Introspection - Un épisode musical
Le début de l'article
On entend quelques chuchotements dans la pénombre. Un projecteur s'allume et éclaire la scène où un homme avec une tête d'éléphant et des bras démesurément longs accompagné d'un transexuel en mini-jupe s'approchent de leurs micros.
"Bonsoir. L'auteur de cet article nous a envoyé à sa place pour vous présenter le spectacle parce qu'il a peur de se recevoir une bouteille ou un objet contondant sur la gueule. En effet, l'article expose certains faits...de sa vie."
"Pour tenter de vous faire avaler la pilule, il a décidé de mettre un fond sonore pour toutes les scènes de l'article, et afin de renforcer l'illusion de la réalité qui ne manquera pas de vous assaillir."
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Il était une fois...
Je m'éveillai et observai les fissures et irrégularités du plafond. Il était tard le soir ou tôt le matin et j'étais allongé sur mon canapé, une canette de bière Amsterdam à la main. J'ai posé le pied droit sur le sol, puis le pied gauche et suis parvenu à me mettre debout. J'ai promené mes doigts sur le mur jusqu'à un coin où j'ai uriné avec plaisir, tandis que les premières mesures de "Jungle Boogie" de Kool & The Gang retentissaient quelque part alentours. On entendait tout un tas de petits craquements et une certaine altération du son qui indiquait que ce dernier provenait d'un vinyl.
J'étais tranquillement en train de mordiller la petite table du salon, quand soudain, j'entendis résonner le bruit de coups répétés contre le battant de la porte d'entrée. Je m'approchai prudemment de la porte et marquais un court moment d'arrêt afin d'écouter ma propre respiration dans l'espoir de deviner ce qui se tramait-là dehors. Je déverrouillai avec précautions et entrouvrais la porte en laissant la chaîne de sécurité. C'était Gonzo, éminent docteur en psychologie, journalisme et tendinite du poignet. J'enlevai la chaîne de sécurité et le laissai entrer.
Max était absorbé par la construction d'une pipe en fil de fer tandis que l'Aztec, en pyjama, dormait dans un énorme fauteuil-sac poubelle.
Bon alors c'est dans une émission à la con, je peux pas dire laquelle, j'ai pas la télé, mais le présentateur à l'air très content d'être heureux..
Laurent Ruquier dit : | |
Ahaha ! Acceuillons à présent Jean-Marc, qui est passé maître dans l'art de l'auto-fellation. Ahahahaha ! |
Laurent Ruquier dit : | |
Ahaha ! Alors, montrez-nous ça ! |
Laurent Ruquier dit : | |
Huhu! Moi, l'auto-fellation, ça me rappelle que j'en ai une bien bonne...et longue aussi ! |
Applaudissements du public.
Laurent Ruquier dit : | |
Hahaha ! Nous sommes en duplex avec le Vatican, où le pape Benoit XVI souhaite s'exprimer sur le sujet. |
Laurent Ruquier dit : | |
Hahaha ! Maman si tu nous regardes, moi aussi j'y arrive, regarde. |
Laurent Ruquier dit : | |
Hahaha ! Bah il veut pas ! |
Applaudissements du public
Et voilà.
Sinon j'avais commencé à en faire un qui racontait la fois où j'avais été docteur.
Tu te souviens on était allé à la fac de médecine ensemble, à Melun. Mais j'avais été renvoyé à cause d'une manifestion au cours de laquelle j'avais lancé du napalm enflammé sur le doyen et j'ai donc décidé de me lancer dans une carrière free-lance. J'étais allé me poster sous une bretelle d'auto-route avec un panneau en carton et attendais les clients.Je proposais également des avortements à tarifs compétitifs aux Femmes enceintes dans les toilettes des gares et des stations de métro. Ça marchait tellement bien que bientôt je pus ouvrir ma propre clinique. Tout allait pour le mieux jusqu'à l'Accident. Quand le téléphone sonna ce jour-là, j'étais dans mon bureau avec ma secrétaire, Carmen. Je me relevai sur un coude en grognant et récupérai mon portable que j'avais laissé près du matelas, encore inconscient de la tragédie. Je décrochai et calai l'appareil entre mon oreille et le voluptueux sein gauche de Carmen, car j'avais à ce moment-là les mains occupées à rouler une cigarette.
"Urgences Non Officielles, j'écoute."
"Will, c'est Pedro. Il y a eu un problème au bloc opératoire. Il faut que tu viennes immédiatement."
Inquiet, je m'habillai rapidement et me dirigeai en courant vers le bloc opératoire. Framboise, une jeune guenon compétente et volontaire que j'avais engagé quelques années auparavant, se débattait furieusement avec un patient allongé et à moitié entravé. La pauvrette avait décidé de remplacer la morphine par de la cocaïne pour faire la blague, sans se douter un seul instant des funestes conséquences que cette farce allait engendrer. Ma pauvre Framboise...
Mr.T dit : | |
C'est pas au vieux singe qu'on apprend à se taper des vieilles guenons ! |
Face à la panique générale qui règnait dans la pièce, je décidai de prendre la situation en main. Fidèle à mes performances opératoires véritablement spectaculaires, je m'arrêtais sur le seuil de la porte, lançait mon scalpel sur le patient à travers la salle puis faisais une entrée de danseuse de ballet avant de l'endormir en lui tapant la tête contre le mur à plusieurs reprises.
Je cherchais autour de moi, ramassais une ventouse en caoutchouc fixée au bout d'un bâton et m'approchai du patient sous les regards affolés des assistants.
Le docteur Burroughs haussa les épaules et commence l'incision. Je lavai la ventouse dans la cuvette des W.-C.
J'observais mon assistant en train de faire l'incision.
J'introduisais la ventouse dans la plaie et commençais à pomper en cadence. Le sang giclait sur les médecins, sur l'infirmière, sur les murs. La ventouse produisait un épouvantable bruit de succion. Framboise vomit.
J'appris par la suite que cet espèce d'enfoiré, ce gros porc qui n'avait rien trouvé de mieux à faire que de se baffrer un chili con carne avant de venir se faire opérer (je le sais parce que les sphincters ont tendance à se relâcher pendant le décès) et bien ce type-là devait connaitre une autre raclure dans son genre qui avait le bras plus long qu'on ne l'aurait cru. En fin de compte il y eut une enquête et ils voulurent faire piquer Framboise pour faute professionnelle. Je pense parfois que si j'avais été moins lâche, c'est moi qui me serais fait piquer à sa place. Après sa mort, je laissai tomber la médecine pour de bon.
Il gribouilla à toute vitesse quelques signes incompréhensibles.
Je me levai et refermai la porte derrière lui.
Plus tard
Je m'éveillai et observai les fissures et irrégularités du plafond. Il était tard le soir ou tôt le matin et j'étais allongé sur mon canapé, une canette de bière Amsterdam à la main. J'ai posé le pied droit sur le sol, puis le pied gauche et suis parvenu à me mettre debout. J'ai promené mes doigts sur le mur jusqu'à un coin où j'ai uriné avec plaisir, tandis que les premières mesures de "Children Story" de Slick Rick retentissaient quelque part alentours.
On entendait tout un tas de petits craquements et une certaine altération du son qui indiquait que le son provenait d'un vinyl. Je décidai d'aller faire un petit tour à la cuisine. Quelle ne fut pas ma surprise en y découvrant un individu attablé devant ce qui semblait être un petit déjeuner, et plongé dans la lecture du Monde Économique.
Je promenai quelques instants mon regard sur la cafetière fumante, la corbeille de croissants chauds et les petits pots de marmelades soigneusement alignés sur la table. Il régnait dans la pièce une forte odeur de pourriture.
Un mystérieux individu, le buste toujours masqué par son journal : Coulez mes larmes
Tombez de vos sources.
Où l'oiseau noir
Célébre son infamie triste.
À ce moment-là, le mystérieux individu replia son journal, révélant un inquiétant crâne humain aux orbites rougeoyants.
Sur ce, je disparais dans un nuage de fumée. Mme La Mort entre dans la pièce, uniquement vêtue d'un très court kimono en satin rouge. Elle est trop bonne.
Encore plus tard
Je m'éveillai et observai les fissures et irrégularités du plafond. Il était tard le soir ou tôt le matin et j'étais allongé sur mon canapé, une canette de bière Amsterdam à la main. J'ai posé le pied droit sur le sol, puis le pied gauche et suis parvenu à me mettre debout. J'ai promené mes doigts sur le mur jusqu'à un coin où j'ai uriné avec plaisir, tandis que les premières mesures de "I put a spell on you" de Screamin' Jay Hawkins retentissaient quelque part alentours. On entendait tout un tas de petits craquements et une certaine altération du son qui indiquait qu'il provenait d'un vinyl.
J'étais tranquillement en train de mordiller la petite table du salon, quand soudain, j'entendis résonner le bruit de coups répétés contre le battant de la porte d'entrée. Je m'approchai prudemment de la porte et marquai un court moment d'arrêt afin d'écouter ma propre respiration dans l'espoir de deviner ce qui se tramait-là dehors. Je déverrouillai avec précautions et entrouvrai la porte en laissant la chaîne de sécurité. C'était le facteur.
J'ouvrai mon courrier pour découvrir une lettre de convocation à un entretien d'embauche. J'étais obligé d'y aller, sinon ils allaient me couper les allocations du chomedu. J'arpentai le salon de long en large, perdu dans mes pensées. L'Aztec m'observait comme une vache regarde passer un train. Alors comme ça fallait que je fasse semblant de chercher du boulot ! Ça serait vraiment affreux que je me plante et que j'en décroche vraiment un ! Je décidai de m'habiller en punk tendance décontracté, pris mon haut-de-forme rouge et mon perroquet, astiquai mon œil de verre avant de me rendre au plus haut building de la ville.
J'ouvrai la porte du bureau d'un coup de pied et me laissai tomber dans un fauteuil en rotin en poussant un grognement de satisfaction.
Une putain de volaille très malpolie affirme que : | |
Yeah, I'll fuckin...
Yeah I'll fuckin lay your nuts on a fuckin dresser Take it off and stick it in your ass slow like Tssssssss!!!!! |
Une putain de volaille très malpolie affirme que : | |
I'll fuckin pull your fuckin tongue out your fuckin mouth
and stab the shit with a rusty screwdriver, BLAOWW!! |
Une putain de volaille très malpolie affirme que : | |
I'll fuckin...
I'll fuckin hang you by your fuckin dick off a fuckin twelve sto-story building out this motherfucker!! |
Tout l'étage rentre dans le bureau pour applaudir.
Une putain de volaille très malpolie affirme que : | |
Ooooohhhh
Whassup? BLAOWWW!!?! |
Plus tard, ou avant je sais pas trop
Je m'éveillai et observai les fissures et irrégularités du plafond. Il était tard le soir ou tôt le matin et j'étais allongé sur mon canapé, une canette de bière Amsterdam à la main. J'ai posé le pied droit sur le sol, puis le pied gauche et suis parvenu à me mettre debout. J'ai promené mes doigts sur le mur jusqu'à un coin où j'ai uriné avec plaisir, tandis que les premières mesures de "Violence" de High Tone retentissaient quelque part alentours.[1] On entendait tout un tas de petits craquements et une certaine altération du son qui indiquait que ce dernier provenait d'un vinyl.
Je me recouchai en carressant mon perroquet.
À un moment
Je m'éveillais et observais les fissures et irrégularités du plafond. Il était tard le soir ou tôt le matin et j'étais allongé sur mon canapé, une canette de bière Amsterdam à la main. J'ai posé le pied droit sur le sol, puis le pied gauche et suis parvenu à me mettre debout. J'ai promené mes doigts sur le mur jusqu'à un coin où j'ai uriné avec plaisir, tandis que les premières mesures de "El Paso" du Peuple de l'Herbe feat. Puppetmastaz retentissaient quelque part alentours.[2] On entendait tout un tas de petits craquements et une certaine altération du son qui indiquait que celui-ci provenait d'un vinyl.
Je décidais d'aller taper la cosette avec le papy du bar d'en face. Je traversais rapidement la rue et entrais au Bar des Sports.
Le papy du bar d'en face : Voilà. C'est mieux. Ça me rappelle la fois où j'étais dans la légion étrangère et pour faire chier le sergent, on avait creusé les chiottes devant sa tente. Et le lendemain, il est tombé dedans ! Il était plein de merde ! AHAHAHA ! J'avais pas autant ri depuis le cinéma muet.
Arrive Jean Val Jean, le taulard en cavale.
Il alluma le papy d'un coup de pied circulaire et me balança une grande droite sous le menton qui m'envoya voler jusque sous une table à l'autre bout du bar. Cosette alla se jeter dans ses bras.
Je profitais de l'inattention générale pour sortir par la porte de derrière et m'écrouler dans le caniveau.
Le milieu de l'article
Un homme en costume avec une tête d'éléphant en caoutchouc aux bras démesurément longs et un transsexuel sont sur la scène, face au public.
- Mesdames et Messieurs, petits singes et petits enfants, soyez les bienvenus dans le milieu de l'article. Nous vous proposons un bref interlude hautement interactif intitulé " Trouver le poisson ". Si dans les instants qui suivent, vous parvenez à trouver le poisson, criez, hurlez, manifestez-vous. Et peux être gagnerez vous un somptueux cadeau.
- Il me suivait partout... Pas à pas...
- Petit, petit, petit, petit, petit, poisssooooonn.
- Il est derrière le tableau
- Pas à pas... Comme mon ombre.
- Dans l'armoire !
- Petit, petit, petit, petit, poisssoooon.
- Ah ça y est je l'ai VU !
- Où ça mon chéri ? Où ça ?
- Là, au dessus !
- Je le vois pas ! Vite, vite, montre-moi !
- Tiens regarde, suis mon doigt.
- AH OUI ça y est je le vois. NOUS ! NOUS ! ICI ! C'EST BON ON A TROUVÉ !
Le projecteur se déplace à travers le public et s'arrête sur eux.
- On a un gagnant.
- On a un gagnant.
- Alors jeune demoiselle, quel est votre nom ?
- Huguette.
- Et celui de votre fringuant cavalier ?
- Moktar.
- Et bien, Huguette et Moktar, vous avez gagné le droit de faire partie de l'histoire que vous venez de voir. Vous aurez de vrais rôles et de vraies scènes de dialogues.
- Waah trop bien.
- Oh oui je suis toute excitée. Hi hi hi...
Peu après
Je m'éveillai et observai les fissures et irrégularités du plafond. Il était tard le soir ou tôt le matin et j'étais allongé sur mon canapé, une canette de bière Amsterdam à la main. J'ai posé le pied droit sur le sol, puis le pied gauche et suis parvenu à me mettre debout. J'ai promené mes doigts sur le mur jusqu'à un coin où j'ai uriné avec plaisir, tandis que les premières mesures de "White Rabbit" de Jefferson Airplane retentissaient quelques part alentours. On entendait tout un tas de petits craquements et une certaine altération du son qui indiquait que le son provenait d'un vinyl. [3] J'étais tranquillement en train de mordiller la petite table du salon, quand soudain, j'entendis résonner le bruit de coups répétés contre le battant de la porte d'entrée.
Je m'approchai prudemment de la porte et marquai un court moment d'arrêt afin d'écouter ma propre respiration dans l'espoir de deviner ce qui se tramait-là dehors. Je déverrouillai avec précautions et entrouvrais la porte en laissant la chaîne de sécurité.
C'était Huguette et Moktar.
J'entendis la suite à travers la porte.
Je retournai me coucher.
Encore plus tard, ou avant je sais pas trop
Je m'éveillai et observai les fissures et irrégularités du plafond. Il était tard le soir ou tôt le matin et j'étais allongé sur mon canapé, une canette de bière Amsterdam à la main. J'ai posé le pied droit sur le sol, puis le pied gauche et suis parvenu à me mettre debout. J'ai promené mes doigts sur le mur jusqu'à un coin où j'ai uriné avec plaisir, tandis que les premières mesures de "L'épouvantable épouvantail" de Stupeflip retentissaient quelques part alentours.
Malheureusement vous ne l'entendrez pas, parce qu'elle n'est pas sur youtube.
On entendait tout un tas de petits craquements et une certaine altération du son qui indiquait que le son provenait d'un vinyl.
J'étais tranquillement en train de mordiller la petite table du salon, quand soudain, j'entendis résonner le bruit de coups répétés contre le battant de la porte d'entrée. Je m'approchai prudemment de la porte et marquai un court moment d'arrêt afin d'écouter ma propre respiration dans l'espoir de deviner ce qui se tramait-là dehors. Je déverrouillai avec précautions et entrouvrais la porte en laissant la chaîne de sécurité. C'était ma Maman.
Pendant que je prononçai ces mots, elle avait sortit un ceintre en fer de son sac en main, avec lequel elle avait retiré la chaîne de sécurité, et était entrée dans l'appartement. À la longue, elle avait finit par apprendre un ou deux trucs.
Ma maman : Bon alors, Profites-en le soleil brille dehors
Tu n'es pas schizophrène, tu n'es pas presque mort
Ce n'est que dans ta tête tous ces mauvais sorts
Tu n'es pas William Peel, tu es William Dupont.
Tu n'es pas un fou mais un petit garçon,
Et même tu es mon fils,
Alors tu vas sortir et faire de l'exercice. Tiens tu vas aller à cet adresse, ce sont des gens très gentils.
Max n'était plus qu'un petit tas sanglant et gémissant sous la table basse. L'Aztec était agité de convulsions, caché sous sa couverture, si bien que je n'arrivai pas à savoir si il riait ou si il pleurait. Je décidai de lui laisser le bénéfice du doute.
Dans la rue, je l'avais plutôt mauvaise. C'est vrai quoi, on peut jamais s'amuser avec Maman. En plus j'étais en descente de trip, et c'est pas très rigolo.
Je décidai d'aller m'acheter une bouteille de rhum.
J'arrivai en retard à la réunion et m'asseyais sur une chaise en plastique. Au centre de la pièce, il y avait une fille qui parlait lentement, et tous les autres avaient les yeux fermés.
« Et maintenant, tous ensemble, nous allons ouvrir le cinquième chakra, le chakra du cœur. Votre souffrance, il faut que vous l'imaginiez comme une boule de lumière blanche à l'intérieur de vous-même. Vous allez passer la petite porte verte et descendre, et descendre encore, descendre dans votre caverne intérieure...N'oubliez pas de respirer. Vous êtes à présent dans votre caverne. Et là, vous allez trouver...votre Animal Porteur de Force. »
Le mien était un paresseux. Je décidai de l'appeler Groucho, en hommage aux Marx Brothers. J'ai toujours eu des tendances marxistes. Groucho et moi passâmes le reste de la réunion à téter la bouteille à tour de rôle sans rien écouter, réprimant un fou rire de temps en temps. À la fin, tous les autres ont chanté une petite chanson et m'ont serré les deux mains. Ça devait être le truc dans leur secte. Mais moi ça faisait longtemps que j'avais appris à reconnaitre les arnaqueurs, alors on me la fait pas. J'étais bien content d'avoir rien écouté.
Je ressortai dans la rue en titubant et me rendai directement dans une animalerie pour acheter un petit Groucho. Malheureusement, ils n'avaient plus de paresseux, alors j'ai pris ce qui s'en approchait le plus, un perroquet. Ils vendaient aussi des cassettes pour lui apprendre à parler mais c'était trop cher, alors j'ai pensé que le vieux vinyl du Wu-Tang de Max ferait parfaitement l'affaire. En retournant dans la rue, je me rendais compte que je ne savais plus où j'habitais. En plus, je commençai à avoir froid en boxer. Je m'asseyais sur le trottoir et me mettais à pleurer.
La fée Tarde ne tarda pas à se pencher sur mon cas.
Charline apparut. Elvis Presley, le King du ter-ter, qui passait par là, décida de chanter "Can't help falling in love".
Charlène disparut dans la nuit tandis que je titubai, les deux mains crispées sur mon œil crevé.
Je me rasseyais sur le trottoir avec mon perroquet, mon cache-œil artisanal et ma bouteille de rhum.
La fin de l'article
Je m'éveillai et observai les fissures et irrégularités du plafond. Il était tard le soir ou tôt le matin et j'étais allongé sur mon canapé, une canette de bière Amsterdam à la main. J'ai posé le pied droit sur le sol, puis le pied gauche et suis parvenu à me mettre debout. J'ai promené mes doigts sur le mur jusqu'à un coin où j'ai uriné avec plaisir, tandis que les premières mesures de "The End" des Doors retentissaient quelque part alentours. On entendait tout un tas de petits craquements et une certaine altération du son qui indiquait que ce dernier provenait d'un vinyl.
À un moment, j'étais encore au bord du Délirium Tremens et j'ai cru que le ventilo était un hélicoptère. J'étais tranquillement en train de mordiller la petite table du salon, quand soudain, j'entendis résonner le bruit de coups répétés contre le battant de la porte d'entrée. Je m'approchai prudemment de la porte et marquais un court moment d'arrêt afin d'écouter ma propre respiration dans l'espoir de deviner ce qui se tramait-là dehors. Je déverrouillai avec précautions et entrouvrai la porte en laissant la chaîne de sécurité. C'était encore le Dr Gonzo. Je le laissai entrer.
Gonzo sortit un .38 de sa poche. Max jaillit des toilettes en hurlant, un couteau de boucher à la main, et me poignarda au cœur. Je m'écriai : "Tu quoque fili !" dans une gerbe de sang. Je sais pas pourquoi j'ai dit ça, j'étais bourré. Le Dr Gonzo posa le canon de son calibre contre ma tempe, et sa main gauche contre sa joue, tout en détournant légèrement la tête, anticipant d'éventuelles projections de cervelle. Erreur fatale ! Rapide comme l'orang-outan, je me saisissai du canon que je pointais sur la tête de Max... BANG ...qui explosa comme une pastèque en été. Je m'écroulai à terre avec Gonzo où nous luttâmes pendant quelques minutes avant que je ne parvienne enfin à m'emparer du .38.
BANG! BANG! J'essuyai quelques projections de cervelle sur ma joue et promenai un regard hagard sur la pièce. L'Aztec essayait encore de me faire le coup de l'autruche, tremblant sous sa couverture. Je décidai de lui laisser la vie sauve. À la place, je flinguai mon perroquet. BANG !
Une putain de volaille très malpolie affirme que : | |
Fuck off!! Ooooohhhh
Jamais plus ? BLAOWWW!!?! |
Je me trainai avec difficultés jusqu'à mon canapé, où je m'allongeai et finis par décéder de mes blessures, observant l'ombre tremblante de l'Aztec sur le mur. Et mon âme, de cette ombre qui gîte flottante à terre ne s’élèvera - jamais plus.
Références
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