Adoption
L’adoption est un processus éprouvé depuis des siècles consistant à rapprocher un enfant malheureux d’un couple désespéré pour constituer une famille à la con comme les autres.
Du point de vue des parents
Rien n’est plus triste pour un couple marié dans la foi chrétienne que de ne pouvoir procréer. « Croissez et multipliez », nous a dit notre Seigneur un soir de partouze où il avait particulièrement picolé. Mais on a beau dire, ce n’est pas toujours possible. Impuissance, stérilité, abstinence, sodomie… autant de barrières qui se dressent face au besoin naturel et millénaire de fournir à l’humanité un ou plusieurs rejetons sur la base de 50 % d’ADN par personne, un peu de sel, du poivre à discrétion et pas trop de beurre (excepté là encore en cas de sodomie mais nous y reviendrons car j’ai le sentiment que cet aspect des choses passionne une partie de notre auditoire).
Mais voilà, après plusieurs tentatives in sexo, in vivo et in vitro, toujours pas d’enfants. Que faire ? Un bon gueuleton bien arrosé pour fêter ça semble l’option la plus logique. Une vie sans enfants, c’est la liberté, les vacances à Ibiza, les coupés sport 2 places sans remorque, les divorces clés en main faciles et peu coûteux, le bonheur quoi !
Mais tout le monde ne partage pas cet avis. En fait, ce sont principalement ceux qui ont déjà des enfants qui voient les choses comme ça. Pour les autres, les handicapés de la progéniture, vivre avec son reflet à l’échelle 1:2 est un objectif à atteindre coûte que coûte, y compris hors période de soldes. Pour eux, un enfant, c’est la joie de voir grandir un petit être frêle et suffisamment ignare pour gober tout ce qu’on lui raconte comme si on était un VRP multicarte de la connaissance, un enfant, c’est une demi-part en plus sur sa déclaration fiscale de revenus, voire une part entière si on a la chance qu’en plus il soit invalide (on notera d’ailleurs à ce sujet le paradoxe qui veut qu’un enfant sans jambes vaille deux fois plus de part qu’un enfant normal), un enfant, c’est l’assurance de faire naître et grandir un monceau d’ingratitude quand viendra le temps béni où tout ce qui l’intéressera sera que vous creviez le plus vite possible afin de pouvoir toucher le peu d’argent que vous avez réussi à ne pas dilapider pour lui payer ses études, ses fringues, ses vacances et sa drogue.
Que faire dès lors quand on est parents et qu’on veut un enfant sans pouvoir le faire ? On pense au kidnapping bien sûr mais beaucoup de parents hésitent à franchir le pas pour une raison pratique : souvent réalisé avec un manque flagrant de préparation, le kidnapping équivaut grosso modo à une loterie, on ne sait jamais si on va tirer un ticket gagnant ou pas. Reste l’adoption, solution un peu plus longue mais qui a au moins le mérite d’autoriser un large éventail de choix sur lesquels nous reviendrons dans la seconde partie de ce dossier, après cette page de pub.
Du point de vue de l’enfant
Un enfant a-t-il besoin de parents ? Là se trouve toute la problématique de l’adoption vue du côté de l’enfant. Après tout, à part les 5 minutes de coït et les 10 à 15 heures de travail obstétrique nécessaires à sa venue au monde, ses parents ne lui sont d’aucune utilité. Il est d’ailleurs louable de constater qu’il existe encore des mamans lucides – trop rares hélas – choisissant contre les conventions sociales établies d’abandonner leur nouveau-né dès la naissance, considérant leur tâche accomplie. Les statistiques montrent par ailleurs que ces mamans-courage comme on les appelle ont la plupart du temps été guidées dans leur choix par le géniteur dudit bébé qui a fait preuve d’une lucidité encore plus grande en abandonnant l’embryon à son sort juste après le coït évoqué plus haut. Des exemples pour la société.
Pour l’enfant ainsi laissé seul commence alors une vie d’aventures que beaucoup lui envieraient s’ils en avaient connaissance. Mais le gouvernement préfère cacher au grand public la vie rêvée de ces privilégiés par peur de provoquer trop de vocations. Jamais deux semaines au même endroit, de nouvelles rencontres tous les jours ou presque, des frères et sœurs interchangeables à l’envi, des repas aléatoires… l’enfant abandonné a tout pour lui et d’ailleurs, il ne se plaint jamais. Pour qui a eu la chance d’en rencontrer, on ne peut qu’être frappé par ce regard profond et neutre qu’il vous lance quand vous l’interrogez sur ses origines, ses souvenirs, sa naissance ou ses parents biologiques. Un haussement d’épaule désabusé de sa part vaut toutes les réponses : tout ça pour lui, c’est de la roupie de sansonnet, sauf en Inde où c’est du dollar de passereau.
Du point de vue des instances sociales
Mais notre société carcanisante n’accepte pas que certains de ses pions puissent à ce point jouir d’une liberté d’action aussi intense que celle dont bénéficient les enfants abandonnés. Aussi dans une économie régie par l’argent, les échanges commerciaux et la loi de l’offre et la demande, il a été décidé que ces enfants laissés pour compte courant seraient désignés de facto pour répondre aux désidératas des parents en mal d’enfants. Ce scandale à l’échelle mondiale, dont les acteurs ne prennent souvent même pas la peine de se cacher, prend le nom d’adoption. Nous voulons ici le dénoncer.
Qui adopter ?
Chers parents potentiels, avant de vous lancer dans la procédure aussi immuable que dédalesque de l’adoption, il convient d’abord de se poser une question si fondamentale qu’elle a donné son titre à ce chapitre : qui adopter ? Ce n’est pas le tout de vouloir à tout prix un jouet vivant : vous en aurez la responsabilité pour de nombreuses années si votre bambin n’a pas la chance de rencontrer un virus mortel ou un chauffard ivrogne avant sa majorité, alors ce n’est pas le moment de se tromper.
Le choix dépend toutefois de critères subjectifs qui vont dépendre des us et coutumes de chacun d’entre vous, d’où l’appellation de « critères subjectifs ». Attention toutefois, tous ces critères qui vous semblent évidents ne résistent pas à une analyse poussée de la situation. Par exemple, si vous êtes Blancs, la logique voudrait que vous cherchiez plutôt un enfant Blanc ou éventuellement suffisamment peu basané pour faire passer ça pour la conséquence d’une simple séance d’UV quotidienne. Mais réfléchissez-y à deux fois. Supposez qu’en grandissant, l’enfant ne se révèle pas aussi doux et obéissant que vous l’escomptiez. Imaginez qu’il se mette à voler des voitures, vendre de la drogue, ouvrir un Kebab ou prendre la présidence du parti socialiste. Quel scandale pour vous et votre famille ! Si cet enfant est Blanc et que vous êtes Blanc, impossible de faire comprendre à la France légitimement haineuse que vous n’y êtes pour rien, qu’il n’a pas vos gènes et que vous n’êtes donc absolument pas responsable de la situation. Par contre, si vous avez dès le départ choisi un enfant de teinte aussi sombre que le comportement, votre terrible et triste défaite ne trouvera que réconfort et excuse de la part de vox populi « ah la la, ils n’ont vraiment pas eu de chance avec leur petit adopté les Martin, mais que voulez-vous, la délinquance, il avait ça dans le sang, c’était écrit sur son visage en caractères noirs (ou arabes, c’est selon) ».
Résultat, on constate que la grande majorité des Blancs n’adoptent pas un enfant Blanc, et comme on les comprend.
Maintenant mettons-nous dans la peau d’un couple de Noirs (pour quelques minutes et de façon très hypothétique, je rassure mon lectorat, vous n’avez pas à craindre, madame, de devoir porter un boubou multicolore à la place de votre tailleur Chanel et vous, monsieur, de vous retrouver avec un pénis surdimensionné). Si nous tenons le même raisonnement que précédemment, on peut affirmer qu’il est nettement préférable à un tel couple d’adopter un enfant Blanc. Et pourtant. Avez-vous déjà vu un couple de Noirs avec un enfant Blanc ? Ou même un couple de Jaunes avec un enfant Blanc ? Ou même un couple de n’importe qui qu'est pas Blanc avec un enfant Blanc ? Eh bien non. C’est bien simple, on dirait presque que ce serait incongru. Conclusion, les couples non Blancs sont tout simplement stupides.
Quels parents choisir ?
Là encore, nous nous sommes surtout préoccupés du point de vue des parents adoptants. Mais s’est-on interrogé sur le bon vouloir de l’enfant adoptif ? Que nenni. Étrangement dans le processus d’adoption, l’enfant semble le seul élément à ne pas avoir son mot à dire. Bon à la limite, quand il est trop jeune pour parler ou trop con pour avoir une opinion digne d’intérêt, ça se comprend. Mais passé deux ou trois ans, il serait tout de même louable de demander au gnard ce qu’il pense des deux zigotos qui prétendent lui apporter amour, affection, éducation et sacs Eastpak à volonté.
Pour autant l’expérience montre que les enfants adoptables sont assez peu exigeants quant aux critères de sélection de leurs parents, ce qui peut aussi expliquer au final qu’on ne leur demande pas leur avis sur la question. Malheureusement, il arrive avec le temps que l’enfant regrette de ne pas y avoir réfléchi à deux fois avant d’accepter de vivre avec une paire d’inconnus quelconque.
Adopté par deux personnes à la sexualité alternative (également appelées grosses tantes), ce bébé est trop petit pour se rendre compte qu’il s’est bien fait entuber. Bien sûr, dès qu’il sera en âge de le comprendre, il sera trop tard et il sera déjà la risée de ses petits camarades de classe qui lui jetteront cailloux et quolibets comme c’est déjà le cas pour son grand frère. |
Sur cette photo doublement en noir et blanc nous sommes dans le cas flagrant d’une véritable arnaque. Arnold et Willy, deux enfants pauvres en plus d’être Noirs ont accepté de se faire adopter par un riche veuf new-yorkais, Mr Drummond (au centre). Qu’ils n’aient pas de maman, passe encore, mais après plusieurs années, les deux enfants se rendront compte que toute cette histoire n’était que du vent et ils seront finalement abandonnés à leur triste sort, sombrant dans la drogue, la détresse et la maladie. Une histoire d’autant plus triste qu’Arnold est trop petit pour rebondir dans une carrière de basketteur. |
Voilà un cas particulier où les enfants ne semblent pas trop avoir à se plaindre. En tout cas les 14 premiers car au bout de la 15e adoption consécutive il paraît évident que la fraction d’héritage réduite à la portion congrue ne sera plus aussi alléchante. Mais bon au moins les enfants adoptés par ce couple célèbre auront toujours eu la satisfaction de faire chier leurs frères et sœurs biologiquement légitimes, c’est déjà ça. |
Les stars françaises qui étalent publiquement leurs enfants adoptés se comptent sur les doigts d’une main. Johnny Hallyday fait ainsi figure d’exception, mais aussi de stakhanoviste de l’adoption puisqu’en consultant les archives, on se rend compte qu’il a successivement pris sous son aile Sylvie, Adeline, Françoise, Géraldine, Adélaïde, Cindy, Anne-Claire, Sarah… Malheureusement toutes ces adoptions successives se sont soldées par des échecs, malgré les critères très précis édictés par le chanteur : une fille jeune et pas farouche avec des gros seins. Finalement Johnny est parvenu à trouver son bonheur en adoptant en dernier recours une certaine Laetitia, 18 ans. Il ajoutera deux sœurs siamoises à la fratrie quelques années plus tard. |
La désadoption
Le cas de Johnny Hallyday nous met face à une problématique finalement assez peu abordée dans le domaine de l’adoption : que faire quand ça ne se passe pas bien ? Eh oui, tout le monde n’est pas Darty où le contrat de confiance vous permet de rendre un produit qui ne vous plait pas et de vous faire rembourser dans les plus brefs délais. Dans le domaine de l’adoption, où les abus sont légion, ce n’est pas aussi simple.
Il faut dire aussi qu’il n’est pas toujours facile de se rendre compte qu’il y a un problème avec l’enfant, alors qu’on sait par expérience que l’achat de produits d’occasion et de seconde main doit être particulièrement étudié pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Dans certains cas bien sûr, il est facile de constater le problème : si vous optez pour l’adoption d’un enfant venant d’un pays en guerre, vous devez vous attendre à ce qu’il ait un bras ou une jambe en moins. Mais un tour rapide du sujet devrait vous permettre de détecter ces malfaçons et de demander une baisse substantielle du tarif, baisse qu’on vous accordera d’ailleurs bien volontiers tant ce type d’enfants est difficile à revendre.
Mais dans de nombreux cas, vous ne pourrez détecter des problèmes que bien plus tard, souvent après la date de limite de garantie. Un enfant totalement con par exemple, ou souffrant d’une maladie chronique ou d’une tumeur à la con à la thyroïde ou autre et qu’il faudra opérer à grands frais, comment peut-on le savoir ? C’est quasiment impossible. Et une fois le problème constaté, que faire ? Le rapporter à l’orphelinat semble l’option la plus logique mais ces organismes sont rompus à ce genre de procédés et jamais ils n’accepteront de reprendre l’enfant, à moins de leur proposer une contrepartie financière exorbitante, tant ils sont vénaux. Vous pouvez aussi choisir de proposer votre enfant indésirable à l’adoption à votre tour. Il existe quelques sites spécialisés comme eDarling-babies (pour les moins de 5 ans), Meetic-children (pour les 5 à 15 ans) ou encore AttractiveThirdWorld (plutôt spécialisé dans les pays du tiers monde) mais l’offre est bien plus vaste que la demande et les annonces peuvent trainer des années avant de trouver preneur.
L’abandon pur et simple est une alternative tentante. Une aire d’autoroute à 2 heures du matin, une clairière ombragée à la faveur d’une chasse aux champignons, un centre commercial bondé pendant la période des fêtes, ce ne sont pas les occasions qui manquent pour abandonner un enfant adopté décevant. Mais devant les abus, le plan « Alerte Abandon » mis en place par le gouvernement français rend plus compliquée cette solution, les enfants étant souvent ramenés au domicile des parents adoptants au grand dam de ces derniers. Au final, la solution la plus efficace, même si elle ne vous permettra pas de rentrer dans les frais consentis au moment de l’adoption, reste l’infanticide. Mais nous y reviendrons dans un prochain numéro de « Parents-Enfants, mode d'emploi ».
Portail de la Vie Quotidienne |
Si vous l'avez adoré, vous pouvez encore relancer le débat.