Torture littéraire
La torture littéraire désigne l’utilisation du livre chiant comme outil de dégoût massif de la lecture, notamment sur la population des jeunes collégiens et lycéens francophones à qui on impose d'écrire des pages et des pages de réflexions, de dissertations et d'autres dissections qui seront notées sur lesdits bouquins pendant tout le cycle scolaire et ceci dans le but de les maintenir éloignés des autres formes de littérature toute leur vie ainsi que de leur faire croire que tous les écrivants sont des petits vieux barbus-chauves à lunettes qui pratiquent la masturbation cérébrale et écrivent des saloperies indigestes de trois kilomètres de long avec leurs mains à défaut de s'en servir à autre chose que noircir des feuilles de papiers chlorées initialement prélevées sur de pauvres arbres qui ont tout demandé sauf ça ou de générer une pollution éléctromagnétique en luminosité d'écrans blancs égale à la consommation de dix éthiopiens pendant un an.
Le principe de la torture littéraire est abordé notamment dans un ouvrage de Science Fiction qu'on fait rarement lire à l'école, Le meilleur des mondes. La Science-fiction faisant partie, avec la fantasy et les lectures de l'imaginaire, des œuvres combattues par les fossiles de l'éducation nationale parce que ça fait un peu trop réfléchir les gens.
Un grand combat épique s'organise autour du complot ourdi par les fossiles de l'éducation nationale qui transforme peu à peu les jeunes collégiens et lycéens en moutons incultes qui détesteront la lecture toute leur vie et croiront par là même que TF1 est le seul média à leur portée digne d'être cru.
Bien que la plupart des pays dits « civilisés » nient pratiquer la torture littéraire, force est de constater qu’elle est une réalité dans bien des collèges et lycées francophones et que ses dégâts sont difficilement réparables.
La torture littéraire n'est pas limitée aux maltraitances imposées par les fossiles de l'éducation nationale à nos enfants car un petit nombre d'auteurs modernes prennent plaisir à massacrer leurs lecteurs avec des livres chiants ou des cliffhangers de merde, sans doute pour évacuer leur frustration de ne pas faire partie du programme scolaire.
L’origine de la torture littéraire
L’utilisation du livre comme outil de torture semble très ancienne, comme l’attestent des tablettes cunéiformes brisées retrouvées sur le crâne du roi Lalahamute dans une tombe mésopotamienne du troisième millénaire avant Jésus Christ, en 1926. L’argile entrant moins facilement dans le crâne que le plomb, l’efficacité de la méthode laisse historiens et scientifiques très dubitatifs.
Une autre étude mandatée en 1994 prouve l’existence de traces de sang, de cellules capillaires et de cheveux sales sur la célèbre pierre de Rosette. Les scientifiques se penchent actuellement sur cette étude pour connaître l’impact du choc sur la malheureuse victime.
La torture littéraire connut une période de recul avec l’abandon des supports minéraux au profit du papyrus et des parchemins. ceci dit, des traces de morve et de salive retrouvées sur un parchemin-copie de l’évangile de Jésus Christ selon Singe-Jean, daté du 6° siècle ap. JC, tendraient à prouver que celui-ci aurait été utilisé à des fins de torture pour étouffer un hérétique.
Il faudra attendre l’invention de l’imprimerie et la naissance du tribunal de l’inquisition pour assister à une utilisation massive de la Bible comme outil de torture. En effet, une légende urbaine courait, selon laquelle il fallait absolument lire la Bible à une femme possédant un ou plusieurs des attributs suivants :
- Un chat noir
- Une maison dans la forêt
- Une ou plusieurs verrues sur le nez
- Un balai dans sa maison
- Un chaudron pour faire sa cuisine
- Une tendance à cultiver les plantes
- Une tendance à préparer des boissons chaudes à ses amis
- Une tendance à ne pas aller à la messe
- Une tendance à regarder les étoiles
- Une tendance à prévoir l’avenir
- De nombreuses visites d’ami(e)s dont plusieurs pour se faire soigner
En effet, la lecture de la Bible à une telle personne était censée provoquer l’apparition d’au moins l’un des symptômes suivants :
- Des hurlements
- Une poussée d’urticaire
- Une transformation en démon avec des cornes et une peau rouge (et une mauvaise haleine)
- Une combustion spontanée
Pour ne pas avoir à avouer publiquement leur échec, les prêtres de l’inquisition attachaient ces femmes sur des poteaux pour y mettre de l’huile et le feu. On cessa par la suite d’entendre parler de la torture littéraire et on crut même qu’elle avait disparu de notre pays. Pourtant, l’évènement relaté ci-après prouve clairement que non.
Redécouverte de la torture littéraire moderne
=> Le manuscrit ésotérique ci-dessous rapporte l'essentiel de cette incroyable découverte.
Tout commença un brumeux lundi 6 février 2006 à 19H25 et 32 secondes, alors que je marchais dans les resplendissants couloirs du métro en regardant la magnificientissime courbure des tags multicolores et irisés déposés là par une bande de weshs à l'âme de poète dont j'entends encore les muses chanter, pinailler et s'envoler dans le ciel en traçant de longues circonvolutions qui s'étendent en longues filandres et...
Quoiquoiquoi je suis pas payée au nombre de pages ??? Putain vous éditeur de merde !! Ha, vous m'offrez la suite par un singe pour compenser ? Cool, je prends les royalties et je me casse aux Bahamas, mec. Avec des chippendelfes.
Le métro 9 venait de me vomir entre des dizaines de contribuables sur le quai puant de Saint-Lazare. Mauvaise tactique car le RER précédent s'éloignait et pour chopper le suivant, l’attente. Mauvaise tactique mais bon choix, je me dirigeai à l'étage supérieur d'une voiture vide, meilleure place, coin et radiateur, comme au lycée. J’entamai mon rituel indissociable, le bouquin : Des fleurs pour Algernon, en l’occurrence. Difficile à lire, avec les tas de fautes d'orthographes volontaires du personnage principal. J’avais l’impression de jouer une partition remplie de fausses notes, je butais, c'était curieux, nouveau, et pas désagréable. Ainsi suivais-je le fil des lignes quand les échos d'une musique de banlieue se rapprochèrent. Ils étaient deux, baggys aux genoux et MP3 à fond, à venir s'étaler sur les sièges du fond en face de moi. Le livre était déjà difficile à suivre sans bruit, avec du rap, impossible. Je leur jetai quelques regards noirs en coin (mais la bataille de regard, c’est pas mon truc), espérant qu’ils comprendraient. Peine perdue. Je ramassai alors mon sac pour m’en aller.
Surprise. Je me retournai.
Les deux rappeurs se redressèrent sur leur siège. Le second, entre 16 et 18 ans, engagea le débat :
Argument intéressant. Les grincements, sifflements, claquements du train, j'arrive à oublier. Mais du rap... pas. Pas envie de me fatiguer à leur expliquer.
Double surprise.
Ils me regardèrent un peu comme si je leur avais dit que les éléphants roses existent.
Le train démarre et je les invite à s'asseoir en face de moi.
Cet incident aurait pu rester une banale annotation de carnet de route à jamais. Mais je venais de découvrir un complot terrifiant à l'échelle du monde. La suite vous sera dévoilée après la pub.
(Ça c'est un bon singe va !)
Contrairement à ce que ce manuscrit pourrait vous faire penser, les écrivants ne font pas tous faire leur boulot par des singes, il semblerait même que la plupart de ceux qui restent inconnus se nourrissent de noodles avec leur petit sachet d'épices. Oui, parce que les grands écrivants se livrent à leur passion sous l'emprise de l'alcool et de la drogue, c'est bien connu.
Les mécanismes de la torture littéraire moderne.
Et derrière la porte, il y avait... La suite au tome 3.
Comment savoir si vous avez été victime de torture littéraire ? Tome 3, 29€99 seulement (Pas fait exprès, mon éditeur m'oblige)
Si vous-vous reconnaissez dans l'un des cas ci-mentionnés, c'est très probablement que vous avez été victime de torture littéraire pendant votre enfance :
- Vous avez hurlé Maaaiiis tu vas la preeeeeeeendre, la putain de main de ta meuf, oui ??? à Julien Sorel dans Le rouge et le noir et que vous avez cherché comment vous débarasser de ce sale type qui change d'avis à chaque paragraphe pendant 700 pages, qui ne comprend rien à ce qu'on lui raconte (pas vrai Mme de Rênal ?) et qui se prend pour Napoléon.
- Vous avez appris grâce à La princesse de Clèves que les articles de Voici faisaient près de 300 pages au XVIIe siècle.
- Vous avez eu envie d'enfoncer une pique dans le troufignon de Madame Bovary après une vingtaine de pages de son spleen. Histoire d'abréger ses souffrances... et les vôtres.
- Vous avez béni Wikipédia le jour où la vieille binoclarde coincée qui vous sert de prof de Français a demandé la biographie de Zola. Maintenant, vous venez ici. Copain ?
- Vous avez sauté les cinquantaines de pages où Victor Hugo décrit les toits de Paris et vous ne connaissez personne dans votre classe qui ne l'ait pas fait. Pareil pour Les Chouans de Balzac.
- Vous ne connaissez personne non plus qui ait réussi à finir Ulysse de James Joyce...
- Vous avez commencé Pour qui sonne le glas d'Ernest Hemingway et en avez conclu que les écrivains, en plus d'être chiants, ce sont des machos obsédés par la corrida, les armes, la boxe et la pêche au gros.
- Le temps d'arriver au bout d'une phrase de Proust, vous avez mangé 3 madeleines et vous ne vous souvenez plus du début.
- Les confessions de Jean-Jacques Rousseau vous avez appris que les écrivains ont un égo démesuré en plus d'être chiants.
- Vous n'avez pas eu à terminer L'Assommoir pour être assommé !
- Et la fin d'Une vie de Maupassant, vous avez enfin trouvé comment vous suicider !
Un complot littéraire à l'échelle mondiale : Le rôle des fossiles de l'éducation nationale et de la marmotte exhibitionniste
On sous estime largement (comme je le disais au tome un, publié par dÉsensyclopédie-best-seller au prix de 29€99 seulement) l'impact que représente, pour un élève de CM2, le passage d'un univers rempli de petits lapins courageux qui déjouent les tours du vil goupil à un monde rempli d'auteurs du XVIIe siècle qui te décrivent les toits de Paris sous le soleil qui mordore et cie. pendant 50 pages. Et ce, alors qu'un grand nombre de ces pauvres petits jeunes ne lisent même pas encore bien le français.
On a déjà suffisamment de préoccupations de 11 à 18 ans avec ses parents, sa copine, le bisou derrière le préau, sans qu’il faille se pencher sur les raisons du spleen de la richissime Madame Bovary. Les phrases superbement fleuries d’allitérations et autres structures à dissection du troisième degré prouvant qu'au final, Madame Bovary est un mythe solaire, on s'en fout. Et puis, lire de l’ancien français, on s'en fout aussi. Sauf si on veut devenir linguiste après. Les histoires de gentlemens qui se liquéfient parce qu'ils ont vu un pied dénudé, ça devrait s'étudier en histoire, hein ! Forcer un jeune à lire des bouquins chiants qui lui prennent les plus belles soirées de sa vie alors qu'il pourrait les passer avec ses potes est INHUMAIN ! Et le plus grave est que personne ne semble se rendre compte de ce complot à l'échelle planétaire !
Personne sauf...
La suite au prochain tome.
Hey, faut bien que je mange !!! Marre des noodles !
Voir aussi
Bibliographie (là aussi, mon éditeur m'oblige)
Vous pouvez soutenir la cause des écrivants victimes de le torture littéraire en envoyant un gros chèque à l'adresse que je vais vous donner, ou en commandant les ouvrages ci-dessous.
- La torture littéraire, réalités d'un complot à l'échelle mondiale. Désensyclopédie-best-seller, 29€99 seulement
- La torture littéraire, impacts sur le développement de l'enfant et du jeune adolescent. Désensyclopédie-best-seller, 29€99 seulement
- La torture littéraire, de la mort des écrivants. Désensyclopédie-best-seller, 29€99 seulement
- La torture littéraire, comment soutenir les écrivants en allant sur leurs salons. Désensyclopédie-best-seller, 29€99 seulement
- La torture littéraire, enquête chez les fossiles de l'éducation nationale. Désensyclopédie-best-seller, 29€99 seulement
- La torture littéraire, l'idée reçue selon laquelle les écrivants ne travaillent que pour du fric. Désensyclopédie-best-seller, 29€99 seulement
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