La Grande Mutation

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Ça a commencé il y a à peine un ou deux mois. Si peu de temps et pourtant, j'ai l'impression que cela fait des décennies. Toutes les certitudes sur lesquelles je pensais pouvoir m'appuyer sont parties en fumée. Ou en sueur, plutôt.

Je me souviens de ce jour funeste où je voulus regarder les os magnifiquement maigres de mon bras. À chaque fois que j'avais un petit doute sur ma beauté, je les regardais, ces petites tiges si sveltes et élancées. Il se trouve que ce jour là, je m'ennuyais. J'aime bien m'ennuyer, ça passe le temps. Et je pensai « tiens, et si je contemplais cette chère brindille qu'est mon bras droit ? » Ah, ce beau bras ! Combien de fois m'a-t-il permis de découvrir de nouvelles pages Internet, de nouveaux chans, de nouveaux jeux en flash ! Rien que pour ça, il méritait ma tendre affection.

Mais que s'est-il donc passé ?

Je me souviens l'avoir regardé et contracté un peu. Je vois un étrange renflement. Pas de panique, une pustule, me dis-je. Je vais la faire éclater dans la salle de bain, parce que c'est rigolo, les traces que le pus fait sur la glace. J'appuie et là...

Le bouton n'explose pas.

Plus angoissant, je ne vois pas à proprement parler de bouton, ou même de marque d'irritation. Au contraire, la tumeur n'était pas grasse et légèrement visqueuse au toucher, mais fibreuse, un étrange mélange de fermeté et de souplesse.

Et je compris qu'il y avait vraiment quelque chose qui n'allait pas, qui n'était pas normal. Quel organisme étranger avait donc fait irruption dans mon corps ?

En fait, non...

En vérité, la mutation avait déjà commencé quelques semaines auparavant, et j'avais fermé les yeux sur mon triste sort, comme ces malades qui, par peur de l'être, ne vont pas voir le médecin à temps. Qui sait, si j'avais pu me diagnostiquer suffisamment tôt, peut-être une simple LAN aurait suffi à me guérir ?

Mais non, le mal avait été fait. Peut-être le moment décisif avait-il été la chute.

Ce jour-là, j'étais sans doute resté une ou deux heures de trop devant mon ordinateur, tant et si bien que j'avais fini par m'assoupir. Mal installé, je glissai peu à peu et je finis par m'écrouler sur le sol, ventre contre terre. En temps normal, j'aurais tout simplement dormi là, parce que ma chambre était teeeellement loin.

Je me relevai en m'appuyant sur mes deux bras.

Berk, me dis-je au fond de moi. C'est inhumain de faire un tel effort ! En plus, ça va faire des vieilles odeurs de transpiration, comme dans les vestiaires de ce cours bizarre où je me cachais dans un coin, du temps où j'allais au lycée et où j'arrivais à passer huit heures sans mon précieux personal computer.[1] Bien entendu, tout mon être hurlait de dégoût et de fureur de me voir imposer une douleur aussi insoutenable.

Mais la chose qui était sans doute déjà aux commandes de ma vie me fit m'incliner de nouveau, tout mon corps soutenu par mes membres qui étaient encore alors d'une gracieuse minceur... Puis soulever ce corps par la simple force de mes pauvres bras qui, si j'avais su préserver ces joyaux, n'auraient jamais dû endurer de telles atrocités... Puis m'abaisser, puis me soulever. Puis m'abaisser, puis me soulever. Et ce, dix fois à la suite.

Ma raison, cela allait de soi, s'insurgeait devant ces actes qu'elle ne contrôlait pas. Et puis les efforts, c'est à la fois capitaliste et fasciste, c'est tout le contraire de ma personnalité.

Avez-vous entendu parler de ces hormones qui, selon leur dosage, affectent votre comportement, vos humeurs, vos sensations ?

Sans aucun doute, l'intrus savait de quoi il retournait et devait même savoir se servir de ces hormones. Car, à ma stupéfaction mêlée d'horreur, mon corps se sentait fondamentalement bien.

Prenant conscience de cela, je revins sur MSN. Ce qui peut paraître normal, habituel, rassurant. À un détail près.

L'action que mon corps venait de réaliser... Eh bien, aussi incroyable que cela puisse sembler, et aussi difficile que cela soit à exprimer...

Au lieu de la cacher, je m'en vantai auprès de Florence.

Car oui, en vérité...

Les événements ont bien dû commencer la veille, finalement. Ce jour-ci, un ami m'avait invité à la fête pour son anniversaire. Par fête, j'entends passer l'aprèm dans un jardin public, retrouver les potes pour la première fois depuis deux mois et se mettre une mine monumentale. Et, accessoirement, éviter les flics qui veulent coffrer du jeune (la partie la plus drôle, bien qu'aucun de nous ne parvienne à courir suffisamment vite si besoin est).

Ce terme ne fait en aucun cas allusion à ces... soirées étranges avec plein de lumières et des chansons même pas déprimantes, et plein de gens qui bougent à un rythme tout bizarre dans lesquelles je me suis laissé entraîner depuis... La Grande Mutation.

Comme de coutume dans ces cas-là, je me pointe aux alentours de 2h30[2], puis rejoins mes potes de beuverie derrière le Sapin-qui-nous-cache-du-regard-des-gens-qui-votent-bien. Je détaille ensuite les personnes qui sont venues. 5 mecs, 2 filles, normal. J'ai déjà vu tout le monde, sauf Florence dont on m'a un peu parlé. Je lui fais la bise, lui jette un regard, constate que son physique anonyme n'a rien de remarquable - une chevelure pas laide mais loin d'être flamboyante, une silhouette qui bien qu'harmonieuse est loin d'attirer le regard... Tant mieux, elle ne me fera pas changer mes habitudes comme l'avait fait l'autre salope que j'ai eu envie de me faire cet été, et qui m'a traité comme une mouche à merde. Puis, je me concentre, non plus sur les invités, mais sur ce qui compte vraiment. Je constate qu'il n'y a presque que de la bière. En théorie, je n'aime vraiment pas ça. En pratique, et sachant que la prochaine fête n'aura peut-être lieu que dans trois mois...

PSCHITTT

J'en vide une, entame la menthe délicieuse à 21°, parlant par intermittences à celui des fêtards à qui j'ai vaguement quelque chose à dire, le regard fixé sur les bouteilles (bah oui, ça serait dommage de gâcher ou d'être victime d'un partage inéquitable).

Et d'un coup, les autres me reviennent en tête lorsque j'entends une voix harmonieuse dire quelque chose de pertinent, en l'occurrence « OK, vous êtes pas asociaux et maladroits simplement à cause de vos PC, mais ça aide pas non plus. » Puisant la volonté nécessaire pour tourner la tête dans mon esprit déjà brumeux, je découvre que la personne qui a prononcé cette phrase n'est autre que Florence. Cool, si on est amenés à se recroiser, voire à se parler, c'est quelqu'un qui a une bonne dose de bon sens et qui peut me comprendre.

Hé, mais attendez...

J'avais cru qu'elle avait des yeux marrons uniformes. Mais je n'avais pas eu le temps de remarquer les reflets ambrés et luminescents qui partaient de son iris dans toutes les directions comme une toile. J'avais bien vu que ses cheveux étaient mi-longs et attachés, mais je n'avais pas pu voir les petits filaments qui se détachaient, laissés libres de partir aux quatre vents, le genre de coiffure fofolle qui m'accroche comme de la glu... Et je ne mentionnerai pas le reste.

Je me dis qu'il serait peut-être intéressant pour une fois de laisser l'alcool libre de son destin, et advienne que pourra.

Alors, bien sûr, je ne dis pas que tout marcha comme sur des roulettes, durant cet après-midi, parce que bon, eh bien, vous voyez, enfin, comment dire, pour sociabiliser facilement, il faut être habitué à faire la conversation. Toujours est-il que je ne me sentais pas mal avec cette fille et que, ma foi, elle commençait à bien me plaire. Comme beaucoup de filles que je rencontre légèrement ivre, certes ; mais peut-être un peu plus.

À l'instant où je me remémore cette rencontre, je pense à cette série de livres que je lisais quand j'avais 12-13 ans, Animorph, et aux Yirks, ces limaces horribles qui s'introduisent dans votre cerveau par le canal auditif et en prennent un contrôle absolu. Fus-je victime d'un parasite similaire ? En tout cas, je suis certain que c'est au moment de dire au revoir, lorsque Florence me caressa à peine la joue et l'oreille, que tous les changements débutèrent. Sans doute le monstre avait-il pris place sur la main de l'innocente jeune fille pour ensuite me réduire en esclavage.

Et me soumettre...

Soumettre à ces minutes de mouvements de haut en bas, puis de bas en haut, donc finalement inutiles. À ces rencontres avec plusieurs personnes, du bruit et des lumières, non pas de temps en temps mais presque toutes les deux semaines. Moi-même j'ai du mal à juger l'horreur dans laquelle je me suis laissé engager.

La Métamorphose continue...

Après avoir pris conscience de mon état grave, je n'osai pas sortir ni bouger pendant une semaine. Je préférai méditer à une solution, et me complaire dans l'espoir que tout cela finirait par s'arranger tout seul.

Et aussi, parfois, il y avait ces périodes inexplicables pendant lesquels mes bras et mon corps faisaient ces... exercices étranges. Où alors celles où, malgré mes protestations, alors que j'étais couché, mes jambes faisaient des mouvements sans but de bas en haut puis de haut en bas. Et l'Autre, par le jeu des hormones, envoyait cette sensation d'euphorie qui triomphait de la douleur insoutenable de mon ventre. Ventre qui commençait à être boursouflé par des tablettes rigides, lui qui était digne de Miss Biafra 69.

Au bout d'une semaine, n'y tenant plus (oui, une semaine... Alors que j'aurais été si heureux de passer une semaine à rien branler auparavant...), je résolus de m'arranger avec la belle Florence afin que l'on passât un petit moment ensemble, un de ces jours. Je pris un verre de vodka pour me désinhiber, mon téléphone, ma plus belle voix, et l'appelai.

— Salut, Florence !
— Salut ! Ça me fait super plaisir que tu m'appelles, je pensais justement à toi ! Tu vas bien ? Tu deviens quoi ?

J'aurais dû rester pendant trente secondes au moins à bégayer avant de trouver quelque chose d'intelligent à dire. Mais dans l'instant qui suivit :

— Oh rien d'exceptionnel. Dis-moi, je pensais, ça te dit qu'on se retrouve un après-midi ?
— Oui, ça me plairait trop, tu me manques énormément ! C'est dommage qu'on se voie aussi peu ! Bah, cet aprèm, 15h, au Café des Arts, ça te dit ?

Bien entendu, je ne pouvais pas décemment accepter. C'était vraiment précipité, de mettre cela en place moins de 5 jours à l'avance, et une après-midi entre amis... Enfin, entre gens qui s'apprécient vraiment beaucoup, beaucoup, pour que ça se passe bien, ça devait être très organisé. "Café", en plus, ça heurtait fondamentalement mes convictions, c'était basé sur la consommation, tout ça... Cybercafé, je dis pas, mais café... Et puis elle était bien enthousiaste, la Florence. Je veux dire, on se connaissait depuis bien peu de temps, et on n'avait pas non plus gardé les Lainergie ensemble. Pour moi, seul quelqu'un qui me connaît vraiment peut me parler comme ça, et à moins de faire partie de ma guilde, je ne vois pas comment on peut prétendre me connaître. Non, vraiment, elle est beaucoup plus superficielle que je ne le pensais, et je ferais bien de raccrocher immédiatement.

Impeccable, je suis pressé d'y être !

NON ! Hurlait mon esprit, qui se voyait manipulé de la sorte. Mais il était trop tard, l'immonde esclavagiste m'avait déjà forcé à accepter ce rendez-vous.

Et en plus, ce salaud me fit retirer mon joli T-shirt « You read my t-shirt, that's enough social interaction for one day »[3] que j'avais depuis à peine deux jours et demi, soi-disant pour mettre à la place des habits élégants... mais en vérité, pour me montrer tout ce qu'il avait déjà accompli sur mon corps en plus de mon esprit...

Ma poitrine, naguère plate comme un laptop, était souillée. Souillée par deux excroissances en forme de coupole et par les deux voûtes qui la reliaient désormais à mes épaules. Je crains un instant que la vermine se soit reproduite et ait déposé ses oeufs dans mes poumons. Puis j'espérai qu'il ne s'agisse que de seins, après tout, quoi de mal à ça, j'aurais même plus besoin de cinéma spécialisé pour en voir ! Mais je sentis bien que la souplesse voluptueuse dont on m'a parlé n'est pas au rendez-vous ; et au contact de ces masses de chair filandreuses, je me remémorai ces cours de SVT que j'avais suivis d'une oreille discrète, pensant au pseudo que je mettrais le soir sur MSN. Et voilà que je dus avouer que ces légendes de biologiste ne sont pas que des fables.

Les muscles existent bel et bien !

Et j'en étais la victime !

Pas le temps, toutefois, de m'apitoyer sur mon sort. Je devais me rendre à ce foutu café, pour dire à Florence que même si je l'aimais beaucoup, Beaucoup, BEAUCOUP, il fallait qu'on cessât de se voir car elle avait une mauvaise influence sur mon être.[4]

Ou allais-je vraiment y parvenir ?

La réponse vint, une fois au café, avec cette terrasse sympa, la lueur du soleil qui me faisait me sentir bien, avec cette jolie fille en face de moi. Oui, bon, j'étais amoureux, pas besoin d'en faire tout un plat, ça me faisait assez chier comme ça.

Ou pas...

J'aurais pu résister si elle ne s'était pas soudain mise à me confier qu'elle me trouvait spécial, qu'elle se sentait bien avec moi, en un mot qu'elle partageait mes sentiments. Rien d'exceptionnel, j'allais lui dire que je me laissais un délai de réflexion, puis lui envoyer un mail de confirmation, et d'ici une ou deux semaines, je lui demanderais poliment de pouvoir la serrer dans mes bras, et puis j'en profiterais pour l'embrasser sur la joue, parce que je suis un petit malin hein !

Je... La chose prit la main de la jeune fille, lui lança ce regard sincère propre aux hypocrites et aux affabulateurs, avança la tête, MA tête, et roula un gros patin, sans même lui avoir demandé son avis ! Et moi, influencé par mes hormones, au lieu de trouver cette chose répugnante ou gluante ou humide, ce qu'elle était en réalité, j'éprouvais un sentiment d'accomplissement et d'épanouissement et de glissement hors de mon corps... Comme la drogue ou 48h de PC consécutives, mais en mieux.

Mais quand donc cette horreur s'arrêtera-t-elle ?

Bus

Il y a quelques jours, alors que j'étais en retard pour prendre le bus vers la boutique[5] où j'avais rendez-vous avec ma belle, l'Horreur bougea mes jambes dans tous les sens, et finit par rattraper le véhicule. Tout ça pour pouvoir échanger mes microbes par voie buccale un peu plus longtemps. Mon Maître finit par relâcher sa vigilance quelques instants, et ma panique put s'exprimer par de grands cris. J'osai espérer un peu d'assistance de la part des autres passagers, ou au moins de la compassion, mais non, le regard terne qu'ils m'adressèrent ne laissaient transpirer qu'agacement et curiosité malsaine...

Une invasion de ces Monstres avait-elle démarré ?

Manque de courtoisie

L'Être s'est permis de peloter les seins de ma pauvre Florence, et bien entendu, comment lui faire comprendre que ce n'est pas moi ? Elle a bien du courage, la malheureuse, à supporter ces perversions sans broncher, et même à me lancer un grand sourire, comme pour dire « Je t'aime, tu es donc pardonné ».

Base de l'invasion

En me dirigeant vers Micromania, hier matin, je sentis mes jambes pivoter. Concentré sur mon combat pour reprendre leur contrôle, je ne vis pas où l'Intrus m'emmenait. Soumis, je laissai la Chose rentrer dans une salle étrange, remplie d'engins de torture. Je m'installai à l'un d'eux, et, comble de l'ironie, ce furent mes bras qui accomplirent la basse besogne en soulevant une chose métallique sans doute plus lourde que la croix du Christ elle-même. Autour de moi, tous ces gens qui s'appliquent tel ou tel supplice à eux-mêmes avec ce sourire malsain.

Comment voulez-vous vaincre une invasion dont les armées sont aussi bien fournies ?

Enfin !

Aujourd'hui, finalement, j'ai réussi à vaincre la Créature !

J'étais venu chez ma bien-aimée pour la première fois. J'avais passé un mois formidable, bien que terni par l'ombre de la Présence, avec elle. Les autres fois, et j'avais réussi à imposer au moins cette exigence à l'Autre, j'avais insisté pour qu'on se rencontre à domicile, dans ma chambre, ou au moins sur terrain neutre. Mais bon, dans toute relation amoureuse, on ne peut pas se retrancher sur son égoïsme, il faut faire quelques concessions. J'avais fini par comprendre cela.

Ou n'était-ce pas plutôt le responsable de La Grande Mutation qui me l'avait laissé entendre ?

Mais cette fois-ci, j'étais en coitus interruptus... Euh non c'est pas l'expression latine qu'il me faut... En terra incognita plutôt. Et je ne pouvais m'appuyer sur aucun élément familier pour combattre le Démon en moi.

Et il en profita.

Mon aimée me propose de regarder un film des années 70, que, m'a-t-elle dit, elle avait trouvé dans la vidéothèque de ses parents. « Gorge Profonde », que ça s'appelle. J'accepte, ça devait être un reportage sur le Watergate.

Euh... pas exactement...

Et disons que ça m'animait. Que ma main commença à aller là où elle n'aurait pas dû se trouver si j'étais un garçon respectueux. Ce que j'étais avant qu'arrive... Ça. Je fis appel à ma pudeur légendaire pour résister à la tentation d'aller trop loin.

Mais l'Être en moi se fout de la tentation. Et lorsque, sans avoir conscience d'avoir fait quoi que ce soit, je me vis nu, un préservatif... enfin... mis en place, et en train d'arracher avec passion la culotte en dentelle de ma dulcinée, moi, l'être le plus paisible de la Création, je sus qu'il était en effet allé trop loin.

Et qu'il avait gagné. Car du temps où je ne faisais pas ces intolérables exercices qui font gonfler mes membres, je m'étais pourtant juré de ne pas faire cette... chose qui aboutit parfois à des enfants. D'une, c'est sale, tous ces fluides qui rentrent en contact, et de deux, c'est super fatigant à ce qu'on m'a dit, alors pas question... Mais mine de rien, je n'avais pas été capable de résister aux ordres de la Créature. Il ne me restait plus qu'à concéder ma défaite et à profiter des miettes de plaisir qu'elle voudra bien me céder, si tant est qu'on puisse vraiment prendre son pied à des balancements aussi frénétiques.

À moins que...

Oui, un peu de volonté suffit à m'extraire de ce piège. Il faut juste que je concentre toute la force de ma volonté... MAINTENANT !

— Hé... Pourquoi tu te retires ? Continue, c'est super agréable !
— Non, tu ne permettras pas au Monstre de l'emporter ! Crois-moi, cette histoire d'amour est merveilleuse, mais plutôt que vivre aimé, je préfère vivre libre ! Poil au chibre !

Ce sur quoi je m'enfuis aussi vite que possible par la fenêtre.

Vite, prévenir autrui de l'invasion.

Je cours sur le bas-côté, à la recherche d'un compagnon guerillero, ne m'occupant pas du préservatif qui glisse peu à peu. Une voiture passe justement. Je me mets sur sa route, le conducteur va s'arrêter et, je l'espère, être disposé à se battre à mes côtés. Après tout, sa coupe de cheveux, ou plutôt son absence de coupe, ressemble à la mienne (enfin, avant La Grande Mutation), sa voiture a l'air sympa, tout.

Mais en voyant le diamètre imposant de ses bras, je sus que j'avais mal choisi mon allié.

Au moins la Chose n'est-elle plus en mesure de manipuler mes bras et mes jambes

Note en bas de page, sauf qu'il y en a plusieurs

  1. Était-ce contraire à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme ? Je me le demande...
  2. Oui, le temps d'avoir mon heure d'Internet de début d'après-midi, quand même
  3. Si vous êtes un n00b non-angliciste, « Vous lisez mon t-shirt, ça suffit comme relations sociales pour la journée »
  4. Et qui plus et, il fallait qu'elle le susse.
  5. Oui, la boutique ! Horreur consumériste !

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