Barnabé-Hubert de Gonfroy

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Sa vie, mais surtout… son œuvre méconnue.

Une Enfance Heureuse

Un beau bébé

Barnabé-Hubert de Gonfroy est né, c’est une certitude, son existence le prouve. Mais personne ne sait exactement quand, l’officier d’état-civil qui oeuvrait à l’époque dans le bled paumé (Bazouge du Désert, tout un poème…) où naquit Barnabé-Hubert étant un pochtron notoire qui tenait tant bien que mal, plutôt mal d’ailleurs, ses registres à la taverne du village. Par contre, les nombreux historiens (euh,deux...) qui se sont penchés sur la vie tumultueuse de notre héros tiennent pour vrai qu’il est né alors qu’il avait déjà quelques années, à l’instar du Vicomte du Cul dans l’Eau Glacée des Lacs des Montagnes d’Auvergne, qui changea son nom en Michalot afin d’échapper aux affres de la révolution française, et dont les descendants, sur les avis de leur conseiller marketing qui leur assurait que leur flotte se vendrait mieux, finirent par s’appeler Volvic. Michalot donc, naquit et vécut à 34 ans, et mourut aux alentours de la fin de sa vie alors qu’il avait, vraisemblablement, toujours 34 ans.

Mais nous nous égarons. Barnabé-Hubert fut élevé au sein d’une famille aimante, entouré d’un père tripier, transfuge normand, et d’une mère rebouteuse qui avait grandi dans une roulotte tirée par des chevaux, ses parents n’ayant pas les moyens de s’offrir une Mercedes, au sein d’une communauté Rhum. Il est intéressant de noter à cet égard que cette communauté méconnue échappera quelques siècles plus tard à la colère des pouvoirs publics qui s’acharnèrent sur leurs cousins Rom, ignorants qu’ils étaient de l’existence des Rhum dont le fief historique est basé, non pas en Roumanie mais à Trois Rivières en Martinique. L’expert mondial de cette communauté est par contre incapable d’expliquer d’un point de vue géographique la filiation qui a pu exister entre les Rom et les Rhum, les liaisons maritimes et aériennes de l’époque entre la Roumanie et la Martinique étant assez peu développées. Il reste aujourd’hui très peu de Rhums, la cirrhose ayant fait son œuvre.


Des Etudes Poussées

1er en maths

Barnabé-Hubert grandit donc au sein de cette étrange famille, jalousé il est vrai par ses 18 frères et sœurs parce que compte tenu des années d’avance qu’il avait acquises à sa naissance, il était toujours le plus fort en maths dès l’âge de 2 ans. Il n’eut donc aucun mal à obtenir son Brevet des Collèges et son Bac avec mention. Par contre, il éprouvait quelques difficultés à se faire des potes, toujours à cause de ses années d’avance qui lui valaient d’être toujours 1er en maths pour la plus grande satisfaction de ses profs mais pas de ses camarades qui l’affublèrent rapidement du sobriquet de Boutonneux, parce que le 1er en maths est toujours boutonneux, c’est bien connu. Sauf que Barnabé-Hubert, faisant exception à la règle, ne connut jamais les ravages de l’acné. Du coup, avec les filles, ça ne marchait pas trop non plus vu son sobriquet, ce qui était ridicule car il n’avait pas de boutons. Il réussit néanmoins à lever une certaine Cindy mais il n’eut jamais le droit de mettre la langue, ce qu’il regrettera toute sa vie.


A la Découverte du Monde

Elle s’appelait Abondance.


Se sentant incompris, Barnabé-Hubert décida, son Bac en poche, de parcourir le monde, au grand dam de ses parents qui le voyaient bien faire maths sup , lui la grande fierté de la famille, quand tous ses frères et sœurs avaient échoué à leur CAP de tripier (parce qu’il n’y avait pas, à l’époque, de CAP de rebouteux). Barnabé-Hubert commença donc sa découverte du monde par les environs de Bazouge du Désert. Et là, à 2 kms de chez lui, il fit une rencontre qui allait bouleverser sa vie : il tomba sur la crémière. Au sens propre comme au sens figuré : en effet, n’écoutant que son courage et dévalant allègrement un talus d’au moins 1,50 m de haut, Barnabé-Hubert perdit l’équilibre et atterrit sur la poitrine opulente de cette charmante commerçante (Elle s’appelait Abondance : c’est ridicule, certes, mais c’est son prénom), ce qui eut déjà le mérite d’amortir sa chute et de lui éviter une éventuelle fracture, ce qui aurait fortement compromis sa découverte du monde et sa future célébrité à ce jour toujours méconnue. Du fait de cet incident, Barnabé-Hubert aurait pu inventer l’airbag, mais il n’en fut rien, sa destinée était ailleurs.


L'apprentissage de la Vie

Avec Cindy: rien.

Outre les premiers émois sexuels que ressentit Barnabé-Hubert à l’occasion de cette rencontre (parce qu’avec Cindy, rien, elle était vraiment trop moche), la crémière s’occupa de le nourrir. En effet, Barnabé-Hubert était déjà parti de chez lui à la découverte du monde depuis ½ heure et il n’avait encore rien mangé. En plus, sa mère n’avait même pas eu le temps de lui préparer un casse-croûte pour la route, parce qu’elle était overbookée depuis que l’autre rebouteux de Bazouge avait pris sa retraite (à 60 ans le veinard, vu qu’il avait tous ses trimestres de cotisations). La crémière lui proposa donc de se restaurer avec les produits qu’elle vendait. Ce fut une véritable révélation pour Barnabé-Hubert. En effet, depuis sa plus tendre enfance (commencée, mais je vous l’ai déjà dit, suivez un peu, alors qu’il avait déjà quelques années), il n’avait jamais mangé que des tripes sous toutes ses formes : mixées pour les biberons (en effet, la mère de Barnabé-Hubert n’avait jamais pu l’allaiter, ses seins ayant été ravagés par ses 17 premiers enfants), en soupe, en pâté, au barbecue avec du ketchup ou en dessert avec de la chantilly en bombe. Mais jamais Barnabé-Hubert n’avait gouté aux produits laitiers, même si les spots de pub pour ces produits avaient conduit sa mère à tenter de convaincre son père que les tripes, y a pas que ça dans la vie . Oui, mais quand on est tripier de génération en génération, les tripes, c’est tout ! Donc, à l’âge de 22 ans (rapport au fait que Barnabé-Hubert était né alors qu’il avait déjà quelques années, j’en ai marre de me répéter), Barnabé-Hubert fit connaissance avec le fromage. Bon, au début, Abondance essaya de lui refourguer ses invendus (rapport à la crise, née du système des subprimes aux USA, et qui ont fortement impacté le secteur des crémiers) et Barnabé-Hubert débuta son apprentissage par un Maroilles de 8 ans d’âge. Mais n’écoutant que sa soif de connaissance, Barnabé-Hubert parvint à avaler ce truc immonde.


Le Mental

La texture fondante du fromage.

Abondance, prise de remords, lui fit alors goûter de l’emmental frais. Et là commence alors l’histoire qui aurait pu rendre Barnabé-Hubert célèbre au point d’imaginer que si le Panthéon avait existé à l’époque (mais l’abruti qui a demandé sa construction n’est né qu’après, je sais pas s’il se rend compte aujourd’hui de sa monumentale erreur), Barnabé-Hubert y aurait occupé la place d’honneur. Barnabé-Hubert adora l’emmental (même s’il n’a jamais compris pourquoi il y avait des trous e’ddans). La texture fondante du fromage fit jaillir dans son esprit des idées culinaires que même Cyril Lignac n’avait pas eu avant lui. Et, on ne sait pas pourquoi, Barnabé-Hubert pensa tout de suite aux tripes en se disant que l’emmental pouvait aisément permettre de masquer le goût des tripes, ce qui aurait permis aux gueux de consommer plus de tripes et donc de faire la fortune de son père. Et là, on aborde un aspect méconnu de la personnalité de Barnabé-Hubert (bon, le reste de sa personnalité n’est pas très connu non plus, je sais) mais Barnabé-Hubert était très famille et n’en voulut jamais à sa mère d’avoir oublié de lui préparer un casse-croûte alors qu’il partait découvrir le monde, à 2 pas de Bazouge du Désert. Bon, je zappe volontairement sur la crise qui a également durement touché les tripiers de l’époque et sur la condamnable attirance de Barnabé-Hubert sur l’héritage de son père, parce que pendant que lui oeuvrait pour la postérité de la famille, ses frères et sœurs étaient soit prostituées, soit SDF (et pis y avait pas de SAMU Social à l’époque). Et puis comme le secteur de la prostitution marchait moyen sur Bazouge, tous les espoirs reposaient sur Barnabé-Hubert, tous attendaient qu’il les sorte de la misère.

Conversation Historique

Il rentre avec ses malles remplies d’emmental frais.
Barnabé-Hubert  : Dites-moi, Abondance (Barnabé-Hubert était super respectueux des convenances, malgré l’intimité qui existait entre eux depuis que la tête de Barnabé-Hubert s’était retrouvée entre les seins d’Abondance), votre emmental ne pourrait-il se décliner sous d’autres formes, propres à permettre, à la cuisson, de fondre et donc de permettre qu’il modifie le goût infâme des tripes ?
Abondance  : Bon, écoute le boutonneux (c’est dégueulasse, c’est Cindy qui en avait plein, je vous ai déjà dit que Barnabé-Hubert n’en avait pas), moi, j’ai juste besoin d’un arpète qui accepte de se rendre dans les Alpes pour me ramener de l’emmental frais pour que je puisse le vendre (bon, il est clair qu’à ce moment de l’histoire, le fait que Barnabé-Hubert n’ait pas tenté de la culbuter l’agace un peu, mais bon avant elle sortait avec l’officier d’état civil…). Je suis donc disposée à te payer un voyage en TGV à cette fin.
Barnabé-Hubert  : OK, mais moi, je commence tout juste à découvrir le monde, j’en suis à Bazouge-Sud (la banlieue nord est mal fréquentée, ce ne sont que des fonctionnaires), je connais pas cré cré bien les Alpes.
Abondance  : T’inquiète, à ton arrivée, tu demandes Lulu, tout le monde la connait.
Barnabé-Hubert  : Bon d’accord.


Barnabé-Hubert part donc dans les Alpes. A son arrivée, Lulu essaie bien de lui facturer certains services, mais Barnabé-Hubert résiste, conscient de sa mission. (bon, Lulu travaillait précédemment sur Paris mais la concurrence des ghanéennes lui a fait beaucoup de tort). Et Barnabé-Hubert rentre sur Bazouge avec ses malles remplies d’emmental frais.


Les Expérimentations

Il s’attaque à la cuisson
des tripes agrémentées d’emmental.

Barnabé-Hubert s’attaque alors à la cuisson des tripes agrémentées d’emmental : il commence par adjoindre des morceaux d’emmental à la confection des tripes, mais le résultat est décevant : c’est toujours dégueulasse. Il décide alors de râper finement l’emmental et teste différentes formules : la dernière est la bonne. En fait, il récupère (d’occasion) une râpe Schmoll (initialement destinée à la corne des pieds) et la teste sur l’emmental. L’effet est saisissant : mélangé aux tripes ou en gratin, l’adjonction de l’emmental râpé aux tripes fait de ce plat qu’il demeure dégueulasse. C’est à ce moment que l’injustice prend un nom : alors que Barnabé-Hubert aurait pu devenir célèbre grâce à son inutile invention, Abondance, dont le caractère mercantile (et aussi le fait que Barnabé-Hubert n’ait toujours pas eu le moindre geste déplacé à son égard, alors qu’elle était prête à tout, même à l’indescriptible…), fit part de ses découvertes à sa famille basée dans les Alpes. La famille Entremont (parce qu’Abondance s’appelait Entremont, ce que sa poitrine laissait présumer…) mit alors à profit la découverte providentielle de Barnabé-Hubert et fait depuis lors fortune dans la commercialisation du gruyère râpé qui, aux dires de Frigide Barjot, fait le bonheur du couple.

La couverte

Fromage rapé en boule.


Ainsi, à son insu, Barnabé-Hubert a découvert ce qui permet au taux de divorce de ne pas atteindre les 90%, la famille Entremont ayant fait en sorte que l’utilisation du gruyère râpé se généralise au point de se retrouver dans la quasi-totalité des plats que nous consommons aujourd’hui. Oui, parce que vous ne le savez probablement pas, mais dans vos rillettes, votre purée de carottes, votre côte de bœuf ou votre crème anglaise, il y a du gruyère râpé et donc un peu de Barnabé-Hubert. Mais il eut l’intelligence de laisser d’autres que lui exploiter le filon, en vue d’un monde meilleur.

N’empêche, les tripes, avec ou sans gruyère râpé, ça reste dégueulasse.


Souvenons nous

Tontons flingueurs.jpg



Barnabé-Hubert n’eut pas de descendance, ni Abondance ni sa cousine Lulu ne l’ayant souhaité.
C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, vous et moi sommes les gardiens de sa mémoire.


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