Extrait d'une représentation exécutée en 1999.
Les Soprano (Gli Soprani dans sa version italienne originale) est un opéra dramatique en trois parties composé par Giuseppe Verdi au XVIIIe siècle. Il raconte l'histoire d'une famille italienne typique en Sicile en pleine Renaissance. L'intrigue tourne autour du père, Antonio, se battant à la fois avec sa condition de père de famille dévoué, et son métier de cordonnier.
L'opéra est connu comme étant particulièrement représentatif de la société italienne, le métier de cordonnier du père et les problèmes que cette situation implique reflétant la vie de n'importe qui, ainsi que pour la difficulté qu'ont les artisans, travailleurs descendants d'une longue tradition générationnelle, à s'intégrer dans un monde en plein bouleversement culturel, gênés par leurs manières datées.
Les personnages principaux
Antonio : Père de la famille. Bien que sa famille soit dans la cordonnerie depuis des lustres, il cherche à ce que ses enfants aient un futur plus adapté à l'époque, en les laissant faire les choix de carrière qu'ils veulent. C'est un travailleur consciencieux et dévoué, qui sait traiter son personnel comme il le faut dans la situation adaptée. Il vit avec sa femme un couple normal, bien que la passion ait fini par s'amenuiser au fil des années.
Carmella : Épouse d'Antonio. C'est une mère de famille typique. En vieillissant, elle cherche à rester active en participant à des activités culturelles avec ses amies, les femmes des collègues de son mari pour la plupart.
Cristoforo : Cousin de Carmella et bras droit d'Antonio. Un bon cordonnier, il souffre par contre de problèmes de dépendance à l'opium, et a une relation tortueuse avec sa fiancée, Adriana, qu'il maltraite parfois.
Silvio : Associé d'Antonio, il s'occupe du "sale boulot" ; il est celui qui, en général, abat les gêneurs ou les personnes allant à l'encontre des règles du conseil des cordonniers. Il est très loyal et a une totale confiance en Antonio.
Paulo : Associé d'Antonio. Il est dans la cordonnerie depuis plus longtemps que ce dernier, et supporte parfois mal de recevoir les ordres de quelqu'un de plus jeune que lui. Il reste cependant un cordonnier de qualité.
Antonio-Giovanni Iunior (A.G) : Fils cadet d'Antonio. Adolescent à problèmes, il fait beaucoup de bêtises et est en quelque sorte une déception pour ses parents. Il a toutefois de très bonnes relations avec son père.
Prato : Fille aînée d'Antonio. Sérieuse et active, elle a reçu une bonne éducation et jongle entre différents métiers. Elle attribue l'activité peu reluisante de son père aux origines étrusques de la société italienne.
Salvatore "Micio Grande" Bonpensiero : Collaborateur et ami de longue date d'Antonio, son attitude se fait de plus en plus suspicieuse alors que commence l'opéra.
Ginevra : Religieuse à qui Antonio se confie. Très professionnelle et rigoureuse, elle est cependant souvent mal à l'aise avec la nature agressive de son patient.
Acte premier
Scène première
Domicile des Soprano.
Antonio : Carmella ! Carmella !
Carmella : Antonio ! Quel mal te frappe ? Que me cries-tu ainsi dessus ?
Antonio : Carmella ! Te voilà ! De la
dinde ! Il n'y a pas de
dinde dans le placard !
Carmella : Tu me cries dessus ! Prends autre chose, si la
faim te tenaille.
Antonio : Il n'est donc pas possible, en cette
maison, de manger de la
dinde, lorsque l'on en veut ?
Carmella : Ô douleur, misère de tous
temps. Suis-je à ton service ? De la
dinde, tu en veux ? Pourquoi donc, ne bouges-tu pas ton
cul ?
Antonio : La journée je travaille dur, et je rentre chez
moi, voici ce à quoi j'assiste ? Honte !
Femme, tu es honte. Où sont nos
enfants ?
Carmella : Prato travaille de nuit pour son
voyage à
Rome. Et ton
fils, ah ! Ton
fils. Il est sorti avec des
amis.
Antonio : Ce garçon ! Que de
troubles ! Il n'est bon à
rien ! Ah !
Carmella : Ah !
Antonio : Ah ! Oh !
Carmella : Ah ! La la la la !
Antonio : Je vais dans le
jardin.
Scène II
Atelier de cordonnerie d'Antonio
Cristoforo : Tonio !
Antonio : Cris !
Paulo : Tonio !
Antonio : Paulo !
Silvio : Tonio !
Antonio : Silvio !
Paulo : Eh, Tonio ! Comment va Prato ? On dit qu'elle travaille bien. On dit qu'elle s'en sort. On dit qu'elle a de l'avenir. Je me souviens d'elle
enfant. Qu'elle a grandi.
Antonio : Écoutez-moi ce vieux radoteur de
merde ! N'est-il cocasse, ne se remémorant que du passé ? Ah ,on va pouvoir parler
affaires, ou tu veux te souvenir de l'époque où tu avais encore des
cheveux et des
couilles ?
Paulo : Ah ! Il a une
sacrée paire de couilles ! J'ai travaillé avec ton père,
gamin ! Meilleures semelles de tout Palerme ! Un peu de respect, pour la sanctification du
Christ !
Antonio : Suffit, parlons affaires. Silvio, mon
ami de longue date, fidèle exécuteur, quelles sont les nouvelles ?
Silvio : Pas si bonnes, Tonio. Ton
oncle Corrado se fait vieux, tout en restant le Don attitré de la famille, et ses choix ne semblent plus répondre à une quelconque
logique. Pas si bonnes, Antonio. Les Aprile gagnent le coude à coude, et réparent plus de
souliers que nous désormais. Pas si bonnes, Antonio. Raul Cifaretto est de retour de
Corse, et bien qu'il ramène beaucoup de florins, il est intenable. Pas si bonnes, Antonio. Il semble que l'un des nôtres soit un infiltré sous les ordres du
Pape Paolo III, et que les réformes inquisitrices de ce dernier aillent à l'encontre de nos pratiques. Pas si bonnes, Antonio. Pas si bonnes, Antonio.
Cristoforo : Antonio, tout n'est pas
noir. J'ai justement entendu parler d'une possibilité : avec les réformes du
Pape, j'ai pu trouver de quoi nous rapporter de l'
argent dans la construction. Un bureau de l'inquisition va bientôt voir le jour à Palerme, et nous pourrions financer la construction en premier lieu, puis détourner l'
argent venant de
Rome afin de nous emplir les poches sans se faire suspecter, et financer ainsi l'achat de plus de cuir pour nos
semelles. Une mission finement exécutée, et nous rattrapons notre retard sur les Aprile !
Antonio : Cristoforo, voilà que tu me redonnes le
sourire ! Attelle-toi à cette tâche ! Silvio, occupe-toi du
contrat dont je t'avais parlé. Paulo, suis-moi, j'ai à te parler.
Scène III
A l'extérieur de la boutique d'Antonio
Antonio : Paulo, tu travailles dans la cordonnerie depuis longtemps. Tu as toujours été loyal,
fidèle et
honnête. Je te le demande, mon
ami, je te le demande : qui est cet
agent de l'
église qui veut nous encadrer ? Ce gros enculé infiltré ? Celui qui n'a pas d'âme, nous trahit comme si nous ne lui avions donné son
travail et sa
vie ? As-tu une
idée, Paulo ? As-tu une
idée ?
Paulo : Tonio, cela ne va pas te plaire. Il y a en effet un ennemi dans nos rangs. C'est notre
ami, le Père Vittorio, qui me l'a annoncé. Il a dit qu'à sa
cathédrale se disaient des choses qui ne devraient être sues.
Antonio : Bordel de
merde, un énorme
fils de pute s'est introduit dans nos
putains de rangs. Ce bel enculé de
merde, suceur de
bites, vend son
cul aux
bâtards qui nous en veulent, et
suce probablement des bites. Ce putain de suceur de
bites aime probablement se faire enculer bien profond, et
sucer des bites, ce gros suceur de
bite.
Putain de bâtard de merde, je vais lui faire bouffer ses
couilles et lui péter la
gueule. Il ira sucer des bites en
enfer quand j'aurai fini de lui faire avaler ses
couilles. Cet énorme
pédé de suceur de
bite suce probablement des
bites puisqu'il nous a trahis,
putain de merde. Je vais faire des cannellonis avec ses
couilles, à ce putain d'enculé, et je les lui ferai bouffer. Ce gros
bâtard d'enculé de
merde de suceur de
bite qui suce des
bites, je vais lui aplatir les
couilles avec sa gueule et repeindre le sol avec le
sang sortant de sa tronche de suceur de
bites. Il suce certainement des
bites, parce que c'est un bel enculé. Paulo, je te donne pour mission de découvrir qui est ce putain de suceur de
bites, car tu es un sacré chic type.
Paulo : Très bien, Tonio. Je ferai selon tes ordres. Je vais le trouver ce suceur de
bites, et il va me
sucer la bite.
Antonio : Excellent, Paulo, je compte sur toi. Mais ? Que se passe-t-il ? Que m'arrive-t-il ? Tout tourne ! Tout tourne !
Paulo : Antonio ! Mais tu t'es effondré !
Antonio : Ah !
Acte II
Scène première
Chez Cristoforo
Cristoforo : Adriana ! Adriana ! Où es-tu ? Ah, te voilà ! M'as-tu préparé mon dîner, mon chianti, et ma pipe à opium ? Non ? Mais que fais-tu donc de tes journées ? Ah, femme, tu me rends fou ! Tous les soirs, tu tiens ton cabaret, et je m'en doute, tu te fais baiser par tout ce qui bouge ! Non, Adriana ! Ne pleure pas ! Si tu pleures, je te frappe ! Si je te frappe, tu as mal ! Et si tu as mal, tu pleures à nouveau ! Tu comprends ? As-tu un semblant de logique ? Arrête de parler ! Tu me réponds, je n'aime pas ça ! Tiens, je te frappe ! Voilà ! Un bon revers de la main dans la gueule ! Tu n'aimes pas, tu as mal ? Tu ne vas pas non plus aimer mon coup de talon sur ton nez. Tu vois, tu n'as pas aimé. Je vais maintenant prendre ta tête, et briser la table du salon avec. Voilà. Tu me sers mon chianti ? Tu es bien brave. Ah, bravo, voilà que tu en renverses sur ma tunique neuve. Prends ceci ! Et cela ! Et cela ! Et ne te relève pas, ou je te frappe de nouveau ! Regarde, ton nez saigne sur ma tunique ! Prends cela de nouveau ! Ah, femme, tu me rends fou ! Je vais perdre la raison si je reste avec toi ! Je sors !
Scène II
Dans les bois
Silvio : Me voilà, de nouveau seul. Et voilà l'homme que j'ai réussi à tromper en l'emmenant dans les bois. Que quelqu'un m'écoute. Que quelqu'un comprenne ce que je fais. La cordonnerie est un métier rempli de compétiteurs, et beaucoup jalousent notre succès. Beaucoup voudraient nous voir tomber. Alors, moi, quand j'en trouve un, je l'invite. Puis, je l'emmène dans les bois, en espérant qu'il ne se doute de rien. Puis, dans les bois, je lui tranche la gorge. Cet homme, là, devant moi, nous en veut. Je ne sais pas ce qu'il a fait. Antonio ne me l'a pas dit. Tout ce que je sais, c'est que je me dois de lui trancher la gorge, puis de l'enterrer. Le monde est fait ainsi. Je ne me pose pas de questions, je n'ai pas de regret. La vie est ainsi. Ce n'est pas une complainte, mais écoutez-moi ; je n'ai rien à dire sur ce que je fais, mais écoutez-moi ; je n'ai rien à justifier, je n'ai rien à expliquer, mais écoutez-moi ; je ne fais que ce qu'il m'est dit de faire, et je le fais bien. Cet homme, il semble avoir compris. Il n'ira pas loin, voilà que je lui attrape le bras. sa gorge est tranchée rapidement. Je creuse un trou dans le sol. Il est assez massif ; il me faudra un gros trou. Ma pelle est usée d'avoir creusé tant de gros trous, des gros trous, toujours des gros trous. Des trous de première classe sociale, des trous de deuxième classe sociale. Voilà qui est fait, personne ne le retrouvera. Je peux retourner à l'atelier, clouer des chaussures. Je n'ai pas de regrets, je ne vois pas pourquoi j'en aurai. Telle est la vie du cordonnier. Ce n'est pas une complainte, et mon travail m'emplit.
Scène III
Chez Antonio et Carmella
Prato : Papa ! Je suis heureuse de te voir ! J'ai trouvé un nouveau travail, je commence demain ! Oh, que je suis heureuse de participer activement au bien-être de la communauté !
Antonio : Je suis fier de toi, ma chérie. Je veux que tu sois heureuse.
Prato : Je veux que cette société soit plus juste, que tout le monde ait sa chance ! Je veux que le pauvre ait le même statut que le riche ! Je ne veux pas de discrimination !
Antonio : Je suis fier de toi, ma chérie. Je veux que tu sois heureuse.
Prato : Et je te présente François, mon nouvel amoureux !
Antonio : Comment ? Fille indigne ! Ne vois-tu pas ce que tu fais ?
Prato : Père, que dis-tu ? J'ai peur de comprends où tu veux en venir, mais que dis-tu ?
Antonio : Regarde-le, il est français ! Alors, tu veux déclarer la guerre à l'Italie ? Tu veux prendre la possession de ma demeure sous des prétextes fallacieux d'héritage, et jouer au jeu de paume dans mon jardin ? Tu veux aller sucer la bite du roi, qui se prend pour le plus puissant des mortels ?
Prato : Papa, cesse ! Ce ne sont que des clichés intolérants ! François m'aime, et je l'aime ! Et je compte bien lui offrir ma virginité !
Antonio : Offre-lui ta virginité, et je lui offre un aller simple pour le fond de la Méditerranée ! Je ne veux pas de ce sale blanc pâle chez moi !
Prato : Papa, tu es injuste ! Je vais en ma chambrette !
Antonio : Si tu veux, mais fais attention, tu risques de t'allier aux protestants allemands et aux Ottomans sur le chemin ! Ah, et qui voilà, le fils prodigue !
A.G : Yo, papa, bien ou bien ?
Antonio : Que veux-tu ? Plus d'argent pour sortir avec tes amis ? Qu'as-tu fait, jeté une pierre dans un vitrail ?
A.G : Vazy t'es lourd ! J'ai plus rien le droit de faire ici, ma parole ! Je suis en mode débloque total, je pète un câble, c'est un truc de malade mental ! T'as pas confiance en moi, comment tu veux que j'arrive à quelque chose ! Laisse-moi libre ! Vas-y !
Antonio : Tais-toi donc, fils indigne ! Va dans ta chambre !
Carmella : Antonio, enfin, ne passe point tes nerfs sur lui !
Antonio : Toi ta gueule !
A.G : Ouais vazy maman de quoi tu l'ouvres ?
Antonio : Ne parle pas à ta mère sur ce ton-là, fils de conne ! Et je t'ai dit d'aller dans ta chambre !
A.G : Ouais vazy j'y vais ouais ça me saoule fait chier
Carmella : Antonio, je n'aime pas ton humeur. As-tu quelque souci ?
Antonio : Ah, ma femme, oui, j'en ai. Hier, alors que je parlais nonchalamment avec Paulo, voilà que tout tourne, et que je m'effondre. Je ne sais ce qu'il m'arrive, et j'ai peur que si cela m'arrive de nouveau alors que je recloue une chaussure, je me fasse mal, et que l'on me prenne pour un faible.
Carmella : Antonio, tu devrais aller voir la soeur Ginevra. C'est une nonne, qui paraît-il est efficace dans le traitement des maladies de l'âme. Il me semble qu'un quelconque démon ait élu domicile en ton esprit, et qu'il te tourmente.
Antonio : Quoi, moi, aller voir une nonne ? Me prends-tu pour un quelconque faible, femme ? Crois-tu que j'accorde une quelconque importance à ces superstitions de bonne femme ?
Carmella : Antonio, ce que tu veux, tu le fais. Moi, je te conseille. Je m'inquiète pour toi, c'est tout.
Antonio : Ah, que de tourments. Que de tourments.
Acte III
Scène Première
Confessionnal de la soeur Ginevra
Antonio : Alors. Quoi ?
Ginevra : Eh bien, parlez-moi de vous. De votre mère.
Antonio : Ma mère ? Quoi, ma mère ?
Ginevra : Il semble que vous emmagasiniez beaucoup de colère, Antonio. Je ressens un grand trouble en votre force. Le démon profite de la colère pour s'insinuer dans votre esprit et vous troubler.
Antonio : Tout cela n'est que de la merde de taureau ! Des conneries ! Je vais vous dire ce que je pense : je pense que je suis en colère parce que vous me brisez les couilles avec vos questions sur ma mère.
Ginevra : Antonio, je vous en prie, au nom du Christ, contenez-vous !
Antonio : C'est vrai, pardon, ma soeur. Vous êtes une femme de Dieu, et je sais que vous désirez m'aider. Mais tout ça n'est que bondieuseries.
Ginevra : Parlez-moi de la relation que vous avez avec Carmella.
Antonio : Eh bien... Carmella et moi formons un couple heureux. Mais, comment vous dire... Parfois, elle me fait horriblement chier. Et j'avoue avoir, de temps en temps, coucher avec d'autres femmes, plus jeunes, et qui n'aient pas des yeux de mérou.
Ginevra : Et cela vous satisfait ?
Antonio : Parfois, oui.
Ginevra : D'accord.
Antonio : Oui.
Ginevra : Bien.
Antonio : Que se passe-t-il ? Vous n'avez plus rien à me demander ?
Ginevra : Parlez-moi de votre mère.
Antonio : Ma mère était une sainte femme ! Cessez de parler ! Je n'en peux plus ! Je m'en vais !
Scène II
Sur le bateau de Tonio
Antonio : Micio Grande. Tu as toujours été mon ami, et pourtant tu t'es vendu. Comment as-tu pu faire cela ?
Paulo : Espèce de sale suceur de bites ! C'était donc toi, le suceur de bites ! Tu suçais des bites dans notre dos !
Cristoforo : Paulo, calme-toi.
Micio Grande : Enfin Tonio, on se connaît depuis si longtemps. Comment peux-tu penser que j'aie fait le choix de te trahir ? L'évêque a découvert que ma femme était animiste, et m' a fait chanter. Je n'avais pas le choix. C'était soit ça, soit tout ma famille allait au bûcher. Je suis désolé, Tonio, laisse-moi une chance. Et puis Paulo, que racontes-tu ? Personne n'a de bite dans le dos !
Paulo : Je me comprends !
Antonio : Tu m'as brisé le coeur, Micio Grande. Je n'ai pas le choix. Adieu.
Micio Grande : Non ! Ah ! Non ! La mort, je la vois ! Et cela ne me plaît pas !
Paulo : Et voilà, il est mort. Il fallait le faire, Antonio, un suceur de bites. Un suceur de bites, Antonio.
Antonio : Oui.
Cristoforo : Requiescat in pace.
Antonio : Putain, mais qu'est-ce que tu dis ?
Cristoforo : Euh, rien j'ai entendu un mec avec une cagoule blanche à Florence dire ça, j'ai trouvé ça assez classe.
Antonio : Nous n'avons plus rien à faire ici. Lestons son corps, jetons-le, et retournons-en à nos chaussures. Hé.
Paulo : Ho. On retourne au boulot. Ces chaussures ne vont pas se clouer toutes seules.
Antonio : Oui. Retournons à notre sainte tâche. A nouveau, et pour toujours.
Scène III
Au confessionnal de soeur Ginevra
Ginevra : Antonio, vous n'avez pas l'air bien. Que se passe-t-il ?
Antonio : Rien, ma soeur ! Pourquoi quoi que ce soit irait-il mal ?
Ginevra : Antonio, je commence à vous connaître.
Antonio : Ha ! Ha ! Je me gausse de votre candeur ! Non, tout va bien !
Ginevra : Antonio.
Antonio : Je vais d'ailleurs si bien que ne vais pas rester aujourd'hui ! Je vais profiter de cette belle journée avec ma famille !
Ginevra : Antonio.
Antonio : Au revoir !
Ginevra : Antonio, vous pouvez vous le cacher. Ce qui m'importe, c'est que vous soyez en paix avec votre âme.
Antonio : Au revoir, ma soeur !
Ginevra : Antonio.
RIDEAU
- Au programme de la dÉ ce soir -
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