Huis Clos

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Marie-Cécile de la Rochemousse : Bonsoir et bienvenue à Une soirée au théâtre. Ce soir, nous allons vous présenter Huis Clos, un plagiat assumé d'un auteur anonyme en compagnie du metteur en scène Jean-Henry Davance.
Marie-Cécile de la Rochemousse : Guten Abend und Willkommen in Ein Nacht ins Theater. Abends werden wir Huis Clos, ein scheißes plagiat Ihr vorgeschlagen. Es ist von ein Autor mit keine Name. Wir sind mit der Regisseur Jean-Henry Davance.[1]
Jean-Henry Davance : Bonsoir.


Jean-Henry Davance : Huis Clos est une pièce de théâtre en un acte probablement rédigée par un nerd névrosé et représentée pour la première fois en France le 20 mars sur un terrain vague de la banlieue de Chatuzange-le-Goubet. Cette pièce n'est pas spécialement symbolique ni représentative de quoi que ce soit. Le manuscrit de cette pièce a été découvert deux jour avant la date butoir dans un panier contenant aussi un bébé devant l'église de Chatuzange-le-Goubet, non loin de la demeure du célèbre producteur Patrick Lerdure. Celui-ci, n'ayant lu que les trois premières lignes, décida de l'utiliser comme PQ. (Mal)heureusement pour l'art, les feuillets profitèrent d'un coup de vent pour s'envoler[2]. Grâce au courant d'air dit de Prypiat inverse[3] , ils atterrirent en Transnistrie, où ils furent mis en scène par le célèbre metteur en scène et criminel de guerre Mircea Smirnov. Celui-ci décida de revenir sur les lieux d'écriture de la pièce en 2010, après une tournée triomphale dans les Balkans.
Marie-Cécile de la Rochemousse : Nous retrouvons notre reporter, en direct live du champ de patates du père Michou à Chatuzange-le-Goubet, où s'est déja réuni une foule considérable d'au moins 100 vaches, paysans ivres et bobos parisiens ridicules. La pièce est sur le point de commencer !

Huis Clos

Auteur Un faux-nez anonyme.
Genre Plagiat de pièce de théâtre chiante
Pays Non revendiqué
Éditeur Ministère roumain de la propagande
Date de parution 20 mars 2010
Date de la première représentation 20 mars 2010
Lieu de la première représentation 20 mars 2010

La pièce

Acte 1

Scène 1

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Faites attention !
Ceci est une pièce de théâtre. Pour éviter une perte de concentration, le Ministère de la culture en association avec Arte en association avec le Comité National des Vendeurs de Cafés et Produits Stimulants en association avec le Fan-Club de Marie-Irène vous proposent une série d'encarts instructifs. Étant notoirement cons, ils seront positionnés à gauche de votre écran pour permettre une prise de conscience politique plus rapide.

Un homme vêtu d'un jean et d'une chemise blanche est allongé sur le sol. Une sonnerie étouffée se fait entendre. L'homme se lève en marmonnant quelque chose d'incompréhensible sur un ton menaçant. Il marche d'un pas peu assuré en se tenant au mur jusqu'au pupitre. Il ouvre les volets. La lumière du jour pénètre dans la pièce. Celle-ci est rectangulaire, avec des murs et un sol gris clair uniforme. Trois sofas rouges sont disposés en triangle au centre. Sur le mur gauche, on distingue un pupitre et une grande vitre. Deux autres hommes dorment encore dans la pièce. Un est vêtu d'un peignoir, l'autre est emmitouflé dans un édredon. Ils se réveillent.

L'édredon : (gémissant) Mhh... Pourquoi il y a-t-il de la lumière ? Cela me fait mal aux yeux...
Le peignoir : (énervé) C'est quoi ce bordel ? Qui êtes vous ? Qu'est-ce que vous foutez là ? Que me voulez-vous ?
La chemise : (surpris) Non mais c'est à vous que je pose cette question les gars ! Ici normalement je suis tout seul à ce poste hein, vous ne devriez pas être là.
L'édredon : Je t'en supplie, referme ces maudits volets.

L'homme en chemise referme les volets, ne laissant qu'un faible éclairage dans toute la pièce.

La chemise : Bon les gars, je sais pas qui vous êtes, mais va falloir que vous vous cassiez, sinon je vais avoir des problèmes moi. (Plus bas, au spectateur) Oh putain je ne me rappelle de rien.
Le peignoir : C'est classe ça ! Tu nous fait venir et après tu nous vire ! Enfoiré va !
L'édredon : Ah non si ça commence à se battre moi je m'en vais. Au plaisir messieurs.

Il tourne la poignée et tire la porte, mais rien ne bouge. L'homme en peignoir essaye à son tour, puis tente de l'enfoncer à coups de pieds.

Le peignoir : (pétant un plomb) C'est quoi ce bordel, je veux pas rester avec vous, je ne veux rester avec personne. Les gens, ça me fait chier. En plus j'ai une gueule de bois comme jamais.
L'édredon : C'est vrai que c'était pas la pire soirée. Par contre j'ai complètement oublié la fin, c'est assez regrettable.
La chemise : Tiens, pareil, le gros trou noir.
Le peignoir : Idem, le blackout total.
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Saviez-vous que...
Les liens internes constituent approximativement 21% de l'humour de cet article.

Un lourd silence s'abat sur la pièce pendant un temps. Puis on entend deux voix étouffées, comme si elles venaient de l'extérieur. Elles se rapprochent.

Voix féminine n°1 : (À l'extérieur) Ah, ça a l'air d'être réveillé par ici. Il faudra appeler le docteur de garde.
Voix féminine n°2 : (À l'extérieur) C'est le docteur Moulin aujourd'hui, non? Il a pas de chance avec les plannings, lui: il se retrouve toujours avec les alcooliques.

On entend le bruit de talons qui s'éloignent. Les trois personnages sont dans les sofas au centre de la pièce.

L'édredon : Je pense qu'il faut tirer quelque chose au clair, dans le calme: pourquoi sommes-nous tous les trois ici?
La chemise : C'est mon boulot. J'effectue les tours de garde du système quand on me demande de le faire.
L'édredon : Moi de même.
Le peignoir : Pareil, mais d'habitude, je les assure seul.
L'édredon : Idem.
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Faites attention !
Ne zappez pas ! En ce moment, il n'y a qu'une rediffusion de la Ferme et le combiné nordique pour aveugles manchots sur les autres chaines.
La chemise : Idem.

Un court silence s'installe. Les trois personnages semblent réfléchir. Bruit d'une porte qui s'ouvre. On entend des pas et des voix étouffées. Elles se rapprochent.

Voix féminine n°1 : (À l'extérieur) ...Ne vous inquiétez pas, il a repris connaissance. On le garde en observation jusqu'à ce que le docteur Moulin l'examine. Dans tous les cas, il est réveillé. Vous pouvez lui parler.
Voix féminine n°3 : (À l'extérieur, sanglotant) Salut Bastien.

Les trois personnages se lèvent brusquement.

L'édredon : C'est la voix de Mathilde ! Vite, il faut mettre la pièce en ordre et ouvrir ces volets ! Nous devons à tout prix être présentables.
Le peignoir : Ferme-là, tarlouze ! Il faut pas qu'elle pense qu'il y a quelqu'un ici. On est pas en état de la recevoir, et de toutes façons j'ai aucune envie de lui parler.
La chemise : Mathilde... Ça me revient! Elle était là hier soir aussi. Faudrait lui demander ce qu'il s'est passé. Il faut ouvrir.
Le peignoir : Hors de question! Et fermez-là, on va se faire rodave !
L'édredon : Écoute, c'est Mathilde. Je veux la voir, même si je ne lui parle pas. C'est important pour moi. J'en t'en prie.

L'édredon fait mine d'aller vers le pupitre mais le peignoir le plaque au sol. La chemise se met au pupitre et actionne quelques leviers et boutons. Les volets s'ouvrent et la lumière pénètre dans la pièce. Le peignoir lui fait un plaquage à la Chabal. Les trois personnages sont au sol. On entend toujours les voix de l'extérieur de la pièce.

Mathilde : (À l'extérieur, sanglotant) Tu m'as fait une de ces peurs. Espèce d'idiot. Dit quelque chose, je t'en prie.

La chemise attrape le micro sur le pupitre.

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Faites attention !
Arte vous rappelle que vous DEVEZ rester éveillés: juste après, il y a un théma sur la psychanalyse freudienne appliquée aux criminels de guerre sud-africains.
La chemise : (au micro) Quelque chose. (aux autres) Ouf, elle sourit.
Mathilde : (À l'extérieur) Je vais te laisser te reposer. Je te ramènerai chez toi, ok?
La chemise : (au micro) Ok. Merci pour tout.

On entend des bruits de pas qui s'éloignent. Les volets se referment.

Le peignoir : T'as géré mec. Par contre, si j'ai bien compris, on est dans la merde jusqu'au cou.
L'édredon : Pourquoi?
La chemise : Je dirais qu'on a pas trop de casse pourtant. Tout le système est opé et rien n'est paralysé
Le peignoir : Je ne parle pas du système. Je parle de nous.
L'édredon : Explique toi.
Le peignoir : Et ben c'est simple: avant, on suivait le protocole, on était chacun à son tour aux contrôles. Ça marchait pas trop mal.
La chemise : Et alors ?
Le peignoir : On est bloqués ici. Tous les trois. Pour le moment du moins.

La lumière s'éteint

Scène 2

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Saviez-vous que...
Selon les règles d'écriture théâtrale, il ne devrait pas y avoir de changement de scène ici. Néanmoins, l'auteur fait ce qu'il veut et vous emmerde. Pour toute réclamation, veuillez vous diriger vers le service concerné.

La même pièce, disposition des meubles différente. Les trois sofas sont devant le pupitre de commandes. On remarque des bières et des fringues éparses sur le sol. Les trois personnages sont vautrés dans les sofas.

L'édredon : On attend quoi déjà ?
La chemise : Ça fait 3 fois que je te le répète: on attend que quelqu'un vienne nous chercher.
L'édredon : Nous chercher? Tu veux dire remettre les choses à leurs places ?
La chemise : Tout juste.
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Faites attention !
Certains liens ne sont là que pour caser des articles que l'auteur apprécie. Mais vous pouvez toujours essayer d'interpréter mon pathos avec. Bonne bourre les gars !
L'édredon : C'est dommage. Je trouvais ça tellement plus choupi d'être trois au pupitre. Je me sens bien moi là.
La chemise : T'es bien le seul.
Le peignoir : T'es bien le seul.

Bruits de pas se rapprochant et bruits de papiers à l'extérieur.

Dr Moulin : (À l'extérieur) Bonjour Bastien. Vous allez mieux ce matin? Je suis le docteur Moulin. Je suis là juste pour vérifier s'il n'y a pas de complications à... vos excès d'hier soir.

La chemise se lève de son sofa et se met au pupitre. Il actionne deux-trois leviers.

La chemise : (au micro) Bonjour m'sieur. Ça va pas trop mal et vous?
Dr Moulin : Bien, bien. Suivez moi.

La chemise manipule une manette de Nintendo Gamecube. La lumière qui vient de la fenêtre change de couleur et d'intensité. On entend des bruits de pas et une porte qui se ferme.

Dr Moulin : Asseyez vous. D'abord, je dois vous dire que les premiers résultats sont rassurants: vous n'avez aucun problème de motricité, et vos premiers examens fonctionnels ont l'air normaux. Néanmoins, je vous conseille de revenir si vous avez le moindre problème psychologique dans les semaines à venir. Je crois que je vous ai tout dit. Vous avez des questions?
La chemise : (au micro) Je pense que ça ira, merci.

Scène 3

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Faites attention !
L'auteur en a un peu ras le cul de chercher des liens internes marrants et en rapport avec les dialogues débiles qu'il a écrit. Tel un cheminot, il va donc faire grève pour exiger son 18e mois et ainsi perturber la lecture des honnêtes contribuables. Ce message vous est offert par l'EPAD.

La pièce est toujours éclairée par la lumière du jour. La chemise est aux commandes, l'édredon essaye de mettre de l'ordre dans la pièce, le peignoir fait les cent pas.

L'édredon : Je n'arrive pas à croire que la joyeuse beuverie de jeudi ait pu mélanger les idées à ce point. Je viens de retrouver un cours de physique des chocs à coté des images d'un magazine de sous-vêtements féminins.
La chemise : Je trouve pas ça hors sujet. On a d'un coté la mécanique des chocs, et de l'autre coté les pare-chocs.
L'édredon : Ah, c'est fin cet humour. Je te trouve vulgaire et misogyne. Pas autant que le peignoir, mais sache que ça ne me plaît pas du tout.
Le peignoir : Mais va te faire foutre sale tanche. Putain qu'est ce que j'en ai marre d'être ici. J'en peux plus, je suis au bout.
La chemise : Mais tu bossais ici aussi avant. C'est quoi qui a changé depuis?
Le peignoir : Déjà, on est trois. Et puis j'ai pas l'habitude de bosser trois jours d'affilée.
La chemise : T'es au courant que quand on s'est allongé sur les sofas et qu'il faisait noir, il fallait dormir.
Le peignoir : Ouais c'est ça, tu aimerais bien que je dorme, hein...
La chemise : Oui, tu nous casserai moins les noix déjà !
Le peignoir : C'est ça, et comme ça je me réveillerais avec des bites dessinées sur la tête, ou bien dans une chambre à gaz ! Tu me prends pour un con ?
La chemise : Mais tu te rends compte que t'es un malade? Pourquoi on te dessinerai des bites? Moi j'ai autre chose à foutre et la lavette a peur de toi.
Le peignoir : Ouais ouais, tu voudrais bien que je sois un malade, hein? Ça voudrait dire que t'es un mec sain, mais tu te rends pas compte que cette situation, c'est toi qui l'a provoquée, c'est toi qui est à l'origine de ça ! T'es qu'un bâtard. Tu voudrais me donner des leçons de comportement, mais t'es qu'une sous-merde!
La chemise : Écoute, je sais que c'est dur pour toi, mais trouve toi un truc à faire. Tu vois bien que c'est pas tenable. Tu as déjà commandé neuf cafés, et tu as vu l'état dans lequel ça te mets. Même le système commence à avoir du mal avec ça.
L'édredon : Oui, il faudrait que tu te détendes, que tu te relaxes. Il faut que tu ouvres tes shakras.
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Point Godwin

Bravo, vous avez gagné 1 point Godwin. Vous pouvez aller le découper au burin sur votre écran...

Le peignoir : Ouais. Non. Me faut une dose. Une dose sale enfoiré ! T'as pigé ?
L'édredon : (bafouillant) Non, je ne vois pas de quoi tu parles.
La chemise : Et si on commande un peu de beu, tu nous laisseras tranquille après ?
Le peignoir : Après je sais pas mais pendant oui.
L'édredon : Tu ne vas tout de même pas lui commander de la marijuana ? Tu ne penses pas qu'il est déjà assez abimé comme cela ?
La chemise : J'en peux plus de ce connard, alors si ça peut le calmer, je prend le risque.
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Faites attention !
L'auteur a obtenu ce qu'il voulait gentiment accepté de se remettre au boulot été torturé au coupe-ongle. La grève des liens internes est finie.

Scène 4

La pièce est encore plus dérangée: un des sofas est renversé, des cartons de pizza disputent l'espace au caleçons sales et aux canettes de bière. Et s'ils étaient vides, ça serait un luxe.

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Faites attention !
J'espère que vous ne dormez pas!
Mathilde : (À l'extérieur) Écoute Bastien, je sais que cette semaine a été dure pour toi, mais faut que tu reviennes en cours. Tu as fait un coma éthylique, et qu'est ce que tu fais? Tu te remets à boire et à te droguer. Allez, bouge, sors, je sais pas. Là tu passes tes journées à te défoncer en regardant dans le vide. Et tu ne viens plus en cours. Non mais regarde toi, même quand je parle, on dirait que t'es ailleurs. Je t'en prie, réagis. Allez!
L'édredon : (Au micro) Oui, tu as tout à fait raison Mathilde. J'ai vraiment été le dernier des imbéciles.
Le peignoir : Non, mais t'es malade toi, ça va pas de tout approuver, tu dois rien lâcher à cette pouffiasse.
L'édredon : (Énervé) Oh mais là, tu vas trop loin, tu ne dois pas insulter Mathilde. C'est une très bonne amie, tu ne peux pas comprendre, monsieur le misanthrope.
Le peignoir : Écoute enfoiré, c'est moi qui me suis coltiné les soirées à déprimer par tes conneries de sentimentalisme ridicule. Pendant vingt ans espèce de fils de pute. Tu m'entends ? C'est toujours moi qu'ils ont collé aux séances de dégoût de moi-même, aux sessions de dépressions alcooliques. Aujourd'hui, je prend la main ! (au micro) Écoute, en fait c'est bien simple, j'aime la vie que je mène. Je me drogue, oui, je bois, oui. Mais je préfère ça à rester dans ce monde de connards hypocrites et sournois.
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Saviez-vous que...
Si vous vous reconnaissez dans cet article, sachez que les Témoins de Jéhovah recherchent des gens comme vous. Vous n'avez qu'a attendre quelques jours qu'une de nos équipes de recrutement passe près de chez vous pour vous inscrire.
Mathilde : (À l'extérieur) Comment ça? Alors c'est comme ça que tu me vois ?

La chemise fout une droite au peignoir, qui s'écroule dans le sofa renversé.

La chemise : (Au micro) Euh non, excuse moi Mathilde, c'est pas ce que je voulais dire. Tu sais que je t'apprécies beaucoup et...
Mathilde : (À l'extérieur) Bastien, arrête, t'es pas drôle.

Le peignoir se relève, un couteau à la main. Il plaque la chemise sur le pupitre, la lame collée à la gorge de ce dernier.

Le peignoir : (Tremblant de rage) Comment as-tu osé? Espèce de raclure dégénérée, je vais te faire payer ça. Je vais te buter, tu m'entends. Je vais te crever. Te découper en dés et te jeter aux lions.
Mathilde : (À l'extérieur) Arrête ! Tu me fais peur !
L'édredon : Stop ! (Il attrape le bras du peignoir et l'immobilise.) Espèce d'idiot, tu as pas coupé le micro. (au micro) Attend Mathilde, ne pars pas, je t'en prie.
Mathilde : (À l'extérieur) Va voir le psy d'abord, malade !

On entend le bruit d'une porte qui claque.

Scène 5

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Faites attention !
Cette scène cautionne la marijuana. En contrepartie, nous vous rappelons donc que la drogue provoque la chute des cheveux, l'herpès, le cancer du cerveau, le SIDA, la grossesse et la transformation en vieux con.

De nombreuses piles de détritus s'amoncellent et la pièce est envahie d'une épaisse fumée blanche. Les trois personnages sont avachis sur les sofas.

Le peignoir : (Il se lève) Bon, moi ça me fait chier. Ça fait deux semaines qu'on est pas allé en cours et moi ça me manque.
L'édredon : Tu ne t'arranges pas, toi. Aller en cours. Tu viens de nous faire prendre de la Marie-Jeanne, et tu veux aller apprendre quelque chose.
Le peignoir : (Il s'installe au pupitre) Pourquoi pas? La beu me calme et de toutes façons je te demande pas ton avis. Alors, cordialement, va te faire enculer. En plus c'est à deux minutes d'ici.

La lumière change dans la pièce. On entend des bruits de rue et des voix, des bruits de pas.

Le prof : (À l'extérieur)...et évidemment, un sous-espace vectoriel doit contenir l'élément neutre. Ah, et voila notre élément neutre à nous, Bastien, deux semaines d'absentéisme pour une grosse cuite. On l'applaudit bien fort. Je suppose que vous en avez pas foutu une rame. Bien sûr que non.

Le peignoir est sur le point de craquer. L'édredon l'écarte prudemment des commandes et s'installe à sa place.

L'édredon : Laisse moi faire.Au micro Vous savez monsieur, les mathématiques sont pour moi si sacrées que je ne me permettrais jamais de les toucher.

Le peignoir, assis sur un sofa, éclate de rire.

Le prof : (À l'extérieur) Bref. Reprenons.

Scène 6

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Faites attention !
Courage, c'est presque fini. Pensez à la merde que vous pourriez regarder sur les autres chaines. Et dites vous que si vous aviez un travail, vous pourriez frimer à la machine à café devant vos collègues.

La lumière d'un lampadaire éclaire la pièce. Celle-ci est noyée sous les détritus, et notamment de nombreuses feuilles de papier ainsi que l'homme en peignoir. La chemise et l'édredon sont aux commandes.

L'édredon : On n'aurait pas dû passer par là. Il paraîtrait que c'est très mal famé par ici.
La chemise : Je t'ai dit que ça craignait rien, ne te bile pas. Et puis on était en retard, tu ne voudrais pas arriver en retard à un rendez-vous. N'est-ce pas?
L'édredon : Négatif. Surtout pas celui-là.

Ils sourient d'un air entendu.

L'édredon : Et pour le peignoir ?
La chemise : Je l'ai endormi à l'alcool. Tu vas voir, depuis le début de cette histoire, ça a été plutôt un inconvénient cette cohabitation, mais avec ton tact et mon charisme, c'est dans la poche avec Maeva. Attention, change de trottoir.

L'édredon manie le joystick de la manette.

La chemise : Merde, ils nous suivent. Qu'est-ce qu'ils veulent ?
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Saviez-vous que...
Ces jeunes personnes ont un langage et un comportement assez impulsif. Ils ont surement été inspirés par des artistes tels que Patrick Bruel ou Alain Souchon.
Racaille n°1 : (À l'extérieur) Slt mek, tapa leur zarma?
L'édredon : (Au micro) Excusez-moi messieurs, je n'ai pas de montre.
Racaille n°1 : (À l'extérieur) Nn, 1 phone ac leur
La chemise : (Au micro) Encore une fois, désolé, je ne communique que par minitel©.

La lumière vacille, on entend un bruit sourd. Les deux personnages tombent.

Racaille n°2 : (À l'extérieur) Tu tfou de nou batart nik ta mere la chatte ata mère sal tarlouz respekt nou
La chemise : Merde, il a tapé au ventre. On a des dégâts ?
L'édredon : Deux trois capillaires pétés mais rien de très grave. Saperlipopette, reprends les commandes, on est par terre là!
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Saviez-vous que...
Pour retranscrire le langage wesh, l'auteur a choisi d'utiliser une méthode dactylographique primitivo-kévinienne.
La chemise : (Au micro) Écoutez les mecs, j'ai rien sur moi. Ça servirait à rien de vous faire coffrer pour ça.
Racaille n°3 : (À l'extérieur) Enculé sal poukav nou on donne 10 euro à 1 gay et il tenkule dan notr kamionet

La lumière vacille encore et les deux personnages se retrouvent à terre une fois de plus. La chemise se remet aux commandes.

Racaille n°2 : (À l'extérieur) Dou toze touché mon pot fice de tepu ton père jlenkul
L'édredon : (Paniqué) Je savais pas que l'on pouvait taper aussi fort. Mais tu n'en as assommé qu'un.

On entend des bruits sourds et diverses insultes. Les tas de détritus s'effondrent petit à petit sur le pupitre.

La chemise : (Au micro) Bordel mais cassez vous. Ça vous suffit pas? Arrêtez de taper, c'est le bordel dans ma tête.
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Faites attention !
Cette scène est sponsorisée par le Front National.
Racaille n°3 : (À l'extérieur) Put1 ilé kamé tu pens????? Ou c 1 teubé ptetr
Racaille n°2 : (À l'extérieur) jmen fou il a niké kader moi jvé le défonsé ac ma bat

Grand bruit sourd, la lumière s'éteint.

Scène 7

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Faites attention !
Bon, on va accélérer un peu la narration, et on va supprimer ces cadres qui font perdre du temps.

Même configuration spatiale que précédemment. Une lumière rouge clignotante éclaire la pièce.

Racaille n°1 : (À l'extérieur, lointain) mdr comen tu la démonT ce fils de pute
Racaille n°2 : (À l'extérieur, lointain) jorai voulu le planté mai il avai pa de shlass ce batar de clodo. sa lui aprendra a respekter lé kaillera
Racaille n°3 : (À l'extérieur, lointain) en plus sa devai etre un triso sa mere il beuggait tou le ten
Racaille n°2 : (À l'extérieur, lointain) oué kan il c atrapé la teuté et kil kriai kil voulait kon arraite sputain dsaunak jte jure ct tro

On entend des rires au loin. La lumière revient progressivement. Ça bouge dans les tas d'ordures: le peignoir se lève et se met au pupitre.

Le peignoir : Putain quelle bande de connards... Même pas capable de faire une fouille.

On entend un bruit de fer. L'édredon émerge à son tour des détritus.

L'édredon : Ventrebleu, on a pris cher! Hé, toi! Qu'est-ce que tu fabriques?
Le peignoir : Ferme-là. Il vont nous entendre.
L'édredon : Je ne sais pas si tu as remarqué, mais le système est dans un état critique. On boite et il y a des fuites. Il serait préférable d'éviter d'aller provoquer la bagarre.

Le peignoir donne un coup de genou au niveau de l'entrejambe de l'édredon. Il retourne aux commandes.

L'édredon : (Gémissant) Pauvre fou...

On entend à nouveau clairement le son des pas des agresseurs à l'extérieur qui se rapproche. Puis un grand cri.

Racaille n°3 : (À l'extérieur) Put1 ila 1 couto enfaite. batard lache nessim vazy ou on te bute
Le peignoir : (Au micro) Ah ouais, je me disais aussi. On fait moins les chauds maintenant.
Racaille n°2 : (À l'extérieur) jsuis dsl pr le coup de batte stp mec me tue pas
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Saviez-vous que...
Ces petits encarts sont placés pile pour donner l'impression que la page est surchargée et qu'on ne peut pas rajouter d'image. Comme c'est ingénieux!

On entend un petit cri, puis un gargouillis.

Le peignoir : (Au micro) Trop tard.
Racaille n°3 : (À l'extérieur) aaah il l'a égorgé jlavais dit kil était barge
Racaille n°1 : (À l'extérieur) cour put1 il va nou buté ossi

Bruits de course à l'extérieur. La chemise émerge à son tour.

La chemise : Oh putain, je douille... C'est quoi cette odeur. Et qu'est-ce qui se passe ici?
L'édredon : On est fichu! Il a sombré dans la folie je crois. Il vient de tuer un de nos agresseurs et essaie de finir le travail.
La chemise : (En enjambant les sofas) Et tu as pas essayé de l'en empêcher? On va finir en prison.

La lumière devient plus importante et les cris d'autres personnes se font entendre: on est surement dans une rue fréquentée.

Racaille n°3 : (À l'extérieur) steuplait arrete mec tu va pa me tuer ici ya tp de pipole

La chemise saute sur le peignoir au moment ou celui-ci a les mains sur les manettes. On entend un petit cri et un gargouillis. La chemise a plaqué le peignoir sur un mur et lui met des gnons jusqu'à ce qu'il ne bouge plus.

La chemise : (Au micro) Non... Non je ne voulais pas. Je suis désolé. Putain non, merde...C'est pas ma faute...

Il s'effondre au sol. La lumière s'éteint.

Scène 8

Une lumière blanche éclaire la pièce de l'extérieur. Il n'y a plus de détritus dans la pièce, mais le pupitre a été arraché et sert de table basse autour de laquelle sont installés les trois sofas. les trois personnages sont autour de cette table.

Dr Moulin : (À l'extérieur) ... Merci d'être venues. Vous savez, à part ses parents il y a une semaine, vous êtes ses seules visites.
Mathilde : (À l'extérieur) Comment va-t-il ?
Dr Moulin : (À l'extérieur) Physiquement, il n'a aucune séquelle. Aucun problème moteur. Mais psychologiquement, il y en a un: il refuse de bouger. On est obligé de le nourrir par intraveineuse. C'est pour ça que je vous ai appelées. Peut-être qu'en vous voyant, il réagira. N'ayez crainte, il est attaché.
L'édredon : Je me couche. Tiens, regardez les deux demoiselles.
La chemise : Paire d'as! Mangez ça. Mathilde et Maeva ? Qu'est ce qu'elles viennent faire ici?
Le peignoir : Brelan d'as. À moi les jetons ! Tu sais bien, c'est pour leur programme de soins psychiatriques.
La chemise : Enfoiré de tricheur ! Ah oui, c'est vrai.
Le peignoir : Le cinquième as existe, tu devrais le savoir. Enfin, ça va nous donner une bonne occasion pour un petit plaisir personnel.
L'édredon : Ah non, je refuse ! On ne se masturbe pas sur une amie et un amour.
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Faites attention !
C'est fini ! Chouette, on va pouvoir aller regarder un film d'auteur.
Le peignoir : Oh tu me saoules. Pourquoi ils nous maintiennent en vie? On peut rien faire avec ce bon samaritain dans les pattes. Allez, on se refait une partie?
L'édredon : Non, pas avec un tricheur comme toi.

La chemise soupire.

La chemise : L'enfer, c'est les autres personnalités.

Autour de l'œuvre

Style

Jean-Henry Davance : Le style de la pièce est familier confinant au vulgaire. On remarque que les personnages s'expriment sur des niveaux de langues différents, mais n'excédant jamais le connard Parisien civilisé. Les insultes appartiennent toutes au registre du ghetto.

Critiques

Marie-Cécile de la Rochemousse : La pièce a été prodigieusement ignorée par l'immense majorité des critiques. Néanmoins, parmis la presse française, on peut noter:
« Ne vaut même pas le papier qu'on bouffe pour critiquer cette merde. »
~ Le Canard Enchaîné à propos de la qualité d'écriture de la pièce.
« ROLFLOLZ LÉ AKTEURS IL SON TP MOCHES VIV LÉ FRÈR SCOTT3<3<3<3<3<3<3 »
~ Closer à propos de la mise en scène.
« Un texte minable, même selon nos critères. »
~ Le journal du hard à propos des dialogues.
Marie-Cécile de la Rochemousse : Huis Clos a par contre été très bien reçu dans les Balkans et dans les pays d'Asie centrale, mais aucune critique ne nous est encore parvenue.

Récompenses

  1. Mouton d'Or du festival International de l'art apatride d'Astana.
  2. Mine Antipersonnelle d'Or du Festival du Théâtre pathologique de Belgrade.

Adaptations Cinématographiques

Marie-Cécile de la Rochemousse : Quentin Tarantino a annoncé dès la première représentation de la pièce qu'il était « Hors de question que je réalise un film sans violence apparente, sans sexe et qui finit mal. Demandez aux Français, ils adorent donner du fric pour ça ! ». Luc Besson n'a même pas daigné répondre à nos questions, estimant que « Si vous vous intéressez à ce genre de ... culture, vous ne méritez que de perdre vos papiers d'identité avant une descente des flics. ». Néanmoins, l'auteur a reçu une proposition de Sţăńĩkłăt Ɖbŕožiĕv, le célèbre réalisateur Serbo-tadjikistano-tchétchène pour une adaptation en court métrage sur Youtube.

Notes

  1. Traduction réalisée par l'Institut Goethe.
  2. Les paroles restent, les écrits s'envolent. LOL PTDR
  3. Le président ukrainien, Viktor Vassili Ianoukonvoudraiavoirledroidevoteetvytch, s'est excusé au nom de son pays pour, je cite « Cet évènement regrettable pour l'Ukraine, l'Europe, la culture et l'Humanité toute entière ( sauf ces enculés d'américains ). ».

Le mot de la fin

Jean-Henry Davance : Bite.
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Il est tard, on ferme! --La direction des programmes

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