Soirée raclette
Cela fait quelques jours maintenant que vous sentez que ça arrive. Vous avez ressorti vos pulls à col roulé de l’armoire, Minette, votre chat, ne sort presque plus et les jours raccourcissent a vue d’œil. Ce matin, en vous levant vous avez remarqué cette fine pellicule blanche sur le gazon du jardin. Ça y est, vous en êtes sûre, l’hiver est là !
Avant de partir au travail, cela vous a traversé l’esprit, mais vous l’avez chassé tout au fond de votre subconscient. Toute la journée ça vous a trotté dans la tête, petite voix lancinante qui vous susurrait : «Vas-y, fais le ! ». À la fin de la journée vous étiez décidée : samedi, vous ferez une soirée raclette avec vos amis.
Après tout vous l’avez attendue près d’un an cette raclette entre amis. C’est même ce qui vous a motivée à la fin des vacances quand vous avez quitté le camping Paradis de la Grande Motte, les yeux humides et la tête pleine de souvenirs de vacances. Vous vous êtes rassérénée en pensant aux joies de l’hiver et au fait que vous alliez vous faire des soirées raclette entre amis quand les jours froids pointeraient le bout de leur nez. Alors le moment est venu et vous êtes sûre de vous. Vous décrochez votre téléphone et appelez les Martin pour les convier à venir partager avec vous ce succulent plat de fromage fondu samedi prochain.
Préparatifs
Quoi de plus convivial qu’une bonne raclette entre amis ? En plus vous vous dites que c’est le plat idéal pour recevoir. C’est vrai, quoi de plus facile à préparer qu’une raclette ? Il vous suffit d’acheter du fromage, de la charcuterie sous vide, un bocal de cornichon et de faire bouillir quelques patates. Un frisson de satisfaction vous envahit d’un coup et vous bénissez l’inventeur de cette recette miraculeuse qui vous permet de passer de magnifiques soirées avec vos amis sans rester bloquée derrière les fourneaux.
Mais la réalité se rappelle à vous. Même si, effectivement, la raclette est une recette simple, elle nécessite néanmoins un minimum de préparation. Vous vous faites une note mentale pour vous-même : retrouver l’appareil à raclette ; puis vous vous munissez d’un bloc-note et d’un stylo et préparez la liste des courses que votre mari ira faire samedi matin à Auchan pendant que vous vous occuperez de rendre votre intérieur présentable pour vos invités.
- Fromage à raclette : 1 Kg (pour 4 cela devrait largement suffire)
- Viande des Grisons
- Jambon cru
- Jambon blanc
- Pomme de terre
- Bocal de cornichons
- 6 bouteilles de Fendant du Valais
Vous punaisez la liste sur votre frigo et attendez avec impatience le retour du travail de votre mari pour lui faire part de l'idée sublime que vous avez eu d’organiser cette soirée.
Le jour J
Les courses
Enfin ! Le grand jour est arrivé et vous êtes dans un état d’excitation rarement égalé. Vous passez sur votre grasse matinée et sautez du lit à 7h pour vous mettre au ménage et à la décoration.
Vous tirez votre mari du lit et l’envoyez chez Auchan à l’ouverture, muni de la précieuse liste, sans même qu’il ait pu avaler son petit déjeuner. Après tout on ne sait jamais, si tout le monde a décidé de faire une raclette ce soir et qu’il n’y a plus de fromage au rayon à la coupe d’Auchan lorsque votre mari arrivera, ce serait le drame. Vous ne voulez pas prendre de risque et vous vous dites qu’il vaut mieux être là à l’ouverture.
Votre mari rentre des courses vers 11 heures et vous crie :
Malgré vous, un sourire se dessine sur vos lèvres. Vous en êtes désormais sûre cette soirée restera dans les annales.
L’appareil à raclette
Vers 17h vous êtes prête. Maquillée, pomponnée et vêtue de vos plus beaux atours, vous vous mettez en quête de retrouver l’appareil à raclette que vous avez pris soin de descendre à la cave lors de votre dernier nettoyage de printemps. Après quelques minutes d’une recherche fébrile, vous mettez enfin la main sur le Graal tant convoité. Vous le remontez à la cuisine et sortez l’appareil de sa boîte. Malheur ! Il n’y a que 3 poêlons. Mais où sont les autres ?
Vos neurones se mettent en ébullition et votre cerveau tourne à la vitesse maximum. Soudain vous avez un flash. Vous vous souvenez avoir prêté deux poêlons à votre amie Dominique au mois de juin lorsqu’elle a eu cette idée saugrenue de faire une soirée raclette en plein été et qu’elle avait elle-même égarée deux poêlons. Il est trop tard pour l’appeler, surtout que vous êtes plus ou moins brouillée avec elle suite à une querelle sur la recette de la sangria l’été dernier.
Soudain vous avez une idée de génie: « et si j’utilisais les poêlons du Crêpes Party que m’a offert mémé Georgette pour noël dernier et que je n’ai jamais déballé ? Après tout c’est la même marque et ça doit pas être bien différent ».
Vous vous ruez à la cave mais dans votre précipitation vous glissez sur la poupée Barbie fait du ski oubliée dans les escaliers par votre nièce Nicole lors de sa dernière visite chez vous. Vous dévalez les marches sur les fesses, tel un skieur débutant sur une piste noire, et vous retrouvez en bas sans avoir trop compris ce qui se passait. Heureusement vous n’avez rien de cassé mais vous avez déchiré votre chemisier viscose bleu ciel de chez Camaïeu que vous aviez sorti pour l’occasion. Qu’à cela ne tienne, vous étouffez un juron, et reprenez votre quête du Crêpes Party de mémé Georgette.
Lorsqu’enfin vous le localisez entre la caisse de 45 tours de votre jeunesse et le vase à motifs « papillons sur l’herbe » en céramique de la Redoute offert par mémé Georgette pour le noël d’il y a deux ans, vous vous sentez soulagée.
Vous remontez l’objet à la cuisine, le déballez frénétiquement et videz le contenu de la boite sur la table. Malheur ! A part une louche et 6 racloirs, pas l’ombre d’un poêlon. Vous êtes prise d’une brusque envie de balancer le Crêpes Party à la poubelle et faites une rapide note mentale pour vider de la cave toutes les saloperies que s’évertue à vous offrir mémé Georgette depuis des années.
Ce n’est pas grave, vous vous dites que vous partagerez le poêlon de votre mari et que de toute façon c’est une soirée raclette donc c’est convivial et sans chichis et vos amis n’y prêterons aucune attention. Si ça se trouve vous en rirez dans quelques mois en y repensant.
Vous remballez le Crêpes Party dans sa boîte et le laissez dans un coin de la cuisine. Il est grand temps de dresser les plats et de couper le fromage.
La préparation
Vous ouvrez le frigo et contemplez les six bouteilles de Fendant qui refroidissent doucement. Pour un peu ça vous arracherait une larme de bonheur. Vous faites un flash back sur vos dernières vacances au ski avec vos amis les Martin. Vous vous rappelez de cette petite auberge où vous aviez mangé une si bonne raclette ensemble. Qu’est-ce que c’était sympa ! Les Martin sont vraiment vos meilleurs amis. Vous avez partagé plein de choses avec eux comme ses vacances au club Fram de Marrakech, et le dernier réveillon du jour de l’an où vous avez été malade comme un chien à cause des petits fours Leader Price mal décongelés… Tant de bons souvenirs ensemble. Vous espérez bien que cette soirée restera dans votre mémoire commune et sera une pierre à l’édifice de votre amitié.
Bon ! Ce n’est pas tout mais l’heure tourne et il faut songer à s’y mettre. Vous saisissez le fromage, le posez sur la planche à découper, vous vous munissez de votre meilleur couteau et entamez le découpage.
Vous vous appliquez à essayer de faire des tranches pas trop épaisses et de même calibre, comme au restaurant, mais le fromage résiste. Votre première tranche est trop fine. Vous la mettez de coté. La deuxième fait 1 cm d’épaisseur, ça ne rentre même pas dans le poêlon. Poubelle. La troisième... Aïe !.. ça c’était votre doigt. Vous vous êtes arrachée un beau steak sur votre pouce et ça pisse le sang sur le fromage. Vous saisissez un torchon de cuisine et enroulez votre pouce ensanglanté dedans. Vous foncez à la salle de bain pour mettre du mercurochrome mais dans la précipitation, vous renversez la bouteille sur votre jupe gitane bleu azur top tendance des 3 Suisses. Vous sortez un gros « Merde » libérateur et finissez de vous occuper de votre doigt.
Vous redescendez à la cuisine pour couper cette cochonnerie de fromage. Vous vous changerez ensuite. Vous vous battez à mort avec la raclette et faites des tranches comme vous le pouvez entre 3mm et 3 cm d’épaisseur. Après tout vous vous en fichez. Le but c’est que l’on soit tous ensemble à table. La raclette c’est convivial, personne ne prêtera attention à vos tranches massacrées.
Vous jetez un coup d’œil à l’horloge de la cuisine. Mince il est déjà 7h et les Martin arrivent à 7h30. Vous ouvrez le frigo pour dresser la charcuterie sur les plats. Vous vous dites que là au moins vous ne pourrez pas vous blesser.
Vous localisez un paquet de 6 tranches de viande des Grison, un paquet de 4 tranches de jambon blanc Auchan et un paquet de 6 tranches de jambon de Savoie. Mais où est le reste ? Vous hurlez à l’attention de votre mari qui termine de regarder son match dans le salon:
Vous avez soudainement envie de voir la tête de votre mari exploser suite à un violent coup de batte savamment placé. Mais vous ne cédez pas à la panique et vous vous dites que vous devez bien avoir quelque chose dans le frigo qui fera l’affaire. L’inventaire rapide du contenu de votre réfrigérateur vous laisse avec le choix entre du saumon fumé et un reste de rôti de porc. De la raclette sur du saumon, ça peut être sympa. Vous n’avez qu’à dire que vous avez lu ça dans ELLE et qu’à Paris tout le monde fait ça. Après tout l’important dans toute cette histoire de raclette c’est la convivialité.
Faites attention !
Cet article est convivial.
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Vous mettez rapidement le saumon sur un plat et entourez avec la charcuterie. Vous disposez joliment les cornichons autour et remettez le tout au frigo. Il ne vous reste plus que les patates.
Ding – Dong. Ce sont les Martin qui arrivent, en avance comme toujours. Vous réalisez que vous êtes encore avec votre chemisier déchiré et votre robe tâchée. Vous foncez vous changer en demandant au passage à votre mari d’aller les accueillir. La soirée peut commencer.
L’heure H
L’apéro
Dans votre précipitation vous filez votre unique paire de collants et vous voilà marron pour mettre une jupe. Qu’à cela ne tienne vous mettrez un pantalon. Votre pantalon noir est au pressing, votre jeans est sale et vous n’avez le choix qu’entre votre pantalon de jogging à l’apparence douteuse qui vous sert pour vos séances hebdomadaires au club de gym et un jeans que vous n’avez pas mis depuis au moins 5 ans. Vous optez pour le jeans. Vous rentrez à peine dedans et vous arrêtez de respirer pour pouvoir fermer le dernier bouton. Impossible de mettre un chemisier dans le jeans sous peine de le voir éclater vous vous décidez donc pour un T-shirt.
Vous entendez les rires de vos amis au salon et vous avez hâte de les rejoindre. Vous enfilez le premier T-shirt qui vous tombe sous la main sans vous apercevoir que vous choisissez celui que vous aviez gagné au tir à la carabine à la foire de la Grande Motte lors de vos vacances et qui a écrit dans le dos : « Je suis chaude et je participe à l’élection de Miss seins nus – La Grande Motte 2005 ».
Vous déboulez dans le salon afin de retrouver vos amis. Et ils sont là, Jacqueline et Jean Martin et aussi leur fille Aurore. Quoi ? Leur fille Aurore ! Mais pourquoi ils ont amené la petite, c’est grève des baby-sitters aujourd’hui ? Vous avalez votre salive et faites comme si de rien n'était. Il est vrai que vous n’aviez pas précisé que l’invitation n’était valable que pour les parents. Ça vous apprendra. Vous réalisez que vous n’avez rien à manger pour une gamine de 3 ans. Tant pis, les enfants ça aime le fromage, elle mangera de la raclette.
Vous vous effondrez dans le canapé et commencez à prendre part à la discussion. Votre mari revient de la cuisine avec une bouteille de vin. Vous vous détendez un petit peu. Soudain au milieu d’une discussion passionnante avec Jacqueline sur les nouveaux fards à paupières de chez Sephora, vous réalisez que vous n’avez pas prévu de gâteaux apéritifs. Trop occupée avec cette connerie de raclette vous en avez oublié l’apéritif. Vous vous excusez poliment et courez à la cuisine pour vider vos placards à la recherche de quelques cacahuètes qui se seraient planquées dans un coin. Miracle, vous trouvez deux paquets de Minizzas oubliés au fond d’une étagère. Ça fera l’affaire. Pas besoin de se goinfrer à l’apéritif, il y a une raclette derrière.
Vous revenez au salon avec votre assiette de mini pizzas dans les mains et commencez à faire le tour des invités. La petite Aurore se rue sur vous à la vue des gâteaux, plonge ses petits doigts boudinés dans l’assiette et repart avec la moitié des Minizzas dans ses mains. Vous hésitez entre lui sauter dessus, la plaquer au sol et lui arracher de force les amuse-gueules des mains pour les remettre dans l’assiette ou la passer directement par la fenêtre. Ni l’un ni l’autre.
Jaqueline se retourne vers vous et vous déclare:
Vous lui adressez un sourire forcé. Ça, ça veut dire, dépêche toi de faire à manger. Vous vous mettez à imaginer cette conne de Jacqueline se noyer sous des tonnes de fromage fondu et cette pensée vous fait du bien.
« Eh merde, les patates ! » Vous avez oublié de faire cuire les patates. Vous vous dirigez vers la cuisine lorsque vous entendez la voix légèrement avinée de Jean dans votre dos :
Suivi d’un rire gras et lourd. Vous réalisez alors que vous avez mis ce vieux T-shirt. Embarrassée, vous vous retournez pour découvrir votre mari qui fulmine à coté de ce gros con de Jean qui fini son 4ème verre de Fendant. Vous bredouillez une excuse à peine audible et filez à la cuisine vous occuper des pommes de terre.
Vous attrapez la cocotte minute, versez de l’eau et jetez les patates dedans. Vous refermez le couvercle et allumez le gaz. Vous retournez au salon où votre mari ouvre une troisième bouteille de Fendant et remarquez la petite peste en train d’écraser des Minizas partout sur votre nouvelle moquette blanc crème sous le regard enamouré de sa mère. Après avoir contenu une pulsion meurtrière envers l’enfant, vous vous approchez pour ramasser les miettes de gâteaux. C’est en vous baissant que vous entendez un énorme crac provenant de derrière vous et réalisez de suite qu’il s’agit de votre jeans qui n’a pas tenu sous la pression. Bonne nouvelle, vous avez une culotte. Mauvaise nouvelle, pour être à l’aise ce soir vous avez mis votre culotte rose à motifs « Minnie ». Éclat de rire général dans votre dos. Bravo! Vous venez de montrer à tout le monde vos dessous de mémères.
Vous n’avez pas d’autre choix que de courir vous changer, rouge de honte. N'ayant pas d'autres options, vous enfilez votre vieux bas de jogging gris et vous emmerdez cette saloperie de convivialité de merde.
La sonnerie de la cocotte minute se fait entendre… Il est temps de passer à table.
Le dîner
Vous rajoutez discrètement une cinquième assiette pour la peste petite et conviez vos invités à passer à table. Vous apportez vos tranches de raclettes mal découpées, ainsi que le plat de saumon et charcuterie et vous vous apprêtez à aller chercher les pommes de terre lorsque Jaqueline vous lance avec son air bovin:
Silence gêné autour de la table. Vous priez en votre for intérieur pour que la discussion s’arrête là mais c'est sans compter sur ce gros connard de Jean qui ne peut s’empêcher de rajouter :
Vous forcez vos mâchoires à se décrisper et vous vous mettez en quête des patates. Trop occupée à trouver des arguments en faveur de votre invention culinaire pour démontrer à ces deux bouseux que c’est bon et convivial la raclette au saumon, vous en oubliez de mettre vos maniques pour sortir la cocottes du feu. Brûlée au deuxième degré vous lâchez l’ustensile sur le plan de travail pile à l’ endroit ou vous aviez posé le Crêpes Party, envoyant ce dernier s’écraser violement sur le sol et disperser tout son contenu aux quatre coins de la cuisine. Vous passez vos mains sous l’eau mais rien n’y fait la douleur vous arrache une larme. Vous mettez vos mains dans les gants de cuisine et apportez les patates à table en vous contenant pour ne pas hurler.
Vos convives se sont déjà servis, l’appareil est branché et la raclette commence à griller dans les poêlons. Vous leur passez les pommes de terre et remplissez copieusement votre assiette de saumon pour bien montrer à tout le monde que vous avez confiance.
L’expression « Gros sac à vomi » vous traverse l’esprit mais vous vous contenez.
Vous prenez un poêlon et y placez une large tranche de raclette. Dubitative mais combattante vous placez une tranche de saumon sur une pomme de terre et coupez un cornichon dessus. Votre raclette grésille dans son cocon de téflon et vous versez délicatement le fromage fondu sur votre préparation. Vous vous sentez observée mais vous ne flancherez pas. Vous prenez un bon morceau avec votre fourchette et le portez à votre bouche.
La texture n’est pas désagréable, mais ensuite arrive le goût et là vous vous retenez de ne pas tout recracher dans votre assiette. C’est absolument immonde. Vous mâchez peu et avalez tout rond avant de vous jeter sur votre verre de vin pour faire passer l’odeur de marée fromagère qui a envahi votre orifice buccal. Tous vos invités mangent lentement et évitent soigneusement de manger leur saumon. C’est un désastre. Vous avez envie de vous rouler en boule et de pleurer mais un dernier sursaut de dignité vous en empêche lorsque soudain vous entendez à côté de vous la gamine qui dit :
En jetant sa tranche de saumon sur votre mur blanc fraichement repeint. Vous éclatez une beigne monumentale dans la gueule de la petite conne qui vole de sa chaise pour s’écraser mollement par terre. Un sentiment de plénitude vous envahit alors.
Vous vous levez violemment et partez vous enfermer dans la cuisine. Vous vous adossez à un mur, au milieu des morceaux éparpillés du Crêpes Party et commencez à pleurer. Vous voudriez être loin d’ici, sur une plage, au soleil. Vous vous imaginez au bord de la mer, toute bronzée et vous vous dites : « Vivement l’été… qu’on se fasse des soirées paëlla! ».
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