc des hases. Comme les lapins et les hommes sont incompatibles au niveau de leurs gamètes sexuels, leurs rapports sexuels ne sont pas procréatifs, un peu comme des mulets s'accouplant entre eux[4]. Or une relation non-procréative qui a lieu, c'est une relation procréative potentielle qui n'a pas lieu. Le taux de croissance démographique va donc forcément tendre à la baisse.
Malheureusement l'implémentation de ce plan se heurte à l'action des organismes de prévention de la maltraitance des animaux. Alors là bravo ! Quand on s'en prend aux lapins, ce sont tollé général, lynchage médiatique et Cours Internationales de Justice, mais quand c'est des femmes, traitées exactement pareil, plus rien !
Structure sociale
La structure sociale des Mosos a été le matriarcat jusqu'en 1965, 1965-1970, 1970-1972, 1972-1975, 1975-1988, 1990, 1989, 1991 (le paysage certes fort attrayant), 1992, 1993, 1994, 1995, 1996, 1997, 1998, 1999, 2000, 2001 (sous un fort brouillard). Rien de bien passionnant donc. Pour se renouveler, ils pourraient, je sais pas moi, retourner le matriarcat, obtenant le tacrairtam. Le traicrartam, c'est avant tout une excitation, un trémolo érotique qui court le long de votre moelle épinière. Lascivement, votre corps épouse le corps de votre partenaire dans un 96, la tête lovée entre ses fesses au galbe moite. Vos propres rondelettes petites fesses se lustrent au contact de ses crêtes omoplatiques qui sont comme des lames d'érotisme formant la crête du néo-cocooning.
Matriarcat
Concept et langage
L'esprit de corps matriarcal procède d'un système social qui régit la rencontre des deux sexes sur la base de "visites" substitutives de l'institution du mariage. Un couple de Mosos souhaitant frotter leur sexe l'un contre l'autre s'arrange un rendez-vous galant aux heures nocturnes. Notez que l'idée occidentale selon laquelle les matriarchies sont étrangères aux coutumes des unions arrangées est donc fausse.
Le concept de visite a le don bien frais d'étonner nos esprits patriarcaux dans son expression langagière de tous les jours. Et pourtant, il hante à la fois l'inconscient et la conscience des Mosos depuis ta mère. Dialogue 1 :
Dialogue 2 :
Dialogue 3 :
Anomalies
Les Mosos, malgré leur relative inébriété morale qui inhibent les symptômes du refoulement, ne sont pas exempts des perversions, déviances et névroses collectives habituelles. Seul le langage change. Ainsi les nécrophiles "paient des vosotes" aux morts, qui eux-mêmes reçurent celles de la Grande Chauffeuse. Les zozoteurs font des vosotes aux variqueux du canal anal. Les enfants rendent "innocemment" vosote à leurs grands-parents.
Eux aussi ont une Vierge iconique nommée Ting Wa Pi Tieng qui reçut la "Vosote du Seigneur". Pire, Chi Pi Tieng, fils de Ting Wa Pi Tieng, faisait des vosotes fréquentes aux lépreux déshérités déshydratés boiteux trisomiques et aux moutons endoctrinés. Ces vosotes finissaient en joyeuses léprettes et parties de saute-moutons par monts et par veaux.
Cohésion
Les visites constituent la charpente de la société moso. C'est pourquoi les Mosos sont connus pour 2 principales caractéristiques : des individus sexuellement épanouis et sans névrose, et un peuple extrêmement soudé. C'est ainsi que dans les alcôves de premier étage à l'usage des femmes en âge, ils sont généralement trois : l'homme, la femme, et le soudeur.
L'évolution du trio — connu comme le couple trisomique par abus sémantique du terme "couple" — dépasse le cliché préconçu du libéralisme sexuel impliquant de nombreuses relations non suivies. En réalité, elle obéit à une forme de polygamie sérielle : le groupe de partenaires reste stable pendant une période relativement longue, mais peut éventuellement changer de composition. Du fait de cette stabilité, une rotation des rôles au sein du trio est vitale pour maintenir l'équilibre et éviter l'enfermement dans une routine de spécialisation.
Les études éthno-sociologiques de Sidaction
Dans le mémoire célèbre Demain, seuls ceux qui parleront le plus en mangeront moins, le célèbre groupe de recherche éthno-sociologique Sidaction attaque le cas moso sous l'angle novateur de l'implication proactive de soi. Il conçoit un plan d'action basé lâchement sur Tintin au Tibet, interdit de publication en Chine car selon le communiqué officiel, Tintin y couche avec une "petite fille asiatique". Mais en fait, la petite fille est une femme mûre dont les mensurations sont dans la moyenne du continent.
Le groupe Sidaction
Le groupe Sidaction est composé de 5 hommes principaux, 5 guerriers fétichistes de la couleur :
- Hans Becker
- Franz Mausefallen
- Heinrich Falkenbach
- Fritz Beckenbauer
- Hendrike Mauer
Hans Becker présente ainsi le groupe :
Nous sommes les Biomen du Sida, revêtus de nos combinaisons intégrales en latex en coloris divers et variés : rouge, vert, bleu, rose, jaune. Des hommes faits préservatifs, des préservatifs faits hommes.
Pour nous le sida, ce n'est pas sidamour. Ce n'est pas non plus sidasthénie. Et encore moins sidamorphe ou sidapathie. Nous, c'est sidaction. |
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—Hans Becker |
Le plan
Le matriarcat présente un modèle social extrêmement favorable à l'épidémie du sida. L'objectif du groupe était de le prouver.
L'action de Sidaction s'articule autour d'un seul axe : la mise en action du VIH. D'ailleurs ça me fait bien rire ces gens qui nient l'existence du virus et son lien causal avec le sida. Qu'est-ce qui est plus invraisemblable : l'existence des Pokémon ou celle d'un petit germe qui de l'intérieur ouvre les portes de notre organisme à quelques visiteurs opportunistes ?
La question pratique est de savoir qui engrosser dans le tas. Je mentirais si je n'avouais que nous avons été tous surpris que les garçons puissent être engrossés. In fine, nous nous sommes d'abord tenus à cette règle : les filles ce sont ceux qui portent la jupe et les garçons la salopette. Mais en fait il nous aurait fallu sauter directement à l'étape suivante, à savoir : les filles sont ceux qui portent une vulve, et les garçons une élégie à la république espagnole. Nous l'avons fait après quelques tatonnements aussi infructueux que malheureux. (...)
Nous nous sommes battus. Nous nous sommes battus pour établir la forêt généalogique des Mosos, et ce dans le seul but d'économiser nos efforts. Quelle utilité, quelle efficacité y aurait-il d'infecter 2 membres du même arbre généalogique, sachant que les orgies consanguines sont l'équivalent d'une partie consanguine de Monopoly chez nous ? Quelques villageois, par quelque miracle de l'instinct auto-protecteur (putain de saleté de miracle auto-protecteur), se sont opposés à nos efforts de toutes leurs forces. Heureusement les autorités chinoises ont soutenu notre "approche positivement destructive" de la culture matriarcale. (...) Une fois nos objectifs bien mis à plat, nous avons privilégié un style de reportage dans le feu de l'action. Nous pensions que l'insémination inoculatrice serait affaire de peu de portée, car généralement les unions sexuelles sont tenues en secret, à la discrétion de la femme. Or, j'y crus jusqu'au moment du passage au coït. |
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—Hans Becker |
Reportage sans frontière
HAAN HHAANNN !!! | HAAANN HHAAANN !!! | |
Je m'appelle Hans, HAN-SE. Et arrête de m'appeler par mon prénom, tout le monde va savoir. Alors mosus et bouche coutue ! | Arrête d'appeler Hans, il est pas là Hans. Je m'appelle Franz. Tu n'as pas le choix, c'est Franz qui choisit ici. | |
J'AIME HAAANNN J'AIME HHAANNN | HAAAAAAAA | |
Si ça pouvait rester strictement professionnel.... Je sais, c'est dur de ne pas tomber amoureux de moi, mais quand bien même. | Putain mmmm salope, t'aimes encaisser hein hein, pas comme ma femme, cette grosse vache mal liposucée qui..... mmmm tu m'fais jouir salope !
HAAAAANNNN | |
Franz ! Pourquoi ta meuf m'appelle ? Ne serait-elle point insatisfaite par ton poil de carotte ? |
bbzzzz bzzzz bbbbbzzzzzzzzz
Ouais Hans ? | |
Eh mais qu'est ce qui s'passe frérot ? Quelqu'un s'aviserait-il de te turlubiter ? Veux-tu que je le fasse s'évanouir comme un mauvais rêve en lui exhibant mon magique double-décimètre ? T'es là au moins ? | bbzzzz bzzzz
Eh mais toi t'arrêtes oui !! Passe-moi ce fer à souder, putain t'as pas l'air con ! Scheisse, si tu ressemblais pas autant à la Mona Lisa de ton pays, putain j't'aurais scalpé la face depuis belle lurette ! Y'a que ma sensibilité chatouillique à l'Art qui me retienne de te faire bouffer ton arc et ton chalumeau ! Désolé Hans, c'est le soudeur ! P'tit con ! Plus j'te regarde plus j'ai envie de faire de la dentelle de viande ! | |
AH c'est le soudeur ? Déjà ?......... |
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OUIIIII OOOUUIIII T'ARRÊTE PAS !!!!! Merde t'es un éjac précoce !!! MDRRR !!! |
T'y mets pas toi aussi, Hans ! HALTE !! | |
Rooohhh tu vas pas t'énerver précocement aussi. HALTE BITTE !! mdrrr |
RRRR R R R RA A AA A AAA A AA AAAHH H HHH HHHHH !!!!!! |
Suivi continu du processus
À travers une carte de propagation des foyers de contamination à partir de points isolés d'inoculation, la Krieglandkarte, Sidaction a pu mesurer les étapes du progrès accompli par la caravane du sida. Ci-dessous, nous retrouvons :
- En rouge, Hans et le "sida rouge"
- En vert, Franz et le "sida vert"
- En bleu, Heinrich et le "sida bleu"
- En jaune, Fritz et le "sida jaune"
Nous les appelons par leur prénom car ce sont nos amis à présent.
Dans un premier temps, les trajets préférentiels furent plus ou moins surprenants. Les trajets colinéaires au seul axe routier étaient assez prévisibles, et dénotaient l'activité florissante des putes de l'autoroute. La progression vers le Nord ouvrit la voie la plus potente, la voie de la conquête du Tibet et de la Chine, seulement opposée par les contreforts himalayiens. On remarque que la flèche verte traversa beaucoup plus de pays dans le même laps de temps : elle le devait à la voie ferroviaire[5]. Le sud était borné par le lac Lugu, mais par une sorte de lubie impossible ─ sans doute due à une erreur de calcul des axes trajectoriels imputable à l'emploi d'une méthode dite de Monte-Carlo, ou, dans le jargon, méthode qui fait n'importe quoi à partir de n'importe quoi ─, le trajet bleu finit dans le lac. Au final, l'interprétation selon laquelle des moules, poissons-chats, homards et autres habitants du lac, auraient bien pu être victimes du fléau, fut largement acceptée.
Vers 1995, les échappées vers le nord furent confirmées. Mais un séisme se déclara sous la forme d'une faille de décrochement d'est en ouest, et, comme déjà dit, fit disparaître la plupart du paysage, des villages et de leurs habitants. Il en résulta surtout un amenuisement de la flèche jaune à la base, de très mauvais rendu esthétique.
De façon totalement inattendue, la marche en avant fit halte devant un bastion enfermé à l'intérieur d'une enceinte infranchissable constituée d'okiagari-koboshis.
Sidaction note :
Les poupées forment un cercle très fermé. Vous voyez ce que c'est un cercle fermé ? Eh ben un cercle très fermé c'est la même chose, mais en plus fermé, vous voyez ? À chaque culbute, elles se remettent debout via un mécanisme extrêmement fiable, je dirais inertiel, un peu comme des masses molles fortement résilientes. Ces poupées sont des espèces de totems inviolables. C'est dommage, nous aurions bien voulu les violer. Notre incapacité à prendre le dispositif en défaut devient de plus en plus pesante, surtout qu'Heinrich ne cesse de crier « Gouttière ! » à chaque fois que nous échouons. Et plus nous échouons, plus on dirait que les poupées rient jaune.
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—Sidaction, Demain, seuls ceux qui parleront le plus qui mangeront le moins |
À cette stagnation se sont superposés de nouveaux phénomènes :
- Comme les séropositifs étaient bloqués devant cette cité super-interdite, ils se mêlèrent sexuellement entre eux et amalgamèrent leurs variétés colorées de virus, donnant naissance au sida blanc et au sida noir via différents types de synthèse (additive, soustractive, dégradative, fusionnitive, voyage aux Maldives).
- Les flèches ne reviennent jamais en arrière, car il n'y a plus assez de population à contaminer pour assurer le taux de croissance épidémique. Leur base tend donc à s'estomper avec le passage de ce qu'on appelle la gangrène des flèches. En effet, les foyers de contamination vieillissent et meurent d'autant plus vite qu'ils sont sévèrement atteints d'immuno-déficience. Seuls les foyers autour de l'enceinte demeurèrent, s'abâtardissant mutuellement. Sidaction note :
Nous avons décidé d'effacer les traces de ce drame humanitaire en gommant les dessins crayonnés des archives datant de 1995 à aujourd'hui, d'où il a découlé ce paradoxe actuel que tous les étudiants d'Histoire ont un meilleur souvenir du passé éloigné que du passé proche. Heureusement, le groupe n'avait pas souffert de pertes cumulées avec le fameux séisme de 1995. Je peux dire cela pour le groupe tout entier, car Force jaune ─ i.e. Fritz ─ s'est donné la mort. De toute façon il a toujours été la tapette et le souffre-douleur du groupe... Ah putain qu'est-ce qu'il va nous manquer.
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—Sidaction, Demain, seuls ceux qui parleront le plus qui mangeront le moins |
Pour dédramatiser ce missionnariat du sida, Sidaction inventa des slogans pleins de bonne volonté :
Il y avait quelques points positifs dans le bilan intermédiaire de la sidaction, mais aucun de plus positif que la coïncidence des régions d'épidémie avec les frontières linguistiques.
Pour abattre le mur d'enceinte, la voie ferrée empruntée par la flèche jaune fut détournée : le train devait arriver à percuter la rangée de poupées toutes vapeurs dehors, et les faire voler. On peut le voir à la progression fulgurante de Force jaune, mais aussi à sa halte tout aussi fulgurante, car le train rebondit contre les okiagari-koboshis et finit sa course dans le lac.
Les troupes démoralisées, c'est le moment que choisit le descendant du célèbre général Ming Pa La, le général Ming Pa Nou, pour se présenter à Sidaction. Ming Pa La avait notamment participé à la guerre plus importante que toutes les autres. Il les convia tous dans le salon de l'hotel de réconfort Ing Mu Shui Leng, pas loin de Gong Zhen Bhu.
C'est ainsi que le programme Sidaction continua sa route, tel l'empire romain contournant le petit village d'intrépides gaulois. Mais chez le général, nouveau rebondissement (encore !), lorsque Sidaction surprit un médecin en train de s'occuper des meubles.
Cambriolages médicaux
Soulevons un problème proprement occidental. Dans les pays riches, nous avons la situation suivante :
C'est-à-dire qu'un habitant se fait cambrioler en moyenne 10 fois dans sa vie (personnellement je me suis fait cambrioler 2 fois, mais émotionnellement c'est comme si on m'avait cambriolé 20 fois, CQFD).
Une règle de 3 rapide nous donne le ratio de 0,0001 médecin par cambrioleur.
Qui se soucie donc de la santé des cambrioleurs ? Pas moi en tout cas. Les Mosos ont, eux, résolu le problème de manière radicale en inventant les cambrioleurs-médecins. Grâce à cette catégorie de libéraux, le ratio minimum de 1 médecin par cambrioleur est assuré : une moyenne décidément hors de portée des nations affichant les plus hauts niveaux de vie.
Les cambrioleurs-médecins se caractérisent par une double spécialité. Comme les cambrioleurs, ils sont vulgaires, vous font payer le téléphone rose et abusent de votre garde-manger et de votre stock de bière en mangeant les doigts dans le nez[6]. Et comme les médecins, ce sont des escrocs qui nous font acheter n'importe quoi. Un Moso témoigne :
Mais l'avantage de se faire faire acheter n'importe quoi, c'est le lot de consolation : on vous vole n'importe quoi. Avec les cambrioleurs mosos, le proverbe « On récolte le rétroviseur qu'on sème » n'a jamais été aussi approprié.
Voir aussi
- Le matriarcat : Concept sociologique à la base de la société moso
- Téniaction : le groupe d'investigation sur les épidémies au sein des bouffeurs de merde
Notes
- ↑ Ou dans sa barbe si c'est Ben Laden.
- ↑ Mais pas plus, faut pas déconner.
- ↑ En dehors bien sûr de celle de faire des cartes de répartition géographique.
- ↑ Et pourtant la mulette porte chance... la mulette..... l'amulette !!!! NON ????!!! non ? pppfff
- ↑ Ça nique beaucoup à bord des trains.
- ↑ Littéralement.
- ↑ Car comme chacun sait, prescrire c'est prescrire et voler c'est reprendre.
Si vous l'avez adoré, vous pouvez encore relancer le débat.